Pour un festival du français parlé et écrit !

CULTURE FRANCOPHILE

Hasard fortuit, Kandia Camara, la ministre de l’Éducation Nationale, championne du français de bas étage, était absente ce jour là…

Abidjan pilote les opérations du Festival international d’orthographe francophone (Festiof)

Lancé ce mardi 10 juillet à l’Institut français d’Abidjan (avec la bénédiction des autorités françaises et ivoiriennes), la première édition du concours international d’orthographe organisé par l’ONG Vie Améliorée – ouvert aux élèves et locuteurs francophones du monde entier – accueillera en décembre dans notre capitale, après les présélections, les cracks en la matière pour une célébration du français à travers plusieurs activités littéraires et des distinctions.

25 ans que l’idée existait. Elle est aujourd’hui réalité. Président-fondateur de l’Ong togolaise Vie Améliorée, organisatrice du Festival international d’orthographe francophone (Festiof), Eustache Ayivi d’Almeida Teteyi,),était,au lancement de la 1ère édition du festival ce mardi 10 juillet 2018 à l’Institut français d’Abidjan –Plateau, visiblement heureux de l’aboutissement de son projet après tant d’années de préparation.
Le Togolais, chef d’entreprise, l’explique : « Pour ce festival adressé à toute la population francophone du monde et qui va rassembler en décembre à Abidjan autant de gens venus de tous les continents pour les phases finales, c’est une organisation lourde, il faut de grands moyens financiers et techniques pour le mettre en route. Ça a pris tout ce temps là pour qu’on ait les partenaires qu’il faut et voilà, aujourd’hui, c’est chose faite»… Dans l’objectif de promouvoir le français, base de l’éducation de toutes les populations francophiles et surtout de célébrer les valeurs de la francophonie, ce projet qu’on peut voir comme les Jeux de la Francophonie des Lettres a finalement remporté de solides soutiens institutionnels qui garantissent en quelque sorte sa longévité. Mieux vaut tard que jamais.

le français fêté en toutes lettres à Abidjan

Ouvert principalement aux élèves de la 6ème à la 3ème et accessoirement aux enseignants, étudiants et à tout locuteur du français du monde francophone, le Festiof , dans sa pratique, comporte deux phase. Après les inscriptions, (sur www.festiof.com ) une première phase dite de questionnaires (de septembre à novembre) soumettra les candidats à des tests de culture générale, de conjugaison, de vocabulaire, et d’expression écrite, etc… Ensuite viendront les demi- finales et les finales en décembre avec les épreuves de dictée, d’orthographe (à l’oral et à l’écrit). Plusieurs autres activités littéraires (ateliers de lecture, d’écriture, performances de slam, séminaires de formation de profs de français, foires littéraires, jeux de société, ateliers de poésie, cérémonies de distinction des meilleurs des concours etc…) meubleront ce grand rassemblement de décembre 2018 qui fera d’Abidjan la capitale mondiale de l’expression française. Abidjan qui a été choisi, selon Eustache Ayivi, pour son poids culturel dans la sous-région francophone.

pour l’éducation de la jeunesse, une nouvelle partition applaudie

Pour le lancement du festival ce mardi 10 juillet dans l’après- midi, étaient en bonne place dans la salle de spectacle de l’Institut français émissaires français (ambassadeur, députés) et représentants d’autorités ivoiriennes (du ministère de l’Education, du Conseil économique, social, culturel) venus applaudir et encourager cette formidable initiative exaltante de la francophilie. Député à l’Assemblée nationale française, l’Honorable Patrice Anato, parrain du Festiof , s’est réjoui du projet qui entre dans sa phase active : « Pour une fois, on a un projet fait par les citoyens, pour les citoyens ».a-t-il déclaré d’entrée. « La langue française est universelle, elle est partout, mais elle trouve sa plus belle expression dans la francophonie des mots et des lettres(…) », a éloquemment déclaré l’élu français d’origine togolaise.

Vantant les atouts de la langue de Molière dans le système mondial, le député a souligné la belle occasion à travers ce projet éducatif« de mette le citoyen francophone au cœur de la francophonie » qui, ajoutera –t- il plus loin, « montre qu’elle est indissociable du continent africain ». Avant d’inviter toute la jeunesse francophone à joueer bellement cette nouvelle partition, Patrice Anato a remercié la France à travers son ambassadeur Gilles Huberson, pour son investissement dans le Festiof. Ce dernier, pour sa part, a livré les bonnes raisons de croire en ce festival. En ce sens qu’il célèbre non seulement la langue française mais bien des valeurs de développement de la communication interprofessionnelle et personnelle…
Représentant Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, Silué Patrice, directeur de la Pédagogie a relevé les vertus éducatives du festival de littérature qui, selon lui, vont appuyer la pédagogie du français dans les écoles ivoiriennes, d’où l’implication du département ministériel ivoirien dans ce projet fédérateur.

Sylvain Dakouri, Le Nouveau Courrier
N°1888 du vendredi 13 juillet 2018, page 13