Ouattara s’est exprimé à la télévision
MAIN DE FER.
Alassane Ouattara a affiché sa fermeté dans le premier discours de son troisième mandat. Malgré la fracture et la déchirure du pays, il est resté une main de fer dans un gant de velours.
A l’instar des arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qu’il a refusé d’appliquer, Ouattara rejeté les appels au « dialogue inclusif » des pays et organisations internationales.
Il n’a, non plus, pas accordé une oreille attentive aux attentes de Laurent Gbagbo, qui en a appelé à la fin de la chasse à l’homme, et de son ex-ministre Marcel-Benoît Amon-Tanoh.
Il n’a ouvert aucune porte à l’apaisement en cette autre journée du 9 novembre 2020 où les manifestations contre son mandat présidentiel ont fait d’autres victimes.
Au contraire, il a soutenu qu’aucun quartier ne sera réservé aux leaders de l’Opposition et leurs complices qui ont lancé le mot d’ordre de désobéissance civile contre sa « candidature anticonstitutionnelle ». Ils seront poursuivis pour répondre de leurs actes. Il n’a épargné qu’un seul: Henri Konan Bédié, président du Conseil national de transition (CNT, instance de l’Opposition qui déclare la vacance du pouvoir présidentiel). C’est un général désormais sans état-major (tous ses lieutenants sont aux arrêts ou en fuite) et sans liberté (il est en résidence surveillée).
Fort du vide qu’il a créé autour de lui, Ouattara l’invite instamment à des discussions pour lui imposer sa paix du vainqueur.
F. M. Bally
OUATTARA POUR UN DIALOGUE POUR PARLER DE TOUT SAUF DE L’ESSENTIEL ? « Je voudrais inviter mon aîné le Président Henri Konan Bédié à une rencontre dans les tout prochains jours pour un dialogue sincère et franc », a dit Ouattara qui a pourtant toujours refusé de discuter avant le 31 octobre 2020. Même quand des organisations internationales voulaient venir pour essayer de trouver des solutions avec les ivoiriens, il leur demandait ce qu’elles venaient chercher. Il a donc toujours refusé le dialogue parce qu’il n’était pas sûr de maintenir sa candidature au terme des discussions, n’ayant aucun argument juridique à faire valoir pour la justifier.
Et maintenant que la boucle de la violation de la constitution est bouclée avec la proclamation du résultat de son élection illégale par le conseil constitutionnel, Ouattara appelle Bédié à un dialogue qu’il voudrait » sincère et franc » ;mais dont on imagine bien qu’il devrait porter sur tout sauf sur l’illégalité de sa candidature et donc du statut dont il continue de se prévaloir.
Alexis Bayoro Gnagno