Ahoua Don Mello rentre en Russie
« L’AFRIQUE DOIT S’UNIR ».
Le séjour d’Ahoua Don Mello en Côte d’Ivoire a pris fin.
Arrivé le samedi 9 octobre 2021 pour mettre fin à dix ans d’exil politique, le porte-parole de l’éphémère gouvernement Aké N’Gbo a repris le chemin du retour le mercredi 24 novembre.
Dans l’avion qui le ramenait à Moscou, Don Mello a certainement mesuré l’ampleur de la tâche politique qui l’attend et passé en revue les moyens de la conduire à bon port. À l’issue du congrès constitutif du dernier parti politique ivoirien, le Parti des peuples africains-section de Côte d’Ivoire (PPA-CI), il a été nommé au secrétariat général en charge de l’implantation du parti en Afrique et de la promotion du panafricanisme.
C’est un poste taillé sur mesure. Durant ses dix années d’exil politique, cet ancien directeur général du Bnetd n’a pas chômé. Il a parcouru l’Afrique, offert ses services de consultant dans de nombreux pays avant de finir comme le conseiller spécial du chef de l’État guinéen en charge des grands travaux.
Et alors qu’en mission officielle, il atterrissait dans la capitale de la république fédérale de Russie, Alpha Condé était renversé, le 5 septembre 2021, par la junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. Ce fut une aubaine pour le patronat russe à la recherche d’un consultant de luxe. Don Mello va immédiatement être recruté pour être au coeur de la politique de coopération du gouvernement russe avec le continent africain. Il va donc faire d’une pierre deux coups: participer d’un, à la vulgarisation d’un partenariat mondial russe pour le développement de l’Afrique et de deux, à la conception pratique des États-Unis d’Afrique.
Après dix ans de pouvoir d’État où il a vécu la faiblesse et la petitesse des pays africains morcelés, Laurent Gbagbo se détermine, en créant ce nouveau parti, à donner corps et vie au rêve caressé par Kwame Nkrumah, le héraut ghanéen du panafricanisme. « Notre indépendance n’a de sens à moins de la lier avec la libération complète de l’Afrique », déclarait l’Osagyefo dans la nuit du 5 au 6 mars 1957, à la proclamation de l’indépendance de l’ancienne Gold Coast.A cet effet, Nkrumah publiera un ouvrage intitulé « L’Afrique doit s’unir » dans lequel il préconisait la création des États-Unis d’Afrique. Il prêchera dans le désert avec la balkanisation orchestrée de l’Afrique, pour la rendre malléable et corvéable à merci.Plus de 60 ans donc après des indépendances en trompe-l’œil, Gbagbo prend ce bâton de pèlerin.
Et Don Mello est la pièce maîtresse de cette politique. Aux pieds du mur, il est chargé de donner ses lettres de noblesse au PPA, par l’installation des sections ou des partis alliés dans d’autres pays, et contribuer à son rayonnement au niveau d’un continent divisé idéologiquement, culturellement et linguistiquement et, cerise sur le gâteau, aux mains des grandes puissances du monde.
La tâche des nouveaux héritiers de Nkrumah est par conséquent ardue et ne s’annonce pas aisée. Mais tout le monde le sait: À vaincre sans périls, on triomphe sans gloire.
F. M. Bally