Quelques Echos du procès

Retranscription de la prise de parole de Maitre Agathe Barouan
(hier 12 novembre, à la reprise )
par Jessica Traoré

Bonjour Monsieur le Président, Madame et messieurs les juges bonjour,

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Je voudrais me saisir du privilège de l’Ivoirienne qui s’adresse ce jour à votre juridiction pour exprimer la détresse et l’angoisse des ivoiriens dont il a beaucoup été question dans la présentation du procureur et qu’on a presque pas entendu ici. Je me demande même si ceux qui sont venus, je veux dire les témoins, ont été écoutés et entendus par le procureur. Le procureur qui semblait s’occuper de l’intérêt des Ivoiriens en Octobre dernier.

Honorables juges, l’intérêt des ivoiriens qui rejoint, d’ailleurs celui de la justice et de la vérité dans cette affaire. Et avant tout cet intérêt est la compréhension des crises que la Côte d’Ivoire a connu.

Cette crise que j’appellerais une succession d’attaques subits par les institutions de l’Etat. Et le point de départ pertinent de cette crise est bien évidemment le mois de septembre 2002, dont cette attaque qui a été menées par les soutiens de Monsieur allassane ouattara pour la prise du pouvoir. Et dans cette crise on considère 2011 comme le point culminant. C’est pourquoi la compréhension de cette crise est importante, elle est essentielle et ce lien 2002 et 2011 est essentiel. Et voyez vous-même les victimes qui participent à cette procédure font un lien entre la crise post électoral de 2010-2011 et le coup d’état de 2002. Et cela se retrouve dans leurs écritures du 10 septembre dernier ou donc, elles précisent qu’il y a un lien entre les évènements de la crise post électoral et le coup d’état de Septembre 2002. Et honorables juges, en côte d’Ivoire, tout ce qui s’est passés en 2010-2011 et perçu comme l’achèvement de la tentative de prise de pouvoir de 2002. Et là-bas on fait référence à ces évènements comme le coup d’état le plus long de l’histoire. Et ce n’est pas seulement les Ivoiriens qui le pensent.

La compréhension donc des évènements tragiques que nous avons vécus nécessite l’effort d’examiner l’ensemble des faits. De ne pas distinguer entre eux, de ne pas rejeter certains au nom d’aprioris, de préjugés ou d’une conception particulière de la réalité. Il faut pouvoir analyser les tenants et les aboutissants de la crise initiée par les soutiens de monsieur Ouattara pour bien comprendre ce dossier. Et pour bien comprendre ce dossier il faut faire l’effort de l’écoute nécessaire, cette attention qu’on porte aux autres. Pour le dossier ivoirien donc celui qui nous concerne, il faut écouter, entendre les ivoiriens. Voir ce qu’ils ont dit. Parceque c’est eux qui ont souffert de cette crise. Pour comprendre notre drame, il fallait entendre et comprendre tout ce qu’ont dit les témoins de l’accusation. Et ce qu’ils ont dit est bien différent de ce que le procureur vous présente.

Dans ce dossier l’accusation s’est d’abord forgée un récit et tentée ensuite difficilement, maladroitement de le border de bribes de témoignages sortis de leurs contextes. Il vous a présenté ainsi une accumulation d’extraits tronqués de documents et d’interprétations pour le moins hardis sur ce qu’ont pu faire certains de protagonistes de la crise. Mais on ne peut pas longtemps ruser avec la réalité. Parce que la réalité c’est la vérité des faits. Elle est toujours là pour révéler la manœuvre quoi qu’on fasse.

Honorables Juges, le procès pénal ne se nourri ni de mythes, ni de légendes, ni d’épopées. Mais de faits tangibles décrits dans leurs contextes précis. Le procès n’est pas la citées des analyses théoriques ou des déductions personnelles.
Nous espérions que l’accusations aurait corrigé son narratif après le passage de ses nombreux témoins. Des témoins qui ont fourni la matière nécessaire pour que nous comprenions ce qu’a été cette crise. Tenu halas par son exception à écrire l’histoire de la côte d’Ivoire, l’accusation n’a rien entendu et continue de servir des récits qui ne correspondent en rien à la réalité. Or c’est la réalité qui doit constituer le socle. Sans la réalité on ne peut pas analyser les faits. Et pour notre affaire, le socle est bien évidemment la réalité Ivoirienne avant, après et pendant les faits incriminés. Et ce socle, il est fait de la vie d’un état, de l’histoire de ses populations, du fonctionnement de ses institutions. En un mot, ce socle c’est le contexte socio politique et culturel de la Côte d’Ivoire. C’est ce contexte qui devait constituer la clé de lecture des faits proposés par l’accusation.

Or à quoi avons-nous droit depuis le début de ce procès ?

A l’expression d’une méconnaissance profonde de ce qui était la vie sociale et politique de la Côte d’ivoire. Comme si les témoins de l’accusation n’étaient jamais venus. C’est pourtant la responsabilité d’un procureur près d’une cour pénal de surcroit internationale de s’intéresser au contexte dans lequel s’inscrit ses enquêtes, de comprendre comment interpréter les éléments de preuves qu’il récolte, et de restituer les dires de ses témoins sans les dénaturer. Mais ici, le procureur a préféré construire sur du sable mouvant. On ne peut pas rester silencieux devant un tel entêtement surtout après que ses témoins nous aient donné à comprendre la crise autrement que ce que présente le procureur.
Honorables juges, les témoins du procureur ont renseigné sur plusieurs choses que l’écran de fumée de l’accusation ne peut voiler. Les informations données par les témoins éclairent l’histoire de la côte d’ivoire. Cette histoire que le procureur voulait cacher. Les témoignages de témoins constituent sans l’ombre d’un doute les rayons lumineux qui viennent éclairer les ténèbres dans lesquels on voulait plonger votre juridiction.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi le procureur voulait-il ignorer une telle….oui mais donc oui mais pourquoi ?

Parce que tout simplement Madame, messieurs les juges, le procureur refuse de perdre ses illusions.

Agir autrement montrerait sans aucun doute qu’il n’a pas de cas. Il devrait avouer qu’il interprète mal et constamment les éléments de preuves. Les dires de ses témoins, les vidéos qu’il présente, les rapports de police ou tout simplement les actes judiciaires et autres documents des institutions Ivoirienne.

Mais honorables juges, le procureur ne peut rester dans cette obscurité sans porter préjudice à la justice internationale. A la justice tout court. Et sans oublier les populations de côte d’ivoire dont l’histoire est déformée depuis le débute de ce procès. Comme vous le savez, présenter des faits sortis de leurs contextes devant une juridiction pénale, éloigne inéluctablement des règles et des principes.

Fort heureusement nous avons entendu et écouter les témoins du procureur. Ces témoins nous ont fait découvrir un pays africain bien singulier la côte d’Ivoire. Cette terre riche de diversité, de mélange, de partage à l’image de ses cour communes, ses cercles d’entrer coucher, d’une chambre salon, ses cour aux innombrables portes, ses petits campements dans la ville. Ses cour ou on vit ensemble quelque soit l’origine, l’appartenance ethnique, religieuse ou politique. Ses cour ou on vit en s’enrichissant les uns des autres.

Oui monsieur le président honorables juges, les témoins du procureur ont parlé de cette terre des hommes, cette nation aux cités et à carrefour cosmopolites. Ses carrefour bangui, mauritanien ou autre sans manké ou le Gbaka ne manque jamais.

Les gbakas, autres lieu de vie et de rencontre. Oui autre lieu de vie et de rencontre propre au sol ivoirien. Ces bolides aux nom évocateurs, monsieur lièvre, chien enragé, les jaloux vont maigrir. Les gbakas d’Abidjan arrangent bien les gens comme dit la chanson. Qui pourrait se passer de ces météores qui fendent les jours et les nuits de la lagune ébrié, sur ses rues, chemin cabossé ou plutôt ses caillebotis de nids de poule et d’eau d’âne. Le gbaka ne peut s’imaginer sans ses chauffeurs, ses chauffards, ses balanceurs, ses phénomènes aux journées bercées pas les cris et les insultes des passagers, ses usagers venus de tous les coins du monde. Il faut donc voire ses usagers s’enlacés parceque projetés d’un siège à un autre par les secousses de leurs bolides. Souvent ce rituel se termine par de grands éclats de rire. Oui un rire parfois nerveux, mais de joie. Pour exprimer que leur bolide de 32 places ne s’est pas renversé dans le ravin sauvant ainsi 32 personnes d’une mort certaine.
Monsieur le président, le peuple ivoirien n’est pas constitué de blocs homogènes, de fanatiques violents unis dans la haine de l’autre contrairement à ce que vous a dit le procureur. Le procureur qui semble ignorer le quotidien des ivoiriens et leurs perceptions du monde.

Les ivoiriens sont de gens simples, joyeux et ouverts. Le peuple de côte d’Ivoire est un brave peuple. Il ne mérite pas tant de mépris. On ne saurait lui nier sa nature pour des contextes conjoncturels. Cette nature faite de convivialité est son âme. C’est la bonne part qu’a eu ce brave peuple. NON, elle ne lui sera pas enlevé.

Cette obsession à présenter la côte d’ivoire comme bloc divisé antagoniste par essence. Pourquoi cette approche qui revient à dresser les peuples le uns contre les autres. Pourquoi créer des frontières artificiels entre les gens, pourquoi ?

Et pourtant honorables juges, cette nation avec ses métissages raciaux et culturelles, l’humour de ses populations et leur sens élevé de l’accueil ne peut entrer dans le moule de guerres tribales ou de confrontations communautaires ou ethniques. Les tentatives pour le faire ont été veines jusqu’à maintenant. Le procureur voudrait réussir cet exploit par l’entêtement à servir un récit simpliste.

Voyez-vous honorables juges, dresser les communautés les unes contre les autres est devenu comme un réflexe chez le procureur au point qu’il en oubli de partir des faits dans ses enquêtes. Il préfère construire ses textes à partir de la notion de camps antagonistes. Bien heureux ceux qui ont sa compassion.

Malheureusement madame et messieurs les juges, cette approche qui nous éloigne de la réalité est porteuse de violence comme vous pouvez vous en douter. Nous l’avons souvent dit devant cette juridiction et le répétons parce que de notre avis il n’entre pas dans les missions de la CPI, encore moins à son avantage, de substituer la violence à la réconciliation, d’être facteur de division ou ennemi de la cohésion sociale. Surtout que le préambule du statut Rome nous renvoi, honorables juges, à une grande espérance des signataires.

Préserver la mosaïque délicate que constitue les peuples.

Pour ne pas que cela soit une chimère, l’instrument mis en place à cet effet doit s’imposer dans la lutte contre l’impunité, le devoir morale d’accompagner les pays sous situation. Il faut donc faire très attention et être rigoureux quand il s’agit de l’histoire des peuples, des populations. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Nous enseigne la sagesse populaire.

Pour aider à maintenir les mosaïques, le procureur ne doit pas pousser à bout les communautés par des tableaux les dressant les unes contre les autres. Surtout quand cela ne reflète pas la réalité.

Le procureur présente la crise qu’a connu notre malheureux pays dans une approche purement théorique et superficielle. Elle n’est basée en rien sur une quelconque connaissance de la société ivoirienne, de sa vie politique, du fonctionnement de ses institutions. La thèse du procureur procède d’une perception faussée dès le départ et n’est que la rengaine de ce qu’il croit pouvoir le conforter. Mais rien ne peut conforter cette thèse quand tout a été dévoyé par ce que nous ont dit les témoins de l’accusation. Ces témoins-là qui avaient des responsabilités à l’époque de la crise en côte d’Ivoire.

Monsieur le président, au fur et à mesure des témoignage la bâtisse construite par le procureur, avec grande peine, s’est petit à petit effondrée et a fini par disparaitre. La construction théorique du début de cette affaire apparaît depuis ce qu’elle est. Une thèse sans substance ne reposant sur rien. Et c’est pourquoi il n’existe pas de preuves la soutenant.

Après sept (7) années de prestidigitation, honorables juges, nous pouvons désormais dire avec pierre…tant l’escamoteur renouvelle son tout qu’à la fin, on découvre les ficelles.
La réalité en côte d’Ivoire est bien plus complexe que ce que nous sert l’accusation.

Nous l’avons dit le redisons et ne cesserons de le dire. En Côte d’ivoire les crises ne sont pas l’effet des communautés dressées les unes contre les autres. Elles ne sont rien d’autre que les spasmes de l’ambition impertinente et incontrôlé de ceux qui ont eu accès aux armes. Ces bras armés des intérêts économiques obscures de stratégies qui n’ont d’autres desseins que la destruction des pays.

Les témoins du procureur vous l’ont expliqué. Ils ont raconté à votre cour les tragédies des coups d’états menés par les rebelles dès 1999. Ils vous ont dit comment ceux-ci pillaient, tuaient, violaient et mettaient le beau pays à feu et à sang et ce à partir de 2002. Les témoins vous ont décrit les détresses des populations dans les années qui ont suivi. Le nord n’y a pas échappé. Comme je l’ai déjà indiqué, je suis moi-même ressortissante du nord. C’est donc vous dire que je suis très à l’aise sur cette question.

Encore un clin d’œil de la sagesse populaire monsieur le président, 364 jours pour le voleur, un (1) jour pour le propriétaire et ce jour est arrivé. Autrement dit, le procureur a voulu présenté la crise de 2011 comme un règlement de compte inter ethnique. Alors qu’il s’agissait d’une attaque menée de l’extérieur contre les institutions d’un état.

Après avoir entendu les témoins du procureur, on le sait désormais. Et toujours par chance pour le propriétaire, l’actualité ivoirienne de ces derniers mois vient et à propos confirmer que la côte d’Ivoire n’est pas cette terre ou les communautés se battent entre elles et se poursuivent. Elle n’est pas ce lieu ou les balles et autres boulets discriminent dans les marchés ou dans les foules multi ethniques.

Victime de manipulations démoniaques, la côte d’Ivoire a toujours résisté à ses bourreaux qui veulent la voire anéanties défigurées. Ces derniers échouent mais recommencent et échouent de nouveau. Mais ils échoueront toujours et encore. Parce que monsieur le président les ivoiriens sont un brave peuple.

Toujours sur la vie en côte d’ivoire, les témoins n’ont pas manqué de vous dire que le président GBAGBO a toujours lutté pour le multipartisme et la démocratie et qu’il a toujours respecté la légalité.

Vous avez entendu les généraux et les officiers, ces derniers vous ont parlé de l’armée de côte d’ivoire et non de l’armée de monsieur Laurent GBAGBO. Pardonnez-moi d’insister, l’armée de côte d’ivoire se sont les forces de défense et de sécurité de côte d’Ivoire et non les forces de monsieur Laurent GBAGBO. Contrairement à ce qu’a tenté de vous faire croire l’accusation.

Dans une république, l’armée n’est la propriété des dirigeants. Elle est l’armée du peuple, une institution de la république. Et à cette époque en Côte d’Ivoire nous étions encore en république. Il ne faut pas l’oublier.

Monsieur le président, par les témoins nous avons appris que l’armée de côte d’Ivoire était composée de militaires non seulement bien formés avec des expériences nationale et inter, mais mieux, des militaires respectueux des règles de leur corps et celles du droit humanitaire. Des règles d’ailleurs, réitérées aux troupes. Qu’importe si l’accusation n’y croit pas. Il s’agit de la parole de ceux qui étaient sur le terrain et cela compte bien pour sûr.

Madame monsieur les juges, le président Laurent GBAGBO, il ne régnait pas sur le sud comme le prétends le procureur, il dirigeait la côte d’Ivoire conformément aux règles constitutionnelles de cet état. L’accusation elle-même indique sans désemparer que monsieur Laurent GBAGBO était au moment des faits président de la république de côte d’ivoire et chef d’état. Et comme l’accusation ne l’ignore pas, je suppose, le président de la république de côte d’ivoire est une institution qui a des prérogatives et un protocole de fonctionnement. La logique aurait voulu que l’analyse du procureur, que les éléments récoltés se fassent à la lumière de la pratique et des coutumes des fonctions de président de la république. Pourquoi le procureur ne part-il pas des règles us et coutumes des professions et des fonctions pour analyser les faits imputés aux autorités ivoiriennes ?

Est-ce à desseins ?

Ce serait pour l’accusation méconnaitre ses propres obligations.

Plutôt par ignorance ?

Alors là se serait pire.

De notre point de vue un procureur auprès de cette cour devrait connaitre l’histoire des institutions des états partis et même en faire un point d’honneur. Pour celle des pays sous situation comme la côte d’ivoire, je parlerais même d’obligation. Mais il apparaît que le procureur ne semble pas connaitre le fonctionnement d’un état et de ses institutions. C’est pour ça qu’il transforme systématiquement en éléments à charge le moindre échange entre les officiers, entre les ministres. Le moindre texte signé par le président de la république. Par exemple un décret de nomination. Il veut qu’un décret présidentiel soit pris à plusieurs. Alors qu’en côte d’ivoire nous avons un régime présidentiel et non un triumvirat.

Monsieur le président, Voyez-vous pour tenir dans son discours le procureur a été obligé de faire disparaitre de son discours toutes les institutions de l’état. Comme si la côte d’ivoire n’était pas dotée d’un gouvernement, d’administrations. Pourtant les témoins nous ont donné à comprendre le fonctionnement des institutions ivoiriennes. Ils ont indiqué comment les administrations fonctionnaient malgré la crise. Et que chacun des membres de ces administrations était dans son rôle. Ils ont par ailleurs expliqué comment les institutions ont tenté de résister de façon républicaine à une agression extérieure. Et l’accusation fait comme si les institutions n’existaient pas, comme si quelques individus tout puissants avaient pu agir comme bon leurs semblait.

Monsieur le président NON. Madame messieurs les juges NON.

Honorables juges, Monsieur Laurent GBAGBO alors président de la république, chef suprême des armées n’était pas un chef de guerre. Il n’était pas le chef suprême de forces républicaines de côte d’Ivoire. Entendez les FRCI qui étaient bâtie sur les Forces armées des forces nouvelles. Nom prosaïque des rebelles qui ont mis la mère patrie à feu et à sang. Laissant les populations dans le dénouement et la désolation. Ces populations qu’elles continuent d’ailleurs de terroriser.

Si le procureur s’était quelque peu intéressé au contexte réel de ses enquêtes, oui s’était quelque peu intéressé au contexte réel de ses enquêtes il n’agiterait pas comme cap de torero ou banderille de matador les morceaux de textes qu’il choisit d’utiliser pour tenter de vous convaincre. Ces extraits de discours qu’il vous présente comme toujours systématiquement et maladroitement sortis de leurs contextes.

Monsieur Laurent GBAGBO n’était ni chef de guerre, ni chef de rébellion encore moins un rebelle. Monsieur GBAGBO qui représentait le peuple de côte d’Ivoire et dirigeait cette nation à ce titre n’avait nul besoin de dissimuler des codes criminogènes dans ses discours. Il n’y avait aucun intérêt.

Un simple petit effort de sa part pour saisir le sens des textes, le sens évident même des textes, et le procureur n’en serait pas à vous demander de jouer les devins. De remplacer le statut de Rome par une boule de Crystal pour vous interroger sur la manière dont le public des coaccusés à interpréter leurs messages. C’est ce qu’il vous demandait dans sa présentation du mois d’octobre.

Ainsi si le procureur s’était un tant soit peu informé, ou avait tout simplement écouté ses propres témoins, il aurait saisi la quintessence des rapports entre administration et fonctionnement des institutions et le cadre d’intervention de l’armée prévu par la constitution et les lois.

Haaa, haaaa, s’il avait écouté ce qu’a dit ses propres témoins sur le fonctionnement des institutions ivoiriennes, s’il avait analysé les textes à sa disposition il aurait pris la pleine mesure de ce qu’est la marge d’un président de la république et de ce qu’il peut faire et de ce qu’il ne peut pas faire. Par exemple mener des enquêtes judiciaires. Pour tout cela il ne suffisait que d’un petit effort, que le procureur s’est refusé malgré ses obligation professionnelles. Celles de sa fonction. Celles d’enquêter à charge et à décharge et d’couter les gens pour se faire. Et le procureur toujours à un moment de sa présentation du mois d’octobre s’exclamait « La chambre peut se demander pourquoi une interprétation serait plus crédible qu’une autre ». Une interrogation surprenante, je dirai même téméraire. Parcequ’il ne s’agissait pas d’une construction théorique contre construction théorique. La théorie n’avait rien avoir là-dedans. On parle de faits basés sur la réalité et on ne peut pas jouer avec les faits. Pour le procureur il semble y avoir des réalités concurrentes dont la sienne bâties de préjugés et d’idées préconçues à l’opposés de celle du terrain auxquelles il ne s’est jamais intéressées. Or la réalité est toujours unique, elle est vivante et ne se prête à aucune interprétation. Pour la découvrir, il faut faire l’effort de creuser et d’analyser les éléments à disposition. Toute chose qui malheureusemen rebute le procureur.

Lorsque les anciens militaires ivoiriens sont venus témoigner devant vous honorables juges, dans ce prétoire la lumière fut. La vérité sur tout ce qui s’st réellement passé en côte d’ivoire s’est dévoilée jaillissant comme une eau pure.

Ce que ces témoins nous ont dit suffit à comprendre l’enchainement de la crise de 2002 à 2011 et les objectifs des différents protagonistes. Ce qu’ils nous ont appris démontre à souhait que rien, absolument rien n’étaye la thèse du procureur.

C’est au prix d’une déformation de la réalité ivoirienne que le procureur tente de faire croire à votre juridiction qu’il a des éléments entre les mains. A la vérité il n’a rien.

Nous l’avons dit, il n‘a fait que construire sur du sable mouvant. On connait le sort de tels ouvrages. Il est donc vain de rester dans le déni quand toutes ces vérités se sont révélées tout au long de son cas. Etait-il vraiment si compliqué de les restituer et offrir à votre juridiction la panacée pour comprendre les éléments des preuves récoltées. Ses preuves qu’ils vous propose.

Vous avez entendu les témoins qui ont comblé les lacunes de l’accusation. On ne peut donc rester sourd à ce qu’ils nous ont dit et suivre le procureur qui méconnait la réalité ivoirienne.

Faire cela, serait sortir des règles du droit pénal, trahir les principes du statut de rome et nous éloigner plus encore de la vérité. Cela ne se peut.

C’est pourquoi, honorable juges, pour la justice source de paix et de réconciliation mais aussi pour toutes ces personnes qui croient à la CPI, pour les Ivoiriens et toutes ces personnes qui ont souffert et qui souffrent toujours, il vous revient d’épurer les caricatures de l’accusation pour arriver à la vérité. Cette vérité qui permettra à la côte d’Ivoire et ses populations de retrouver leurs histoires et continuer leur route.

Monsieur le président madame et monsieur les juges, elles ont le regard tourné vers vous ces populations, elles vous font confiance pour revivifier leurs larmes et restituer espérance à leur patrie, cette terre de fraternité.

Je vous remercie.

__________________

De: Jessica Traoré

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quelques extraits de la plaidoirie de Me. Jennifer Dorcas Nahoury

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(Au sujet de la prétendue tueries des Fds à Abobo) :

«  »Sur cet arrêt image effectué lors du passage du convoi l’on voit l’arrière du véhicule qui passait. On voit clairement que le convoi passé, ils vaquent à leurs occupations et ne sont pas pas paniqués… On peut distinguer de gauche à droite un magasin Bleu clair(…) présentant une enseigne dont lencadré est blanc et sur lequel l’on aperçoit des écritures (…) Puis, un magasin jaune… présentant une enseigne à l’encadré noir et jaune.

On voit aussi un système d’aération très distinctif, en-dessous un panneau. A côté de ce panneau, l’on voit un autre panneau blanc (…) avec un dessin noir et une bande bordeau.

Si l’on prend de la peine à regarder la vidéo au ralenti, on peut identifier cet endroit et les détails qui permettent de l’identifier. (…)
On voit partir un convoi, c’est très clair… ce n’est qu’une fois le convoi parti que l’on entend des sons de tirs. Le convoi est loin du preneur de vue. Il n’est las possible que des rire relevés par l’expert du Procureur provenant du convoi.

Pourquoi le Procureur ne s’intéresse t-il pas à ses tirs?
D’où venaient-ils?

Le convoi est loin, sur la vidéo , impossible de savoir ce qui s’est passé au même moment sur la voie et aux alentours. Ce n’est qu’après le son de tirs et au moment où le convoi disparaît que la caméra se tourne rapidement de l’autre côté dans la direction d’où venait le convoi.

Quand on regarde au ralenti, le preneur de vue revient clairement sur ses pas. Il marche dans la direction d’où venait le convoi, il lève les bras au ciel, il filme le ciel, il filme les hauts des immeubles.C’est une transition cruciale. Au lieu de filmer l’environnement, le preneur de vue filme le ciel et le haut des immeubles environnants.

Très clair, quand on regarde la vidéo au ralenti. Pourquoi le preneur de vue ne devrait pas pas montrer ce qui se déroulait réellement sur les lieux?
Pourquoi une telle mise en scène ?

Le plan suivant montre un autre coup essentiel d’hommes autour de corps au même moment, au même endroit où était passé le convoi.

Comment savons-nous qu’il s’agit ?

Il suffit de comparer le premier arrêt sur image et un autre arrêt sur image effectué avec le témoin au même moment où l’on aperçoit les corps. L’on voit des hommes attroupés autour de corps qui se trouvent autour d’un périmètre très limite.
Surtout en arrière, nous voyons le magasin (…) avec les même enseignes.

A nouveau, le magasin jaune (…) un panneau WESTERN UNION.
Encore une fois, on voit le système d’aération très distinctif exactement sur le panneau….On voit aussi le même panneau(…) On voit un magasin à la devanture jaune pâle devant lequel… un parasol Kaki dont les portes ont été ouvertes.(…)

Preuve est faite, que les corps ont été apportés là après le passage du convoi. Preuve qu’ils n’ont pas été tués par le convoi. Il ne y avoir de doute. Lorsque le convoi est passé à vé même endroit n’y avait aucun corps. Après le passage du convoi l’on entend des tirs. Après il y a eu des corps qui apparaissent.

Il suffit d’utiliser son bon sens. Pas besoin d’être un expert (…) Il s’agit clairement du même endroit. Et le témoin qui nous dit qu’il ne s’agit pas du même endroit.(…) Ce témoin a clairement quelque chose à cacher. Son langage corporel… a montré le malaise du témoin quand on lui a posé cette question de savoir s’il s’agissait ou pas du même endroit.

C’est un MENSONGE, flagrant, il s’agit ici du même endroit. Il s’agit clairement qu’une mise en scène orchestrée pour accuser les FDS. » »

Très très brillant exposé la démonstration et la déconstruction de toute cette mascarade est juste magnifique
C’est un travail de pro
D’expert
Rien a dire
Jennifer Dorcas Nahoury Digbeu tu es bénie a vie

Chapeau a l’équipe du président Gbagbo
Quelle Maestria