Pour contrer élégamment le coronavirus, portez l’écran facial Louis Vuitton
« J´suis snob…
Et quand je serai mort
J´veux un suaire de chez Dior! »
C’est Boris Vian qui le chantait. A l’époque, le comble du snobisme c’était de mourir en Christian Dior. Nos marchants de frivolités haut de gamme l’ont bien compris.
Ainsi l’enseigne Louis Vuitton s’investit dans la lutte contre la pandémie de coronavirus ». Si, si, et c’est écrit comme ça dans la revue « Le Capital ». On en aurait la larme à l’œil, tellement c’est généreux, désintéressé. Vuitton est un bienfaiteur de l’humanité, je vous l’assure !
Après les masques et les gels hydroalcooliques au parfums de la marque, voici le must de l’automne : l’écran facial, ou visière, pour déclarer la guerre au méchant virus.
Et comme toujours, gageons que les Ivoiriens choco-branchés et leurs amis blancs de la métropole au portefeuille garni se laisseront arnaquer par ces visières bon chic-bon genre, et se jetteront sur ces objets bientôt en vente pour la bagatelle de 800 euros. Que ne ferait-on pas pour protéger les personnes du coronavirus? Et pourtant en France, la visière est un accessoire facultatif, au contraire du masque, obligatoire !
Porter une visière Vuitton, « recouverte de clous dorés gravés du logo emblématique de la maison de couture française et ornée du célèbre imprimé monogramme » de la marque, ce sera le nec plus ultra de la rentrée. Pour le moment on invite les gens à patienter encore un peu, avant de se précipiter dans les boutiques le 30 octobre, où dans le monde entier ces visières seront en vente dans les enseignes de la marque ! Peut-être même que les clients viendront faire la queue, déjà la veille au soir, comme lorsqu’il s’agit d’acheter le dernier Harry Potters ou le dernier Iphone, pour être sûr d’avoir rapidement l’élément indispensable à la panoplie du parfait mouton de luxe !
Mais gageons que Brigitte Macron, l’égérie Vuitton a le sien réservé, cadeau de la maison, car on ne prête qu’aux riches. Et certainement que dame Ouattara lui emboitera le pas; qu’est-ce que 800 euros quand c’est le contribuable ivoirien qui s’y colle?
Shlomit