« Le président courtois et les rapaces devant le cœur saignant de la Syrie »

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Épandage d’agent orange au-dessus du Vietnam (Source: National Museum of the U.S. Air Force photo 071002-F-1234P-022)

Le président courtois Emmanuel Macron, porteur de com’ en milieu hospitalier et amateur de lingettes nettoyantes après la pêche aux anguilles, a eu récemment l’occasion de s’entretenir avec le président Trump au sujet d’une attaque chimique qui aurait été menée – divine surprise ! – par le « régime de Damas » contre des civils de Douma dans la Ghouta. L’énarque présidentié s’est montré partisan de la « réaction ferme » d’une communauté internationale qui exclut depuis toujours la Russie, la Chine, la Corée du Nord et les États dits « voyous » qui ont toujours eu la voyouterie d’échapper aux accords tacites d’une mondialisation balayeuse de souveraineté et accapareuse de profits.

Le président-projet, élu contre blabla par le troupeau crédule des abonnés aux urnes, n’a certainement pas rénové la politique en se rangeant à l’avis de la plus grande puissance néocoloniale du moment, qui prétend, par la bouche automatique de son automatique ambassadrice auprès de l’ONU – j’ai nommé l’indéfroissable Nikki Haley – que « justice doit être faite aux yeux du monde » en Syrie.

Peu convaincu, personnellement, des bonnes intentions de la nation qui a fait du destin manifeste sa signature et qui, depuis sa naissance, n’a jamais cessé de massacrer les populations sans défense – des Peaux-Rouges assassinés à coups de Winchester aux Vietnamiens carbonisés à l’arme chimique pour ne prendre que ces exemples parlants – je n’aurai sans doute pas le droit d’ajouter mes yeux à ceux du monde ni de prétendre faire partie de la communauté internationale – du mensonge qui rapporte – puisque je ne trouve pas mon aliment dans ce que déversent les médias à bennes basculantes qui ne sont que les transporteurs d’épluchures débitées par les master-chefs de la doxa néolibérale à feu vif.

Mais puisqu’il est question de justice, la seule chose qui me vient à l’esprit est que, si justice devait être faite en Syrie, ils seraient nombreux les banquiers, les rois, les présidents, les ministres, les ambassadeurs et autres tripatouilleurs géopolitiques à devoir s’agenouiller sous le couperet vengeur.

Ils seraient nombreux et nous reconnaîtrions dans l’enfilade des condamnés des têtes connues et bien connues, les têtes parlantes et peu pensantes de ceux qui, depuis sept ans, ont récité leur leçon à toutes les tribunes et crachoté leurs litanies devant toutes les caméras, appelant avec un cynisme et une absence d’âme qui forcent l’étonnement, à déchiqueter un pays afin de le livrer, bien mouliné et bien saignant, aux becs jamais assez exaucés des rapaces en costards qui ne se nourrissent que d’agonies et de pleurs et que, j’espère, la Terre, soudain béante, déglutira un jour dans un hoquet brutal de fosse septique bruyamment rassasiée.