Juifs noirs en Ouganda : une année marquante pour les Abayudaya

Déplacement des rouleaux de la Torah de l’ancienne vers la nouvelle synagogue des Abayudaya en Ouganda (© 2016 Be’chol Lashon – photographie reproduite avec autorisation).

Par Jean-François Mayer, 2 janvier 2017
L’année 2016 a été marquée par plusieurs événements pour les Abayudaya : une nouvelle synagogue a été inaugurée, leur rabbin a été élu au Parlement ougandais et l’Agence juive a placé leur groupe dans la liste des communautés reconnues comme juives.

En mars 2002, Religioscope avait publié un article relatant l’histoire des Abayudaya, alors que quelques centaines d’entre eux venaient d’être formellement reçus dans le judaïsme par des rabbins américains de la branche conservatrice. (*) Depuis sa publication, cet article a suscité la curiosité de nombreux lecteurs. Durant certaines périodes, il a même été l’article le plus souvent consulté sur le site. Près de quinze ans plus tard, il est opportun de faire le point sur l’évolution de ce groupe, car l’année 2016 a été cruciale pour les Abayudaya.

Lors de la réception formelle des Abayudaya dans le judaïsme en 2002, certains avaient refusé de se soumettre à ce rituel, se sentant déjà juifs et estimant donc qu’une « conversion » était superflue. Par la suite, un petit groupe avait, à l’inverse, appris que le Grand Rabbinat d’Israël ne reconnaissait pas les conversions effectuées par des rabbins conservateurs et avait choisi la voie du judaïsme orthodoxe. Tandis que le groupe principal demeura à Nuabugoye, les partisans du judaïsme orthodoxe allèrent s’installer à Putti, où ils forment un groupe d’environ 130 personnes, reçus en partie dans les rangs juifs orthodoxes par un rabbin israélien. La démarche de ces Abayudaya « dissidents » semble liée — chez certains au moins — au rêve d’aller s’installer un jour en Israël (Ben Sales, « Uganda’s century-old Jewish community riven by sectarian divide », Forward, 24 mars 2014). Cette communauté se désigne sous le nom de Kahal Kadosh She’erit Yisrael (« She’erit Yisrael » signifie « les restes d’Israël ») et a une présence sur Facebook ainsi qu’un compte Twitter. Une petite organisation a également été mise sur pied pour offrir une assistance au développement du village.

la suite sur religion.info