retour sur les massacres de Guitrozon, 2005
02 JUIN 2005
A mon arrivée à Duékoué, après les massacres de Guitrozon, dans la nuit du 30 mai au 1er juin, la ville se vide. Dans un réflexe de folie, je fais barrer les voies de sortie par des véhicules de transport de marchandises. La stratégie marche.
Dans le village déserté, les corps sont en début de putréfaction. Pourtant, le lendemain des massacres, dans certains ministères, on parle de budget pour la conservation des corps. Encore une occasion d’avoir du budget! J’en souris sans réagir.
Mon camarade de lutte Vakou Diabate à qui nous devons ces images, m’accompagne.
Le jour même, je cours à la Thanry de Guiglo pour me procurer un bulldozer. Je préviens mon jeune frère d’origine Burkinabè, Mahamadi Tapsoba (Madou) car j’aurai besoin de son appui en sa qualité de maçon. Rendez-vous est pris le lendemain pour les opérations. Le conducteur qui est Burkinabé ne souhaite pas arriver à Guitrozon sans ma protection. Je n’ai pas d’autre choix que de monter à bord du porte-chars et de rallier ainsi Guiglo à Duékoué. Chemin faisant, je marque une escale à PINHOU. Comme le permet la coutume, je sollicite la solidarité de mes cousins pour m’aider à donner à mes oncles et tantes, une digne sépulture. Ils n’hésitent pas un seul instant, instruits également par le bois sacré! Sans pour autant déroger à mes valeurs chrétiennes!
Du matin jusqu’à 16 heures, j’organise la fouille au bulldozer afin d’éviter la solution de la fosse commune. Les corps sont enterrés les uns à la suite des autres. Côte à côte. Avec suffisamment d’espace pour permettre la construction de tombes plus tard. C’est à l’aide de piquets que nous faisons repérer chaque corps.
Quelques instants avant la fin de mon devoir de neveu, arrive la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo. Malgré l’heure tardive et les risques d’un décollage nocturne de son hélicoptère, elle tient à m’assister jusqu’à la fin!
Des 3 millions de FCFA destinés à l’enterrement, je ne prélève aucun centime car en pays WE, le devoir de donner une sépulture à un oncle ou une tante ne se monnaye pas!
Dans le brouillard de ma douleur, je retiens les regards compatissants et reconnaissants de tantie Pekahou Augustine, Jeannette Jeannette Kouia Epse Glehy, le Général BOMBET qui n’a pas voulu me laisser dormir seul ce jour là!
Eric Kahe
Il y a 14 ans, presque jour pour jour, le président Laurent Gbagbo apportait, le 14 juin 2005, sa compassion au ministre Eric Kahe, au maire Tihi Kpao et à leurs parents de Guitrozon, suite aux massacres dont nous n’osons pas publier les images, tellement elles sont horribles.
Dans 24 heures, cette population lui rendra hommage en accueillant ses camarades du FPI.
Eric Kahe et Laurent Gbagbo seront les grands absents mais leur parfum planera sur ces grands moments.
Retour sur une visite de douleurs…
Aird-Militant Democrate
esperons qu’un jour la lumière soit faite sur ces crimes. ces corps n’ont pas bésion de justice des hommes qui a mon avis n’est qu’une interpretation de regles (code) que nous nous somme donnée, mais du reconnaissance des faits par les coupable