La crainte d’aller vers une année blanche

École: Ouattara et le mirage du pauvre…

8 semaines quasiment qu’il n’y a pas école. 8 semaines que l’avenir des plus jeunes prend du pus.
Certains parlent d’année blanche inévitable. Si tant est qu’une année blanche ferait perdre une année aux élèves et beaucoup de sous au gouvernement, au moins ça permettrait aux élèves de recommencer et d’avoir une nouvelle chance dans un environnement estudiantin et scolaire sûrement meilleur. L’année blanche revêt donc le mal nécessaire pour les élèves. En effet, on ne peut rien avoir de bon en termes de résultats et de connaissance scolaire avec 8 semaines sans écolage.

Mais c’est un mirage, et c’est le mirage du pauvre, uniquement car il n’y aura pas année blanche.
Explication: En 1990, après 3 semaines sans cours. Accompagnée par de brusques mouvements sociaux, syndicaux à renfort politique, l’école à été fermée, l’état a fait le bras de fer, il y a eu affrontement et plus jamais l’école n’a rouvert. L’année blanche au bout de 4 semaines a été imposée au président Houphouët qui lui-même y trouvait déjà la solution inexorable.
Mais ça, c’est 1990. Car en 1990, dans nos villes, le taux de présence d’écoles privées n’atteignait pas les 5 à 10% seulement. C’est dire que seule une petite frange d’élèves et d’étudiants, privilégiés d’ailleurs, allaient au privé. Un secteur privé aussi dominé fortement par des enseignants du public à l’époque, contrairement à aujourd’hui. Il aura donc suffit que l’école publique ferme et que la FESCI et les syndicats s’y mettent, pour que l’année soit décrétée blanche.

Actuellement, les chiffres officiels portent à plus de 40% d’établissements privés dans le secteur de l’éducation avec un taux de fréquentation allant de 23% à 38 % selon les localités. Les syndicalistes scolaires sont muselés. Actuellement, ces écoles privées fonctionnent à merveille et sans dérangement du fait de l’endurcissement militaire.
Elles constituent donc un bon contrepoids à l’aval d’une éventuelle année blanche si espérée par les syndicats en guise de victoire face à un régime sourd. Car des secteurs où des parents paient cher pour une année, ne voudront en aucun cas repartir de zéro.
Les chiffres du secteur privé constituent donc une base d’argument pour Ouattara qui dira simplement à L’UNESCO qu’on ne peut pas sacrifier l’école des uns pour les grèves des autres. Que chacun assume. Car si on laisse faire, et que les syndicats ne sont pas satisfaits des retombées, l’année prochaine pourrait être bloquée. En d’autres termes, ceux qui ont l’argent vont à l’école et ça tourne. Les pauvres, on s’en fout.
La patronne de l’UNESCO est venue à Abidjan, elle a constaté, mais elle s’est tue. Zéro rapport, zéro déclaration, zéro mesure. C’est bouclé.
D’ici à quelques mois, avec ou sans cours dans le public, il y aura les examens à grands tirages. Les résultats seront là et l’année sera consommée. D’ailleurs, il y aura moins de bacheliers, l’université sera moins encombrée et les effectifs déchargés, le filtre sera fait.

Le pourrissement arrange Ouattara. Il s’en fout du pauvre. Et quiconque croit en une année blanche, croit au mirage du pauvre.
Synzi Dadié

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#Civ: Emprisonnés pour avoir osé réclamer la reprise des cours.

Des élèves qui réclamaient la reprise des classes par une négociation du gouvernement avec les enseignants grévistes, ont été arrêtés et jetés en prison hier.
Lavane Murphy