révélations d’un proche d’Ahoussou Jeannot
CPI : Des révélations troublantes sur la cabale internationale autour de Laurent Gbagbo, Simone et Blé Goudé; les aveux d’un envoyé de l’ex-premier ministre Ahoussou Jeannot au cœur du complot.
Morceaux choisis des révélations troublantes de ce proche d’Ahoussou Jeannot qui a voulu garder l’anonymat pour des raisons qui lui sont bien intimes. «Lorsque le procureur Ocampo est venu enquêter à la demande de la Côte d’Ivoire sur la crise post-électorale, mon patron était ministre de la Justice. Il nous a instruit que le procureur de la CPI voulait aller vite. Il fallait lui trouver des éléments de preuves pour monter les dossiers d’accusation de Laurent Gbagbo, Simone et Blé Goudé parce que la CPI voulait les inculper au même moment… ».
Les dessous de la jonction des affaires des proches de l’ex-président.
Il nous a alors dit d’aller à l’Onuci pour prendre un certain nombre d’éléments et on a pu interroger par ailleurs des militants du RDR comme des témoins pour monter le dossier. Nous avons travaillé des nuits durant avec ceux-ci et ils avaient 50.000 frs comme prime après chaque séance.
On n’a pas pu trouver quelque chose contre Simone Gbagbo, mais Blé Goudé était en cabale. On a eu trop de pression à cette époque de la part du bureau du procureur et du premier ministre». Révèle ce proche d’Ahoussou Jeannot qui ajoute : «C’est un dossier purement politique ».
Notre interlocuteur, certainement dans une logique de confession insiste sur un certain nombre de détails à vous couper le souffle. «Un jour, on a reçu de la part d’un témoin, militant du RDR, des images et des photos des tueries en zone rebelle, lors de la crise entre Soro et IB pour les reverser au dossier d’accusation de Laurent Gbagbo sur insistance du premier ministre. J’ai honte pour mon pays. Je suis même convaincu que Ocampo, le procureur de la CPI a reçu de l’argent pour faire ce boulot. Je suis d’accord qu’on incrimine les gens sur la base des preuves. Mais j’ai mal d’avoir participé à cette cabale. J’ai honte pour le fait d’avoir participé au malheur de mes compatriotes .C’est trop grave ce qu’on a fait à cette époque». Est-il jamais trop tard pour une confession ?
La première leçon à tirer de ces aveux, c’est que la Cour pénale internationale n’a mené aucune enquête en Côte d’Ivoire, digne de sa renommée.
Retour sur un complot international ficelé depuis Abidjan.
C’est le 18 février 2003 que la Côte d’Ivoire qui n’était pas partie au statut de Rome, reconnait sous le régime Laurent Gbagbo, la compétence de la Cour pénale internationale.
Avec l’autorisation du pouvoir Ouattara, dès sa prise effective du pouvoir le 11 avril avec l’arrestation de Laurent Gbagbo par la Licorne, la CPI ‘’enquête’’ et lance un mandat d’arrêt contre Laurent Gbagbo dont les charges sont confirmées le 12 Juin 2014. Mais bien avant, la Cour qui s’est rendu compte du faux a renvoyé Fatou Bensouda -qui a pris le relais d’Ocampo- dans le complot à ses copies.
En effet le 3 Juin 2013, le document amendé des charges présentées par le bureau du procureur est rejeté par les juges de la chambre préliminaire 1 pour falsification des faits, des contrevérités flagrantes, des omissions délibérées de faits capitaux à charges et à décharges du prévenu.
Et pour cause Laurent Gbagbo est dépeint dans ce document de notification à charges – qui n’est en réalité qu’une littérature abondante – comme un bourreau. Laurent Gbagbo aurait contourné selon la procureure de la CPI, Bensouda, la hiérarchie militaire pour une chaîne de commandement parallèle en vue d’organiser un plan d’attaque contre les partisans de Ouattara, qui se sont mués en FRCI par ordonnance prise, alors au golfe hôtel, avant d’avoir prêté serment devant le Conseil constitutionnel.
Mais pis, Laurent Gbagbo aurait manœuvré pour retarder l’organisation des élections et fait tuer sept (7) femmes en bombardant un marché à Abobo. Sur ce dernier chapitre, Fatou Bensouda a été prise en flagrant délit de fausses preuves. Les deux soldats que Laurent Gbagbo aurait commis pour tuer les femmes dans le prétendu bombardement d’un marché d’Abobo ont été acquittés par le tribunal militaire ivoirien, le 18 mars dernier pour insuffisance de preuves et de doute.
Fatou Bensouda aura-t-elle le courage de retirer ce chef d’accusation du document de notification des charges ? C’est moins sûr tellement la cabale est visible, car sans enquête préalable l’Onuci avait déjà qualifiée les faits à travers un communiqué: « Un tel acte contre les civils pourrait constituer un crime contre l’humanité », avait déploré l’organisation des nations unies en Côte d’Ivoire le 18 mars 2011 dernier.
Et depuis ce jour, le complot contre Laurent Gbagbo et ses proches, se poursuit. Comme l’avait recommandé Louis Ocampo, l’ex-procureur de la CPI, selon notre informateur, une jonction a été faite entre les affaires Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé alors que la responsabilité pénale est individuelle.
La Cour Pénale Internationale par cet acte, voudrait donner la preuve que Laurent Gbagbo était «à la tête d’une organisation parallèle à la chaine de commandement militaire pour se maintenir au pouvoir», dont Charles Blé Goudé est un maillon essentiel.
Mais ce qui est abject dans cette cabale, c’est le calendrier illisible de la Cour pénale internationale. Depuis le 22 février 2012, la Chambre préliminaire 3 a décidé d’élargir son autorisation d’enquêter sur la situation en Côte d’Ivoire pour inclure les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis entre le 19 septembre 2002 et le 28 novembre 2010.
Une déclaration qui a donné lieu à des éclats de joie au sein des partisans de Laurent Gbagbo qui ont naïvement cru que la CPI allait enfin ouvrir le procès de l’ex-rébellion. Que nenni ! C’est à la persécution de Simone Gbagbo qu’ils assistent tout simplement.
L’acharnement de la CPI contre Simone Gbagbo ?
Le 27 mai dernier, la chambre d’appel a confirmé la décision de la chambre préliminaire 1 du 11 décembre 2014, qui avait déclaré l’affaire à l’encontre de Simone Gbagbo recevable devant la CPI.
Dernier épisode du feuilleton politico-juridique entre la Côte d’Ivoire et la juridiction internationale. La CPI met-elle fin à la souveraineté des Etats ? Non ! Selon le traité de Rome, la CPI ne peut exercer sa compétence que lorsque les juridictions nationales n’ont pas la volonté ou la compétence pour juger de tels crimes. S’il est établi que Simone Gbagbo a été condamnée pour atteinte à la sureté de l’Etat, la Côte d’Ivoire s’est donné les moyens juridiques pour connaitre des crimes contre l’humanité en mettant à jour son code pénal.
Les crimes contre l’humanité selon le nouveau code pénal sont imprescriptibles. Il est bon de savoir que c’est le 17 juillet 1998, que la communauté internationale a franchi une étape historique lorsque les 120 Etats ont adopté le statut de Rome, portant création de la CPI, un autre instrument de domination à l’instar de l’organisation des nations unies par les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale pour servir les intérêts impérialistes.
«Le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé est purement politique. Et vouloir faire passer les victimes pour les bourreaux c’est travestir l’histoire récente de la Côte d’Ivoire».
Quant au complot ourdi depuis Abidjan, nous avons tenté de joindre en vain les services du premier ministre Ahoussou Jeannot que son ex-conseiller accable pour avoir une autre version des faits. Mais semble-t-il, Ahoussou Jeannot est plus que jamais préoccupé par le dialogue gouvernement-opposition. Nous y reviendrons…
Allouyou Catherine, LeCridAbidjan.net