Réquisitoire attendu lundi au procès Simone Gbagbo
Quant la justice ivoirienne n’arrête pas de se discréditer elle même davantage. C’est la première fois au monde que des assises se tiendront sans la présence des Avocats de l’accusé. Merci au pouvoir ivoirien pour l émergence judiciaire.
Ange Rodrigue Dadje
© AFP
Simone Gbagbo refuse de comparaître à son procès (procureur)
Mardi 25 octobre 2016. Simone Gbagbo, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, a refusé de comparaître à son procès à Abidjan sur le conseil de ses avocats qui avaient annoncé la veille qu’ils suspendaient leur participation en raison de l’impossibilité de faire témoigner certaines personnalités. Photo: Aly Yéo, procureur général.
Abidjan – Le procureur au procès de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, jugée à Abidjan pour crimes contre l’humanité, prononcera son réquisitoire lundi prochain, en l’absence des avocats de la défense, qui sauf revirement de dernière minute ne feront pas de
plaidoyer.
« Nous continuerons le procès sans les avocats commis d’office » qui ont quitté le tribunal mercredi dernier, après avoir réclamé la « reprise totale » du procès, a affirmé le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises.
Mme Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était une nouvelle fois absente mardi. « Elle n’est pas présente ( à l’audience), ses avocats ne sont plus nécessaires », a expliqué M. Kouadjo.
Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est quasiment à l’arrêt depuis le retrait fin novembre des avocats de Mme Gbagbo, allant de report en report après des discussions de procédure.
Selon le procureur général Aly Yéo, « la parole va être donnée lundi aux avocats de la partie civile (l’Etat de Côte d’Ivoire) pour présenter leurs plaidoiries, après le procureur va prononcer son réquisitoire (…) avant que le jury ne rentre en délibération pour rendre un verdict ». Sans plaidoyer de la défense donc.
Mme Gbagbo, qui risque une peine de prison à vie, est jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara – rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 – et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches
du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015. Son mari est jugé de son côté par la Cour pénale internationale de La Haye pour des crimes contre l’humanité commis
pendant la crise de 2010-2011.
Abidjan.net
SIMONE GBAGBO : JUGÉE ET CONDAMNÉE SANS AVOCATS
Depuis le 31 mai 2016, il s’est ouvert le procès contre Simone Gbagbo pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime. Simone Gbagbo n’occupait aucune fonction dans l’administration de son époux et n’est pas dans la hiérarchie militaire. Lors de sa comparution à la CPI, le General Kassaraté, témoin de la procureure Fatou Bensouda a clairement affirmé que jamais ils n’avaient reçu d’ordre de la part de cette dame et que c’est en sa qualité de député d’Abobo qu’elle s’inquiétait auprès d’eux du sort de ses électeurs. Brindou Mbia, patron de la police n’a pas dit le contraire.
Les avocats choisis par Simone Gbagbo, à savoir entre autre Me Rodrigue Dadjé et Me Habiba Touré ont quitté le procès face au refus du juge de faire comparaitre comme témoins Soro Guillaume, certains ministres actuels du régime Ouattara et des ex chefs de guerre de la rébellion.
Le juge Kouadjo Boiqui a nommé des avocats commis d’office dont Me Claude Maintenon, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats en Côte d’Ivoire. Ce dernier et ses collègues se sont eux aussi retirés du procès face aux graves violations des droits de la prévenue Simone Gbagbo. Ils ont réclamé que le procès soit repris intégralement conformément à la loi ivoirienne en cas de changement d’avocats.
Nouveau refus du juge ! Lundi prochain, Le procureur prononcera son réquisitoire, en l’absence des avocats de la défense, et la sentence sera prononcée par la juge contre Simone Gbagbo qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015.
Ainsi va la justice libre, transparente et équitable en Cote d’Ivoire !
Photo : Simone Gbagbo torturée au Golf Hôtel après la victoire militaire de Ouattara sous-traitée par l’armée française !
Steve Beko