SOS : Un certain 11 avril, ou la matrice du Mensonge
Sept ans déjà … Comment se taire ?
Sept ans nous séparent à présent de cette funeste journée du 11 avril 2011, où la France, forte du pouvoir discrétionnaire hérité de l’ère coloniale, remplaçait à la tête de la Côte d’Ivoire un homme de Bien par un homme de Rien. Cela se fit le front levé et la morgue aux lèvres, gouvernants et médias confondus, l’arbitraire en bandoulière et le mensonge pour étendard.
Voilà sept ans déjà que l’homme de bien, Laurent Gbagbo, croupit dans les geôles du tyran : celles d’abord de l’homme de rien, éphémère larbin tiré des coulisses du FMI – Finance Mondialisée Impitoyable –; celles ensuite de ses Maîtres européens – Grands-Maîtres, faudrait-il plutôt dire, douillettement lovés au creux de leurs loges capitonnées –, ces grands veneurs parrainant et guidant les petits maîtres-chiens de leur chasses africaines.
Cela, c’est l’histoire telle que n’en finit pas de l’écrire l’Occident, cette pieuvre impériale polymorphe dont le nom même suffit à décrire le programme : Occidens, celui qui tue et tombe; qui massacre en tombant, celui dont les innombrables massacres, de siècle en siècle, creusent inexorablement la tombe qui finira par l’engloutir.
Voilà sept ans que la France, « mère des arts des armes et des lois », bien que séculairement accoutumée aux petits arrangements de sa conscience politique avec la vérité, le droit et la justice, a pris, par la grâce d’un certain Sarkozy, le virage de trop : celui à partir duquel sa banale accoutumance à d’occasionnelles tricheries s’est transformée en addiction au Mensonge, décliné en interminables cohortes de mensonges d’Etat.
Après la Côte d’Ivoire, ce fut la Libye de feu le Colonel Kadhafi, puis la Syrie du Président Bachar El Assad. Partout l’on vit les mêmes distorsions de la réalité, mêmes stratagèmes de manipulation des opinions publiques, par le canal d’organes de presse aux ordres des mêmes décideurs supra-gouvernementaux; mêmes tueries perpétrées pas les mêmes organisations financées, encadrées et instrumentalisées par les mêmes barbouzes.
Partout, ce furent les mêmes innocents accusés à tort de crimes et de forfaits sans prise sur la virginale innocence de leurs auteurs réels. De la sainte et pure rébellion ivoirienne aux « rebelles modérés » de Syrie, on retrouva les mêmes sympathiques coupeurs de têtes – sponsorisés dans l’hexagone par de pieuses théories[1] de clones humanistes à la BHL –, affrontant, avec les armes gracieusement fournies par des philanthropes bien de chez nous, des chefs d’Etat élus, aimés et reconnus, mais travestis pour la circonstance et par la magie des médias, en monstres, « tortionnaires et bourreaux » de leurs peuples.
Sept ans déjà que nos gouvernants – Sarkozy, Hollande, et aujourd’hui Macron –, asseyent leur quête d’une stature politique de Chef reconnu et internationalement adoubé sur les mêmes nauséabondes falsifications de la Vérité, les mêmes travestissements du vice en vertu, de la pourriture en droiture, des meurtres de masses en accidents de parcours, de la méchanceté pure en altruisme, comme de la fiction en réalité.
Voilà sept ans que, nourris de l’exemple de BHL, nos Présidents, s’approuvant les uns les autres d’avoir persisté et signé, persistent et signent, dressés sur leurs ergots d’une soi-disant « guerre au terrorisme ». Sept ans déjà que face à l’horreur de l’affaire Merah, des tueries de Charlie Hebdo, du Bataclan, de l’Hyper-Casher, de Nice ou de Trèves ils nous abreuvent, ici, de solennelles et vigoureuses « condamnations sans appel », tonitruantes à proportion des efforts qu’avec leurs acolytes européens et américains, ils déploient sans relâche, là-bas, pour nourrir, entretenir, financer, armer et encadrer les artisans de la même terreur, aux seules fins d’inavouables et lucratifs projets de remodelage du Moyen Orient, de l’Afrique, et… de l’Europe elle-même.
Sept ans déjà que l’un après l’autre, chacun de nos Présidents assume, l’œil vif et le verbe haut, les choix internationaux criminels de son prédécesseur : maquillages de preuves, dénis de justice, violations du droit, insultes, menaces, condamnations arbitraires, alignement automatique sur des positions dictées par des puissances étrangères. Sept ans que tour à tour, Sarkozy, Hollande et Macron approuvent à la queue leu leu, sans réserve, la destruction contrôlée de pays sciemment transformés en réservoirs de migrants, puis, une fois dépeuplés, en autant de coffre-fort de ressources naturelles librement exploitables sans gêneurs autochtones.
Voilà sept ans que, nous berçant au son des violons de l’ « accueil de l’autre », Sarkozy, Hollande Macron et leurs acolytes européens couvent amoureusement les vagues migratoires censées aboutir à la dilution progressive de nos identités historiques, au profit de l’émergence d’une population indifférenciée, totalement soumise au double règne de la peur – une infime proportion des migrants accueillis sont des djihadistes chargés de la cultiver ici, à petite échelle, après l’avoir cultivée là-bas, à l’échelle de l’Etat Islamique – et de la jouissance immédiate.
Sept ans déjà que nos gouvernants, adossés au Mensonge global, travaillent à transformer le peuple de France en une masse informe, troupeau bêlant au gré du vent des bruits venus d’en haut, malléable, exploitable et corvéable à merci.
Est-ce un hasard si, sept ans jour pour après le déclenchement pour la France, au palais présidentiel d’Abidjan, de cette mécanique infernale d’asservissement sans partage aux forces du Mensonge, les dirigeants français se positionnent au premier rang de la croisade visant, par delà le Président Syrien Bachar El-Assad, la Russie elle-même, et avec elle, l’un des derniers remparts de ce qui reste encore de Vérité sur la scène internationale ?
Nul ne sait à cette heure si le seuil qu’est sur le point de nous faire franchir leur escalade mortifère a déjà les couleurs de l’Apocalypse, ou si les démiurges occidentaux qui nous mènent à l’abîme doivent encore bénéficier avec leurs peuples d’un sursis supplémentaire.
Une chose est certaine : si nous persistons à laisser nos dirigeants bâtir sur le seul fondement du Mensonge éhonté l’édifice de notre avenir; si nous ne les obligeons pas à troquer très vite ce dieu-Mensonge des pseudo-valeurs qu’il nous imposent – comme le grossier alibi des profits dévoreurs d’hommes de leurs commanditaires – contre le respect du reste de l’Humanité, le désir vrai d’un avenir à partager avec ceux qui n’ont jamais été, ne sont et ne seront jamais nous ; si nous ne contraignons pas ces dirigeants – Macron, May, Trump et consorts – à faire demi-tour et cesser de mentir, alors s’effondrera sur nous le dôme de nos illusions, marquées du sceau de la malédiction d’ « Occidens ». Alors nous serons vomis de ce monde et de celui qui vient, pour partager le sort du Maître au destin duquel nous les aurons collectivement autorisés à lier le nôtre : Satan, Père du Mensonge.
Et ne nous rassurons pas trop vite quant à la responsabilité qui nous incombe, en invoquant notre ignorance des secrets d’arrière-cour dont des milliers de femmes et d’hommes courageux travaillent inlassablement à nous informer. L’heure vient où ne chercheront encore à se retrancher derrière leur ignorance que ceux qui n’auront pas voulu entendre : entendre et faire entendre; relayer la parole, faire circuler le feu de la mise en évidence du Mensonge. Car Rien ne peut éteindre le feu de la Vérité.
L’économiste et journaliste Paul Craig Roberts a exercé de hautes fonctions au sein de l’administration Reagan, en tant que législateur et sous-secrétaire d’Etat. Il a enseigné pendant dix ans l’économie politique au « Center for Strategic and International Studies » (CSIS) de Washington DC. Ancien chroniqueur au Wall Street Journal, il a passé sa vie à chercher la vérité et traquer le mensonge, avec un courage infatigable. Autant dire que n’ayant rien à perdre ni à gagner – cible de l’animosité de tous les puissants menteurs d’outre-Atlantique –, il n’a pas son pareil en matière d’informations fiables. Voici ce qu’il écrit à propos des attaques chimiques présumées du Président Assad : « Il n’y a jamais eu d’attaque chimique perpétrée par la Syrie. Je sais cela comme un fait à 100% exact. Je parierais ma vie là-dessus« .
Si vous qui ne savez rien – quitte à en tirer une certaine fierté – êtes prêts à parier votre vie sur l’exactitude de rumeurs relayées par les menteurs qui nous gouvernent, et sont prêts à risquer la vie du monde entier pour protéger la citadelle de leurs mensonges, alors cet appel ne vous concerne pas : rendormez-vous vite !
Dans le cas contraire, armez-vous de courage, et battez-vous pour que triomphe la vérité !
Que D.ieu nous soit en aide.
Eliahou Abel
[1] Au sens de procession solennelle à connotation mystico-religieuse.