Paroles fortes du jour à la CPI
Que peut un Général, même le plus stratège sur terre, sans minutions, sans armements ? Conduire ses troupes à l’abattoir, se faire prendre prisonnier, se faire tuer ou se rendre à l’ennemi ?
[…]“Je suis allé au Golf hôtel (où étaient reclus M. Ouattara et plusieurs de ses proches et collaborateurs) pour deux raisons : je voulais que la guerre cesse. Je savais que nos éléments n’avaient plus de moyens et Abidjan était totalement prise’’, a déclaré le général Detoh, au deuxième jour de son audition comme témoin du procureur au procès de Laurent Gbagbo et de son ex-ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé
Douadé Alexis Gbansé
« J’ai rallié le Golf pour que la guerre cesse. Il faut noter que nous étions à court de matériels, & Abidjan était encerclé »
Me ALTIT A COMMENCÉ LA CUISINE SUR LE GENERAL DETHO LETO…
Me ALTIT : Parlez nous de votre séjour au Golf…
Gle DETHO LETO : » J’ai rencontré ADO une fois au golf. Il m’a invité à le rencontrer. Ça été une fois. J’y ai vu également deux capitaines de nationalités francaises, pilotes de chasse. Je l’ai ai vu là-bas. Deux capitaines. Je sais pas ce qu’ils faisaient là-bas. Les com= zones y étaient. Eux tous . Ces forces rebelles au golf étaient très bien armés. Ils avaient ce qu’on avait comme armées régulières. J’ai vu des contingents de l’ONU-ci dont les senegalais et les FAFN. J’ai également assisté à l’arrestation et à la venue du président LAURENT GBAGBO et sa femme. J’ai vu également Mme Sauyet , le ministre Tagro qui était très mal en point et avec la bouche déchirée. Je n’ai même pas pu le regarder car j’avais très mal. J’étais tout le temps en chambre au Golf je ne sortais pas… »
« Lorsque je suis allé au Golf le 31 mars, les gens ont dit que je suis un fuyard, j’ai trahi. Mais le president GBAGBO est là, le ministre Ble Goude est là, toute la nation ivoirienne me regarde, le president GBAGBO sait, je ne suis pas un fuyard.
Je suis parti au golf pour 2 raisons. La première pour que les combats cessent car le rapport de force avait basculé, nous n’avions plus d’armes. Mes elements m’ont dit: commandant vous nous demandez de prendre la garde mais il nous reste 12 cartouches. Une Kalashnikov tire 25 balles en un coup, si vous avez 12, c’est comme un bâton.
Et envoyer ces jeunes là en mission c’était les envoyer à l’abattoir. Mais avant de partir au golf j’ai pris le soin d’informer tous les commandants les collaborateurs et j’ai donné les raisons. Le com théâtre a dit qu’ils allaient se réorganiser et continuer, j’ai demandé avec quelles armes? Il ne m’a pas répondu.
La 2e c’est que je n’arrivais plus à joindre le chef d’Etat major depuis 3 jours. Quand son garde de corps après par qui on passe souvent pour le joindre a pris le téléphone, il m’a dit « Papa, c’est pas la peine d’appeler, il est parti se réfugier à l’ambassade… »
les propos du GL Detoh, retransmis par Fier Ivoirien qui l’appelle affectueusement « Bishop Detho Letho » ou « frère en Christ ».
Plus personne n’a peur de ce ténébreux régime. Ce sont des signes de la renaissance, la Côte d’Ivoire va renaître avec le président GBAGBO, c’est ça qui est la Vérité !
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Au second jour de son témoignage à la cour Pénale internationale (CPI), le général Firmin Détoh Letho a disculpé les éléments des ex Forces de Défense et de Sécurité accusés d’avoir causé la mort de sept femmes lors de la marche d’Abobo le 3 mars 2011.
« Je l’affirme, ils (Ndrl éléments) étaient tous au camp commando. On ne pouvait plus faire de patrouilles. Personne n’a témoigné de la présence des FDS à la marche d’Abobo », a-t-il indiqué.
Bien avant, l’ex patron des forces terrestres a révélé n’avoir pas été informé de cette marche ni par Philippe Mangou et en veut pour preuve.
mmando d’Abobo. Nos éléments ne sont pas sortis du camp. »« Le matin je n’ai eu aucune consigne de sa part pour encadrer une quelconque marche. Aucun de nos éléments n’était à son poste. Ils étaient tous regroupés au camp co
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L’interrogatoire du Général DETHO Leto, par l’Accusation, a pris fin ce matin du mercredi 8 novembre 2017. La phase du contre-interrogatoire, par la défense, a débuté cet après-midi, et se poursuivra demain jeudi.
En attendant d’avoir une idée définitive de toute cette déposition, pour en dégager un bilan technique général, il importe d’analyser certaines déclarations importantes faites ce jour par le témoin, et qui ont retenu notre meilleure attention, du fait surtout de leur apparente senteur accusatoire.
Sur l’occurrence, il nous plaira de nous intéresser à deux principales déclarations ayant véritablement donné des frayeurs aux ivoiriens, depuis le début de l’audition du Général DETHO Leto. Il s’agit de l’évocation du nom du Commandant Abehi, sur le sujet du bombardement du marché Siaka KONE d’Abobo, et des soi-disant miliciens du GPP, qu’encadrerait le Colonel AKAPEA au niveau du camp d’Akouedo.
SUR LE CAS ABEHI ET LE BOMBARDEMENT DU MARCHÉ SIAKA KONE
L’Accusation, toujours en quête des auteurs du balancement de prétendus mortiers, sur le marché Siaka KONE, marché que ne fréquenteraient exclusivement que les partisans de Dramane OUATTARA, ce, après l’audition infructueuse de plus de 70 témoins, l’Accusation, disions-nous, a encore insinué l’immixtion de Abehi dans cet évènement.
En réponse, le général DETHO Leto a déclaré que le Cema Mangou lui avait parlé du Commandant qui aurait manifesté sa volonté «d’aller nettoyer Abobo», et qu’il l’en aurait dissuadé. Que par ailleurs, ses éléments du côté d’Abobo, lui ont dit avoir aperçu les véhicules d’Abehi de passage.
Mais, ces seules affirmations résisteraient-elles à la confrontation des autres démonstrations techniques du même DETHO Leto ?
En effet, il ne faut surtout pas perdre de vue que «témoigner», c’est attester ce qu’on a personnellement vécu. Qu’en rapportant ce que le général déserteur Mangou lui aurait dit sur cette question, le témoin DETHO Leto ne certifie nullement avoir été témoin oculaire du bombardement du marché Siaka, par Abehi.
D’ailleurs, il importe de relever qu’il ressort du Document de Notification des Charges (DNC), que le marché en question a été bombardé, en pleine journée, au mortier, à partir du camp Commando d’Abobo.
Or, alors qu’il est prétendu que ce marché a été bombardé de jour, les propos relatifs à la volonté d’Abehi d’aller « nettoyer Abobo », offrent de constater que c’était plutôt de nuit.
En tout état de cause, sur cette question, l’officier supérieur de l’armée a certifié, à la barre, qu’il est «techniquement impossible d’atteindre l’objectif du marché Siaka KONE, avec un mortier de 60mm, à partir du camp Commando où ses éléments du Bataillon d’Artillerie Sol-Air (BASA) étaient confinés».
Que le débat sur la responsabilité des FDS, dans le prétendu bombardement de ce marché demeure à jamais clos, et bien clos.
SUR LES SOI-DISANT MILICIENS DU GPP ENCADRÉS PAR LE COLONEL AKAPEA AU CHAMP D’AKOUEDO
L’Accusation est préoccupée par le souci de donner du contenu à ses accusations relatives à l’utilisation des miliciens par le président Laurent GBAGBO dans la mise en œuvre de son plan commun.
Mais, à supposer même que la présence des éléments du GPP, au Camp militaire d’Akouedo, sous la supervision du Colonel AKAPEA, eût été attestée, des éléments probants montrent qu’ils ne pouvaient y être sous le statut de «miliciens».
En effet, non seulement que le camp d’Akouedo, en tant qu’une base militaire officielle, ne saurait être l’endroit approprié où se lèvent des «miliciens», mais mieux, le témoin n’a pas omis d’indiquer qu’un recrutement régulier ayant été effectué sur l’ensemble du territoire, et au niveau des différents groupes d’auto-défense, les éléments du GPP avaient été profilés, et pris en compte par ce recrutement.
Dès lors, leur présence au Camp d’Akouedo se justifiait plus par la nécessité d’une formation que par l’acquisition de rudiments devant leur permettre d’exécuter un certain plan commun.
Au total, à l’issue de son interrogatoire, par l’Accusation, et dans l’attente de la fin de toute sa déposition, force est de constater, en l’état, que le général DETHO a définitivement démontré l’inanité de la thèse du plan commun, et la non implication des FDS dans les prétendus crimes perpétrés à Abobo, en pleine crise post-électorale.
L’Activateur Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Diaz