Une histoire de Mercedes
Mai 1990, après avoir été convaincu par le camarade secrétaire général Laurent Gbagbo himself, j’ai pris ma carte de militant. J’étais avec celui que j’appelle mon jumeau au FPI, Sanogo Mamadou. Nous avons eu facilement accès au SG ce jour de soulèvement militaire à Abidjan, grâce à la camarade Christine Konan que nous avions rencontrés à l’IHAAA, et qui nous a conduit à son domicile à la Riviera. Pour cette raison je la considère à ce jour sans qu’elle ne le sache comme ma marraine au FPI.
Après donc avoir pris ma carte de militant au FPI, direction cité universitaire d’Abobo, où résidait encore mon ami et frère Kobenan Kouassi Adjoumani, avec qui j’avais maintenu les contacts après les élections du Bureau National Exécutif du MEECI de 1988, et il était encore le Président de la dite cité universitaire. Le PDCI était déjà en pré campagne, les 4X4 Pajero étaient distribués aux cadres du parti et les Jeunes comme Adjoumani avaient eu droit à de petites berlines. Mon ami venait d’être affecté professeur de français à Dabou.
Une fois avec Adjoumani, je l’informai du fait que je venais de prendre ma carte de militant du Front Populaire Ivoirien après avoir échangé avec le SG Laurent Gbagbo. Il était plus qu’important pour moi d’informer celui dont j’avais été le directeur de campagne et qui comptait sur moi pour le soutenir pour ces ambitions politiques dans sa région et plus tard en Côte d’Ivoire, bien que je ne sois pas de Tanda, que lui et moi ne regardions plus dans la même direction, politiquement s’entend. Adjoumani me regarda droit dans les yeux avec un air très déçu pour me dire: « Voici des gens qui ne sont pas ambitieux. Tu ne veux pas rouler demain en Mercedes ? ». Après avoir retenu mon souffle, je lui rétorquai : «Adjoum, il doit avoir moyen de rouler en Mercedes autrement que de militer au PDCI ». Cette conversation a trottiné dans ma tête pendant les longues et dures années de «djossi». Au moment où je répondais ainsi à Adjoumani je n’avais que ma CONVICTION POLITIQUE comme atout, avec une situation sociale incertaine. C’est donc moins d’un an après que je me suis retrouvé aux Etats Unis.
1997, après avoir conduit le Taxi Jaune à New York (c’est encore sur mon CV et sur mon Linkedin) pour financer mes études d’ingénieur et avoir eu la chance de travailler pour IBM, Merryl Lunch et Intel, je me suis souvenu qu’il y avait un CHALLENGE A RELEVER ! Celui d’être militant du FPI et rouler en Mercedes ! Comme les comptes n’étaient plus au rouge, je me suis dis « Demba va acheter la Mercedes d’Adjoumani! » Cette Mercedes 300E dans sa coupe était celle dans laquelle les ministres du PDCI roulaient quand je quittai le pays. 21 ans après, elle roule et je la gare devant chez moi comme un rappel quotidien de mon challenge.
En 2008 J’avais été très heureux de voir mon frère accompagné de son parrain politique le Ministre Yaya Ouattara à l’accueil du Président Laurent Gbagbo à Bondoukou et il me fit l’amitié de m’inviter à aller dormir chez lui. L’histoire m’est remontée à la gorge, J’ai poliment refusé l’offre.
2018 Ironie du sort, mon Frère et Ami Adjoum semble avoir décidé de nous suivre en rompant avec le PDCI, je l’y encourage contrairement à beaucoup d’entre nous, car je connais les ambitions de l’Homme. Le temps n’est-il pas un autre nom de Dieu comme dirait le Président Laurent Gbagbo.
Ce témoignage tant demandé dès que j’ai mentionné « la Mercedes d’Adjoumani »dans mon post de la crémaillère de 1999, est loin d’ être un acte de vanité, plutôt toute fausse modestie mise à part, il a pour but de motiver les plus jeunes et à les décomplexer. Car on veut nous faire croire que le FPI doit être un parti de pauvres, de chômeurs et au mieux de pauvres enseignants. Je cris haut et fort Non!
Jeunes du Côte d’Ivoire, on peut militer au FPI et rouler en Mercedes sans détournement de deniers publics. Arrêtons l’autoflagellation.
Notre Président Laurent Gbagbo dixit : « quand un homme marche il laisse des traces»
Demba Traoré, VP du FPI en charge des TIC et de l’économie numérique
Donc si je comprends bien c’est pas aujourd’hui Adjoumani est devenu un politicien alimentaire, il suit les gens pour son ventre et non pour la souffrance de son peuple, pifff on ne peut pas compter sur une telle personne.
Tout est clair, Adjoumani suit Ouattara pour remplir sa poche et ce qui est regrettable dans tout ça, il n’est pas reconnaissant, pourquoi faire du tort à celui qui a fait de toi un homme célèbre dans la politique: Bédié comprendra certainement la traîtrise de ce monsieur.