Quand Bédié gonfle ses muscles…

LA COLÈRE DE BEDIE OU CELLE DES SOURIS.

On ne fait rien avec ça ! Il fait ses bagages pour aller du salon à la chambre ou de la chambre au salon.

Le RDR vient enfin de réussir, par la ruse, là où il échouait depuis 1999 : Réduire Bédié à sa plus simple expression, vidé le contentieux de l’ivoirité, et reléguer le PDCI à son vrai rang de parti vassal. La lettre compte triple !

La colère non assumé de Bédié et sa menace de se présenter contre son allié ne suscite que l’indifférence. Nous savons bien qu’il démentira et rangera ces propos aux calendes de rumeurs, quand Dramane simulera une suspension de ses dividendes. Il fera un communiqué pour témoigner de son indéfectible attachement à la dictature.

La posture de cet ancien chef de l’état est plus que consternante. Elle rafraichit et renouvelle les joies de son éviction du pouvoir en 1999. Mais au-delà, cette intention de Bédié confirme que l’homme n’a rien compris de la politique, encore moins de ce qu’est une démocratie, tant il est évident qu’un chien ne fait pas de chat, et inversement.

Ainsi Bédié envisagerait de se présenter à la condition que Dramane soit candidat. C’est déjà une invitation à Dramane de se présenter. Le vrai débat cependant est ailleurs. C’est une question d’éthique et de morale que soulève l’éventualité de la candidature de Dramane, après deux mandats. Je cherche encore en quoi le fait de se présenter contre Dramane serait un drame ou constituerait une menace à même de décourager ce dernier.

Le vrai combat serait plutôt sur la perception de la chose politique et du sens de l’action politique. Bédié ne remet pas en cause la gouvernance de Dramane dont il est solidaire. Il n’indique pas, au regard de la situation des populations, leurs points de divergence. C’est donc une réaction grégaire et épidermique qui l’opposerait à son filleul d’hier. Bédié ainsi donc perpétue les oppositions de personne et de la rancune comme moteur de l’action politique.

Il doit se souvenir que le RDR a encore à porté de main son antidote : La seringue de l’ivoirité dont il se fera le plaisir de la piqure de rappel. Et accessoirement le chantage au « grillage » des arachides.

La suite est aisée à deviner. Bédié est candidat. Il ne passera pas le second tour, car les ivoiriens ne lui sauront pas gré d’avoir soutenu leurs bourreaux. Il appellera à soutenir Dramane au second tour, et la vie continuera, comme cette modeste brise sur un manguier. La souris n’est pas allée bien loin !
Soulard et voleur attachent bagage ensemble. Ils mangent ensemble. Qui lave les assiettes ?
OVAJA
Florent Kayser