PDCI : « le président de la Cei n’est pas crédible et indépendant »
COTE D’IVOIRE: LE PDCI-RDA RECUSE LA CEI ET SON PRESIDENT COULIBALY KUIBIERT PROCHE DU RHDP.
Présidentielle 2020: Le Pdci récuse la CEI et persiste et signe : « Le monde entier doit savoir que le président de la Cei n’est pas crédible et indépendant »
C’est une nouvelle offensive que la direction du Pdci-Rda vient d’engager contre la Commission électorale indépendante (Cei). Le parti d’Henri Konan Bédié a décidé de récuser formellement cet organe en charge des prochaines élections en Côte d’Ivoire. Le chef du Secrétariat exécutif de ce parti, Maurice Kakou Guikahué en a donné les raisons, ce vendredi 29 novembre 2019, au cours d’une conférence de presse à son siège à Abidjan Cocody.
Fondamentalement, le Pdci-Rda refuse d’admettre la Cei mise en place pour « le non respect de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ». Cette Cour, précise le Professeur Guikahué, a demandé une modification de la loi sur la Cei, tandis que le gouvernement s’est contenté de parler de la recomposition. Laquelle recomposition, dénonce le N°2 du Pdci-Rda a été faite de la mauvaise manière, parce que « déséquilibrée ». « D’abord, il y a le représentant du président de la République, qui est en même temps président du Rhdp, il y a le représentant du ministre de l’Intérieur qui en même temps membre du Comité politique du Rhdp, Mme Henriette Lagou qui est Rhdp et qu’on a faite passer pour une militante de l’opposition alors qu’elle a dit au monde entier qu’elle était Rhdp. En plus, au niveau local, il n’y a pas de présence de la Société civile », fait noter le chef du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda, pour qui la Cei actuelle « n’est pas bonne, n’est ni indépendante ou impartial, ni neutre, et ne peut pas organiser des élections justes, transparentes et crédibles en 2020 ».
Coulibaly Kuibiert est disqualifié
Outre ces manquements susmentionnés, le conférencier a ajouté une disqualification du président choisi pour diriger l’institution qu’il accuse de « délit d’initié ». M. Guikahué, par ailleurs président du groupe parlementaire Pdci-Rda, a présenté deux actes signés par M. Coulibaly Kuibiert, alors Secrétaire général du Conseil constitutionnel, pour désavouer l’opposition les 5 et 13 août 2019, quand cette institution avait été saisie pour récuser la nouvelle loi sur la Cei promulguée par le président de la République. « En tant que Secrétaire général du Conseil constitutionnel, c’est lui qui authentifie les actes, donc il a signé les deux actes. Un mois plus tard, il se retrouve président de la Cei. Donc, c’est juge et partie », dénonce le Professeur Guikahué qui veut que « le monde entier soit informé qu’il y a un délit d’initié ».
A propos, l’ancien ministre de la Santé a rappelé le long passé de M. Kuibiert avec M. Koné Mamadon dont il a été respectivement le chef de cabinet à la Commission nationale de supervision de l’identification (Cnsi), puis au ministère de la Justice et à la Cour suprême, avant d’être son Secrétaire général au sein du Conseil constitutionnel. « Il est l’obligé du président du Conseil constitutionnel, qui est lui-même très proche du président de la République. Le monde entier doit savoir que le président de la Cei n’est pas crédible et n’est pas indépendant. Lui, il va proclamer les résultats et Koné Mamadou, qui est président du Conseil constitutionnel va valider ces résultats. Donc, M. Coulibaly Kuibiert Ibrahime est disqualifié pour être président de la CEI, et cela ajoute au fait que le pouvoir actuel prend des dispositions pour une fraude massive et ils sont en plein dans la tricherie », récrimine la direction dub Pdci-Rda.
Pas de dialogue sans le Pdci-Rda, leader de l’opposition
Pour Maurice Kakou Guikahué, il n’y a qu’une solution pour avoir une Cei consensuelle. C’est celle du dialogue et de la négociation à laquelle le pouvoir doit consentir à revenir en se résolvant à reconnaître qu’en face il y a une seconde force qu’est le Pdci-Rda, leader de l’opposition. En démocratie, rappelle-t-il, la valeur des partis politiques est mesurée par le nombre d’élus. Toute chose pour laquelle, précise le conférencier, le Rhdp s’échine aujourd’hui à dépenser beaucoup d’argent pour acheter des élus. « Ils nous ont rachetés 20 députés pour montrer qu’ils sont majoritaires parce qu’ils ont le maximum d’élus. Donc, on voit le poids d’un parti politique par ses élus, et la démocratie c’est une question d’épreuve des forces en présence. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, vous ne pouvez pas faire un dialogue politique sans le Pdci-Rda. Aujourd’hui le Pdci-Rda est dans l’opposition, et le leader de l’opposition s’appelle Henri Konan Bédié ». Parce que, le Pdci-Rda, poursuit M. Guikhaué, c’est 67 députés sur 252, 50 maires, 6 présidents de Conseils régionaux et 18 Sénateurs, après le rachat, déplore-t-il de beaucoup de ses élus qui n’ont pas pu être solides. « C’est la première force politique. Donc, quand vous dirigez un pays et que vous faites une réunion, si un tel parti de telle envergure n’y est pas, c’est que la réunion est nulle. Je respecte tous les partis politiques, mais je parle du dialogue politique et des partis avec lesquels le Rhdp a discuté. C’est nul, ça n’a aucune valeur, parce qu’ils ne sont même pas représentés à l’Assemblée nationale à part Affi N’guessan qui a trois députés. Mais, le Pdci absent des discussions, c’est que ces discussions n’ont pas eu lieu ».
« La Cei bloquée »
Le professeur Guikahué révèlera du reste un blocage au niveau de la Cei présentement. Ce qui explique cet organe n’arrive pas encore à fonctionner correctement. Car, elle reste incapable de mettre sur place les Commissions locales en raison du boycott du Pdci. « On a dit qu’il y a trois représentants de l’opposition et trois du Rhdp. Quand Affi N’guessan va nommer un représentant, il reste deux places. Même si on donne à Henriette Lagou, elle est incapable de nommer des gens sur toute l’étendue du territoire nationale. Donc, il y aura deux places vacantes, et il n’y a que le Fpi de Gbagbo et le Pdci-Rda qui peuvent avoir autant de monde que de Cei sur l’ensemble du territoire ». Faute d’avoir ces représentants pour former les commissions locales, petite victoire pour le parti de Bédié dont le N°2 confirme qu’actuellement « la Cei est bloquée » à défaut d’avoir du personnel. Ce, parce que le pouvoir ne peut pas nommer de représentant dans les Commissions locales. « Peut-être, ils peuvent nommer des gens du Rhdp qu’ils vont transformer en opposition, mais ça aussi c’est de la malhonnêteté, de la tricherie, de la fraude. Donc, les choses ne peuvent pas avancer », conclut le conférencier
SOURCE: Abidjan.Net