Syrie: L’envoi de Forces spéciales tchétchènes se précise

Compte-rendu par les réseaux sociaux russes. 

Moscou a commencé à déployer des forces tchétchènes et parmi elles, des membres des opérations spéciales,en Syrie, cette semaine, selon les sources militaires de Debkafile. Ces troupes proviennent des unités d’élite de l’armée tchétchène, dotés d’une expérience approfondie du terrain en matière de guérilla urbaine. Certaines de ces unités ont combattu dans l’Est de l’Ukraine, au cours des deux dernières années et, avant cela, en Tchétchénie, pour mener la répression des organisations terroristes islamiques liées à Al Qaïda et au Mouvement salafiste.

Les soldats appelés à se déployer en Syrie ont reçu l’ordre de se rendre sur la base de Khankala, à l’Est de la capitale de Tchétchénie, Grozny. Ils sont examinés par les officiers russes qui déterminent qui est apte à la mission en Syrie.

A son stade initial, ce déploiement comprendra trois divisions totalisant environ 1.000 soldats. Puisque, tout comme la Russie, les lois Tchétchènes interdisent aux troupes régulières ‘être envoyées au-delà des frontières du pays, les soldats affectés en Syrie porteront l’uniforme des forces de sécurité du Ministère de l’Intérieur Tchétchènes, qui ne font pas partie de l’armée régulière.

Ils seront transportés par voie aérienne directement depuis l’installation des forces aériennes russes sur la base de Khankala par des avions de transports géants Ilyushin-76 vers la base aérienne de Hmeimim, à environ 1.200 kms de distance.

Moscou n’a jamais auparavant expédié un nombre substantiel de troupes terrestres sur le champ de bataille syrien. Ce déploiement de supplétifs tchétchènes a trois objectifs principaux :

1. Libérer les forces de la coalition soutenant le Président Bachar al Assad, dont la Russie, de la responsabilité de devoir tenir et défendre le territoire qu’elles ont reconquis dans les villes syriennes, en particulier Alep.

2. Renforcer les troupes russes, iraniennes, syriennes et du Hezbollah par des commandos hautement entraînés,capables d’être le fer de lance des prochaines batailles difficiles qui attendent, dans des lieux comme la région d’Idlib dans le Nord et de Dera’a, au Sud.

3. D’éviter au Président russe Vladimir Poutine et au Ministre de la Défense Sergei Shoigu d’avoir à envoyer des troupes terrestres pour terminer la guerre en Syrie. Le retour d’un nombre croissant de cercueils déclencherait un fort tollé populaire contre le gouvernement.

Au cours du mois écoulé, trois membres des services armés russes ont perdu la vie en Syrie, dont un colonel, Rouslan Galitski. Jusqu’à présent, l’armée russe n’a envoyé que de petits groupes de Spetsnaz (forces spéciales), dont une partie garde les installations militaires, aériennes et les dépôts de missiles en Syrie. D’autres participeraient à l’élimination effective des dirigeants de l’opposition et des groupes islamistes en Syrie, dont un certain nombre (de ces leaders) est porté disparu.

Au cours des dix derniers jours, on a révélé la mort d’Abdul Hamid Haji Ahmad, un des chefs de l’Armée Syrienne Libre, de Saeed Shahabi et Hasema al-Musa – commandants du Jabhat al-Shamiyah, d’Omar Muhammad al-Haji – un emir du Harakat Nour al-Din al-Zenki, d’Abu al-Haris, leader de la branche d’Harakat Ahrar al-Sham d’Alep, et d’Abu al-Mugheerah al-Shishani, un des dirigeants paramilitaires du Jabhat Fateh al Sham, ex-al Nusra. Les experts sont persuadés que l’armée syrienne ne dispose pas des aptitudes pour mener autant ‘opérations réussies avec autant d’efficacité et qu’il faut y voir la « patte » des commandos de l’Ours russe…

Ce dernier contingent de combattants tchétchènes est loin d’être le premier que Moscou ait expédié au Moyen-Orient. Le 2 septembre, l’Agence de presse russe Interfax a révélé qu’un « groupe auto-organisé de jeunes gens en provenance de Tchétchénie avait entrepris de combattre les organisations terroristes. « Les porte-paroles russes les ont décrits comme des jeunes gens qui avaient offert de recueillir des informations sur les Russes et les Tchétchènes qui avaient rejoint Daesh. En d’autres termes, ils se seraient portés « volontaires » pour infiltrer les unités de Daesh en tant qu’espions. Ce qui est arrivé à ces jeunes individus n’a pas fait l’objet de reportages ultérieurs…

DEBKAfile  Reportage Exclusif 8 Décembre 8, 2016, 7:58 PM (IDT) + southfront.org

Adaptation : Marc Brzustowski sur jforum.fr