deux analyses des conséquences du fameux Bureau Politique du PDCI

Ouattara aux pieds du mur

L’image contient peut-être : 1 personne
« S’il enlève doigt-là net, c’est mensonge qui sort ». commentaire de Laurent Kadji

Le Bureau politique du PDCI-RDA a mis fin au suspense le dimanche 17 juin 2018: avec ou sans l’accord des autres partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), le parti aura un candidat à la présidentielle d’octobre 2020.
D’une pierre, deux coups: non aux primaires proposées par Alassane Ouattara, chef de l’État et président d’honneur du RDR, pour désigner le candidat du RHDP et oui à la plate-forme de l’alliance politique conclue le 18 mai 2005 à Paris, avec la mise sous l’éteignoir de tous les hérauts du parti unifié.

Le chef de l’État qui faisait un chantage au remaniement ministériel se trouve ainsi aux pieds du mur. Va-t-il former un nouveau Gouvernement avec ou sans l’ex-parti unique!??
Dans la crise des nerfs entre les deux poids lourds du RHDP, personne ne veut manifestement être le responsable de la rupture, mais Ouattara est désormais à la croisée des chemins.

S’il fait profil bas après ce camouflet, il laissera nombre de ses partisans sur leur faim, qui se convaincront que leur président et leur Brave tchê est un géant aux pieds d’argile. Mais, s’il adopte une mesure à la hauteur de la « rébellion » du PDCI-RDA, il déclare ainsi la guerre qui fera des dégâts politiques. Chacun, au RHDP, retient donc son souffle.
F. M. Bally
Bally Ferro

_________________

L’image contient peut-être : une personne ou plus et texte
Lors de son bureau politique du dimanche 17 juin le PDCI, membre du RHDP, a reporté la question du parti unifié à après 2020.

La question qu’on peut se poser est : en disant non au parti unifié maintenant, le PDCI n’a-t-il pas en même temps dit non pour demain ?

Car s’il ne réussit pas à prendre le pouvoir, comment pourrait-il dire  » bon, maintenant, on peut faire le parti unifié  » ? Sa position serait encore plus compliquée que maintenant.

Si le PDCI veut espérer revenir au pouvoir, ça ne sera jamais avec l’accord de Ouattara puisqu’il ne lui laissera jamais le pouvoir. Il faudra donc le contraindre éventuellement à se conformer à la loi et à libérer la place.

L’enjeu de 2020, ça ne sera donc pas « qui » va gagner une élection mais plutôt « comment on provoque une redistribution des cartes » pour que le paysage politique soit plus ou moins conforme aux réalités du terrain.Alexis Gnagno