Soro Guillaume a des ennuis…
Procès Amadé : « Le pouvoir est déterminé à livrer Soro à la CPI »
Le Burkinabé Amadé Ouérémi comparaît depuis le 24 mars 2021 devant la cour d’assises d’Abidjan. Ce seigneur de guerre, hier installé dans la forêt classée du mont Peko de Duékoué (chef-lieu de la région du Guémon) a été un allié du pouvoir actuel.
Il a été le supplétif des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), créées le 17 mars 2011 par Alassane Ouattara alors reclus à l’hôtel du Golf et baptisées Frères Cissé en raison de sa composition dont il arbore fièrement la tenue en illustration. Ainsi, il a participé au massacre des populations autochtones dans la prise de la ville de Duékoué les 27 et 28 mars 2011. Et a été un acteur de l’arrivée au pouvoir par les armes de Ouattara, le 11 avril 2011.
Mais n’avez-vous pas remarqué ? Les chefs d’accusation contre ce chef de guerre, arrêté le 18 mai 2013, sont les mêmes que ceux de Laurent Gbagbo et ses partisans: crimes de guerre, génocide, attentat, complot contre l’autorité de l’État, participation à des mouvements insurrectionnels, trouble à l’ordre public, etc.
Subtilement, le pouvoir de Ouattara est à la manœuvre pour prendre ses distances avec la rébellion armée qui l’a conduit au pouvoir. Car, le héros Soro Kigbafori Guillaume, que Ouattara louait pour s’être « battu afin que les populations du Nord puissent recouvrer leur dignité par la nationalité ivoirienne », est devenu un zéro depuis que les relations ont tourné au vinaigre.
Avec un mandat d’arrêt international qu’il a lancé, le pouvoir est déterminé à livrer en pâture à la Cour pénale internationale (CPI) le secrétaire général des Forces nouvelles. Comme pour le camp Gbagbo, la Cour a, à cet effet, délivré trois mandats d’arrêt contre Soro Guillaume, le commandant Losséni Fofana et …Amadé Ouérémi. Ayant refusé de transférer Mme Simone Ehivet-Gbagbo, jugée en Côte d’Ivoire, Ouattara freine aussi pour Ouérémi qu’il a néanmoins décidé de lâcher. Car ne le reconnaissant plus. Bally Ferro