Le rôle de Monseigneur Ambroise Madtha dans la crise post-électorale

L’EGLISE CATHOLIQUE DANS LA CRISE POST-ÉLECTORALE.

Rappelons que Mgr Madtha est mort dans un accident tragique dans l’ouest ivoirien.
« Le Nonce apostolique avait été tué le 8 décembre 2012 dans un tragique accident de la route, à moins de dix kilomètres de la ville de Man. Venant d’Odienné (dans le Nord) où il avait présidé une cérémonie d’ordination sacerdotale, il s’apprêtait à entrer dans le diocèse de Man (dans l’Ouest) où il prévoyait de passer la nuit et formuler des vœux de bon anniversaire à Mgr Joseph Niamgoran Teky l’évêque émérite. Avant de rejoindre le lendemain la ville de Duékoué où il célébrerait une messe pour la paix. Hélas, Mgr Madtha a été fauché à un virage et il est décédé sur le coup, des suites du choc entre les deux véhicules.« 

Retour sur l’interprétation d’Alain Dogou du rôle du cardinal Madtha

 » La France avait tellement scellé le sort de Laurent Gbagbo que la déclaration du président gambien qui reconnaissait la victoire du président Laurent Gbagbo telle que proclamée par les institutions souveraines de la Côte d’Ivoire n’était reprise par aucun organe de la presse internationale,

Même le Nonce Apostolique, Représentant du Vatican qui était le doyen du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire avait été mis à contribution par la France au début de la crise.

Au lendemain de la proclamation des résultats par le président de la CEI( Commission Electorale Indépendante), le Nonce Apostolique avait convoqué tous les ambassadeurs à son domicile et invité une délégation de La Majorité Présidentielle ( LMP) qui soutenait la candidature de Laurent Gbagbo pour leur transmettre le message qu’il fallait s’incliner devant les chiffres énoncés par le président de la CEI.

L’image contient peut-être : 1 personne, sourit, chapeau(…)Le Nonce Apostolique, Monseigneur Ambroise Madtha, quelques jours après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel, a tenté une  » médiation  » au nom du corps diplomatique, pour transmettre un message au président Laurent Gbagbo, après avoir rencontré le 09 décembre 2010, Alassane Ouattara à l’Hotel du Golf.

Le 10 décembre 2010, en compagnie de certains membres du clergé catholique ivoirien ( L’évêque de Korhogo qui était Vice-Président de la Conférence Épiscopale de Côte d’Ivoire n’avait pas été mis dans la confidence de la démarche du Représentant du Pape ), Monseigneur Madtha a rencontré le le président Laurent Gbagbo et lui a demandé : « En bon chrétien, de respecter sa parole donnée sur l’engagement sur l’honneur » dont on lui avait rapporté qu’il avait signé avec Alassane Ouattara, et dans lequel il s’était engagé à s’incliner devant le résultat de l’élection présidentielle proclamé par la CEI,

L’image contient peut-être : 1 personne, souritAu cours de cette audience, le président Gbagbo a d’abord rappelé au représentant du Vatican que la CEI n’avait pas proclamé de résultats provisoires selon les procédures et dans le délai imparti par les textes.

Ensuite, il a indiqué au diplomate que c’est le président de la CEI qui, de manière solitaire, avait énoncé des chiffres qui n’avaient fait l’objet d’aucun acte administratif, si bien qu’ils ne pouvaient être considérés comme des résultats provisoires de l’élection présidentielle.

Enfin, Laurent Gbagbo a reconnu avoir effectivement co-signé avec Ouattara un document dans lequel chacun s’est engagé la veille du scrutin, à respecter le résultat proclamé par la CEI et le Conseil Constitutionnel.

Monseigneur Ambroise Madtha a fait observer au président Laurent Gbagbo que, dans le rapport qui lui avait été fait, l’engagement sur l’honneur qu’il avait co-signé avec Alassane Ouattara ne concernait que le résultat proclamé par la CEI.

En réponse, le président Gbagbo, séance tenante, a présenté au Nonce Apostolique et à sa délégation, sa copie unique du document sur lequel les deux candidats s’étaient engagés à respecter le résultat proclamé par la CEI et le Conseil Constitutionnel.

L’image contient peut-être : 2 personnesAprès avoir pris connaissance du texte, le le diplomate du Vatican a été confus.

Afin de l’aider à rétablir la vérité des faits et des actes, le président Gbagbo a fait faire une photocopie dudit document qu’il a voulu remettre au Nonce Apostolique afin qu’il en fasse une large diffusion auprès des membres du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire, à charge pour chacun de rendre compte à son gouvernement.

Mais contre toute attente, le doyen des ambassadeurs, prétextant que c’était un « document confidentiel » a refusé de prendre la photocopie de cet engagement sur l’honneur.

Face au « refus diplomatique » du Nonce Apostolique, le président Laurent Gbagbo a fait remettre le document à l’un des évêques ivoiriens, membre de la délégation du Représentant officiel de l’église catholique romaine en Côte d’Ivoire. »

Par Alain Dogou.
Ma vérité sur le complot contre Laurent Gbagbo.
L’Harmattan 2012.
Pages 96 – 97 – 98