7 août 2019 : 59 années après l’Indépendance !!!

INDÉPENDANCE, vous avez dit INDEPENDANCE…???

Peut-on être INDÉPENDANT et SOUVERAIN lorsque :

– L’armée du colonisateur est toujours sur notre territoire.
– Notre armée est toujours sous commandement de l’armée du colonisateur.
– La monnaie (CFA) du colonisateur est toujours en circulation dans notre pays.
– Le colonisateur doit d’abord approuver toutes les importantes décisions de notre gouvernement.
– Le colonisateur a le droit de disposer de toutes nos richesses minières. …
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Kipre Zelega

de quelle indépendance ose-t-on parler en 2019, sous Ouattara ?
Retour sur un article d’un jeune homme, Yannick Calvin, toujours en exil quelque part en Afrique, et dont nous avions relayé le texte

11 avril 2011, Les armes ont parlé, l’histoire s’est répétée…

11 AVRIL 2011, LES ARMES ONT PARLÉ… L’HISTOIRE S’EST RÉPÉTÉE.

Paris débarque, brûle Abidjan, se saisit de Gbagbo et de la fumée des bûchers, Ouattara s’élève, Président !

Ère nouvelle : droit de la force et terreur totale sur la Côte d’Ivoire. Ouattara. L’homme n’a manifestement ni vision ni charisme, ni épaisseur ; pis, lorsqu’il parle des Ivoiriens, on ne sent, dans sa voix monocorde de bureaucrate de la bourse mondiale, nulle présence de celui qui veut unir le passé, le présent et l’avenir.

Impossible unité, impossible liaison donc de cet homme avec cette terre, avec ce peuple de Côte d’Ivoire. On ne l’imagine pas sur le trône ; et pourtant le voilà Président. Mais comment donc ? A coups de bombes larguées par la France sur Abidjan.

Assassinats, enlèvements, viols, pillages. Simone Gbagbo trainée dans la poussière, martyrisée dans sa féminité ; cruauté innommable : la différence qui sépare l’homme de la bête tout simplement franchie.

La mère de Laurent Gbagbo, Mamie Koudou Gbagbo, âgée de 90 ans, arrêtée ; elle aussi ! Arrêtée, séquestrée et malmenée.

Désiré Tagro, ancien ministre, assassiné : l’homme négocie la fin des hostilités avec les troupes françaises et se présente un tissu blanc à la main ; à quoi aura-t-il droit ? A une balle plantée dans la bouche.

Et Duékoué. Les habitants de Duékoué, génocidés : les hommes, tous les hommes, y compris des gamins de deux ans, alignés, massacrés à coup de fusils et de machettes.

Et Yopougon, Yop l’insoumise, bombardée, saccagée, pillée, déshabillée, violée, massacrée. Perquisitions cour après cour, parents mis à genou devant leurs enfants ; exécutions sommaires sur indication, chasse aux Guérés et Bétés. Combien de morts ? Combien de corps ramassés par la Croix- rouge ? Combien de corps ?

Et le village de Sassandra, brulé ; et les villages de Abedem et de Drago, rayés de la carte. Meurtres collectifs, meurtres sélectifs, meurtres génocidaires, épuration ethnique ; rafles et torture instituées en règle de gouvernance.

Henri Dacoury Tabley, l’ancien gouverneur de la BCEA0, arrêté, tabassé, torturé ; son corps exposé, nu, nié dans son humanité, enfer total, enfer filmé ;

Affi N’guessan, Président du FPI et tous ceux qui refusent la soumission, kidnappés, séquestrés, embastillés, frappés, torturés, bestialisés ;

Les militants de l’opposition, traqués, traqués listes à la main, traqués jour et nuit, battues organisées; les militants de l’opposition traqués et assassinés tous les jours ; comme si on voulait rendre impossible tout avenir à l’opposition politique.

C’est qu’il s’agit de semer la terreur ;
C’est qu’il s’agit non seulement de châtier, de faire gémir les ivoiriens d’avoir voulu l’émancipation, mais aussi de faire perdre conscience à la société ivoirienne, de la briser, de la modeler dans la terreur ;
C’est qu’il s’agit de ramener les Ivoiriens à la case départ, la case esclave avec des méthodes dignes de la gestapo ;
C’est qu’il s’agit de faire comprendre à tous les Africains que la liberté est cause de malheur, de grand malheur et que seule la servitude, que seul l’esclavage est porteur d’avenir !

Ouattara plante donc son trône dans le sang. Un trône mugissant et prompt au sacrifice humain. Les Ivoiriens sont désormais, de nouveau, bons à dévorer. A dévorer avec leur pétrole, avec leur cacao, avec leur café.

Alors à Paris, on se tait. Jour après jour, on tue à Abidjan et Paris se tait ; et lorsque la terreur s’incruste jusque dans les corps violés de Yopougon, l’un de ces illustres quotidiens de la place parisienne, toute honte bue, parle de « traitement de Yopougon ». C’est écrit : rayer des humains, c’est les « traiter ».

Summum d’inhumanité, insensibilité absolue face aux supplices infligés aux Ivoiriens ; silences. Lever le voile sur la nature et la barbarie du pouvoir installé à Abidjan, serait nommer les responsabilités de la France et révéler, du coup, au monde et au citoyen lambda, ce que Paris, ce que Sarkozy a fait de la Côte d’Ivoire : une terre brutalisée, torturée, massacrée.

Crime d’Etat post-colonial. Or pourquoi nommer ce crime ? Que vaut le destin, la vie des Ivoiriens face aux intérêts suprêmes de la France ? Pas grand-chose.

Mépris cynique et vicieux de la vie humaine. Latitude totale donnée ainsi au pouvoir de Ouattara de torturer et de tuer ! Impunité assurée d’avance pour les tueurs et les tortionnaires de l’homme installé à Abidjan. Et où, oui, où le refus inconditionnel et universel de l’assassinat politique, de l’arbitraire, de la torture, de la dictature, de la férocité de la dictature ? Où ?

« L’école française d’Alger » est de retour sur le continent africain ; elle fait des ravages au bord de la lagune Ebrié ; on le sait, et pourtant, silences ; on fait bloc dans le silence autour de l’homme de la France à Abidjan. Rien vu ; rien entendu.

Mais qu’importe. Qu’importe le jour, le mois ou l’année : Ouattara, l’homme de Paris à Abidjan, partira un jour. Il partira. Le temps de Ouattara finira. Il n y a pas d’avenir dans l’histoire de l’Afrique pour ce nom là, Alassane Ouattara ;

Il sera dit et rappelé que s’il a pu ainsi sévir impunément, ce fut en partie, grâce au silence de ceux qui, à Paris, devaient parler et qui ont refusé d’élever la voix.

Il sera rappelé que non, ceux-là ne dormaient pas, qu’ils savaient et que leur silence, chacun de leur silence, fut coupable. Martin Niemöller : « Car il est des silences coupables, plus assassins qu’aucune parole, qu’aucune arme ne peut l’être. Car il est des silences complices dont le nombre fait la force, et la force la loi : celle des majorités silencieuses qui sert de caution et d’alibi aux crimes contre l’humanité. »

Ce texte écrit par Yannick Calvin, un jeune ivoirien, a été publié sur son mur le 26 juin 2012.
TITRE ORIGINAL : LES ARMES ONT PARLÉ… L’HISTOIRE S’EST RÉPÉTÉE