Vers une libération provisoire des prisonniers de la CPI ?

Existence d’une décision de mise en liberté provisoire de GBAGBO : Jusques à quand cet amateurisme ?

Depuis quelques jours, nous sommes assailli par des interpellations d’amis nôtres, mus par le seul souci de nous voir infirmer ou confirmer, l’existence d’une «décision secrète», portant mise en liberté provisoire du Président Laurent GBAGBO et de son fils Charles BLÉ Goudé.

Au plan national, certains canards sont même parvenus à retranscrire, in extenso, les motivations, aux senteurs de futurisme, d’une telle décision. Quant à la toile, la nôtre, le lieu de prédilection nôtre, ils y sont une pléthore, ces derniers jours, à s’adonner à toutes sortes de scoops, énonçant même, et de façon étonnante, les motivations d’une telle décision, pourtant prétendument secrète.

Aussi nous plaît-il d’apporter notre modeste lecture, en reportant, ici, ce que nous avons systématiquement et invariablement répondu aux amis qui nous ont interrogé.

Personne, en effet, ne saurait sérieusement contester, ni le caractère exclusivement politicien du procès auquel sont injustement soumis ces deux dignes fils de la Côte d’Ivoire, ni la vacuité même des charges, ce, à la lumière, non seulement de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire mais surtout de l’audition d’une flopée de témoins préfabriqués.
Il est donc hors de question de douter, un seul instant, de l’impérieuse nécessité, et surtout, de l’imminence de la libération de ces deux personnalités africaines.

Cependant, nous sommes particulièrement interpellé par la constance de cette propension, sur cette toile, où, plusieurs agissent comme s’ils étaient vraiment convaincus de ne pas soumettre leurs opinions ou prétendues révélations, à la sagacité, en tout cas à la censure d’un auditoire comportant un seul sachant de ce qu’ils se plaisent à raconter.

Sur l’occurrence, réitérons que le caractère politicien de ce procès relève de l’évidence.

Cependant, lorsqu’on vient dire à tout le monde, ici, qu’une décision de justice aurait été lue clandestinement, et qu’on se permette d’en retranscrire, curieusement, et, in extenso, les motivations, au conditionnel, cela exhale-t-il moins une méconnaissance sérieuse de la condition obligatoire encadrant la validité d’une décision de justice ?

En effet, s’il est acquis qu’il y a forcément des tractations occultes, de caractère extra judiciaire, autour de tout procès politique, de la nature de celui du Président Laurent GBAGBO, il n’est pas moins de principe procédural que lorsque la décision qui en découle, devra être rendue, elle le sera forcément publiquement, entendu qu’elle doit rigoureusement tenir compte d’un certain nombre de droits détenus par le parquet, en la matière.

En tout état de cause, il est totalement absurde de faire croire qu’une telle décision, de portée obligatoirement planétaire, devrait être rendue à huis clos.

Nous comprenons certes l’état d’esprit de certains ivoiriens, témoins d’un système judiciaire, où Monsieur Ahmed BAKAYOKO, alors ministre de l’Intérieur, fut le vrai juge d’instruction, ayant seul pouvoirs de dresser, nuitamment, la sélective liste de veinards Pro-Gbagbo, exceptionnellement admis au bénéfice d’une liberté provisoire, mais, intégrons le saint paradigme juridique universel, selon lequel aucune décision de justice ne se rend valablement à huis clos, sauf en certaines matières limitativement connues.

Arrêtons donc de dire et d’écrire des hérésies.

L’affaire, cette affaire, est trop sérieuse pour quon s’en serve pour s’exercer au jeu d’esprits avec les ivoiriens, les africains.

Une chose est acquise : GBAGBO et BLÉ ne sont coupables de rien. Cela a été constaté par le monde entier et les juges de la Cpi, depuis le 28 janvier 2016.

Mais, eu égard à la gravité toute particulière des dégâts de leur entreprise historique en Côte d’Ivoire, les principaux auteurs de ce complot international sont, visiblement, à l’œuvre en vue de la définition de l’angle de leur sortie définitive et honorable de ce bourbier ivoirien. Et cela ne saurait tarder.

Mais, de là, à verser dans la pure prestidigitation, pardonnez, respectons-nous !

L’Activateur Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Diaz