Plus d’épée de Damoclès…
CONTENT DE L’ABANDON DES POURSUITES CONTRE MME SIMONE GBAGBO, MAIS QUAND MÊME SCANDALISÉ.
Simone Gbagbo a été libérée avant même d’avoir été jugée. Mais en réalité, elle a été jugée en même temps que le président Gbagbo et Charles Blé Goudé sans être dans le box des accusés puisque c’est la conséquence logique de leur acquittement qui est ainsi tirée avec cet abandon des poursuites qui étaient en vigueur depuis le 29 février 2012 avec le mandat d’arrêt international lancée contre elle.
Elle était alors détenue en côte d’ivoire dans les geôles ouattariennes d’où elle sortira en août 2018, amnistiée.
La CPI, pas du tout impressionnée par cette décision de libération continuait toujours de la réclamer car pour elle » le mandat d’arrêt est(était) toujours en vigueur ». Elle rappelait donc à la Côte d’Ivoire » son obligation de remettre sans délai Mme Gbagbo à la Cour. « Mme Gbagbo doit être arrêtée… et transférée à la CPI pour y être poursuivie. Toute amnistie qui pourrait avoir été accordée n’a aucun impact sur les procédures devant la CPI» disait-elle.
Une telle insistance devrait faire penser que la CPI devait avoir comme accusations des choses graves et fondées concernant particulièrement cette femme mais on s’est rendu compte que le dossier était en réalité vide. Et curieusement, c’est la CPI elle-même qui va nous le dire quand elle prend la décision, après examen du dossier Simone Gbagbo, d’abandonner les poursuites après l’acquittement du président Gbagbo. Lisons ensemble ce qui est écrit et qui pour moi, constitue un énorme scandale : « À l’issue de cet examen, l’Accusation a conclu qu’il n’y avait aucune chance raisonnable qu’elle puisse prouver l’affaire contre Mme Simone Gbagbo au seuil nécessaire si le mandat d’arrêt était exécuté ».
Oui, vous avez bien lu ! C’est l’accusation qui dit bien que même si Mme Gbagbo était arrêtée et transférée à la CPI, elle l’accusation, n’a aucune chance raisonnable qu’elle puisse prouver quoi que ce soit contre cette dame respectable. Normal puisqu’elle n’a pas pu soutenir ses accusations contre le président Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé.
N’est-ce pas là un vrai scandale quand on sait que cette affaire a duré neuf bonnes années alors que personne dans le camp Ouattara n’a jusqu’ici été inquiété ?
Maître Ange Rodrigue Dadjé, est-ce que Mme Simone Gbagbo peut porter plainte pour le préjudice subi ?
Alexis Gnagno