Non au 3ème mandat
Paru sur la toile…Vérité ou intox ?
🔴 Côte d’Ivoire : un Membre du Comité des Experts qui a rédigé la nouvelle Constitution parle
Nous avons reçu ce matin aux environs de 6 heures 13 minutes, l’appel d’un éminent Membre du Comité des Experts qui a bien voulu faire des révélations époustouflantes après avoir lu la sortie du Ministre Cissé Bacongo dans la presse ivoirienne de ce mercredi 29 Juillet 2020.
« Je suis Professeur agrégé de Droit, j’ai été Doyen de la Faculté de Droit à l’Université d’Abidjan. J’ai été Membre du Comité des Experts qui a rédigé la nouvelle Constitution. J’ai décidé de prendre la parole en gardant pour le moment l’anonymat afin d’interpeller les uns et les autres. Je remercie au passage le Chef de l’Etat qui m’a fait l’honneur de me nommer au sein dudit Comité chargé de la rédaction de la nouvelle Constitution.
Après notre nomination nous nous sommes réunis pour adopter notre méthodologie de travail.Le Président Ouattara nous a transmis les Termes de référence dans lesquels il a bien mentionné qu’il ne changeait pas la Constitution pour un autre mandat et que nous devrions le traduire dans la Loi fondamentale sans personnaliser la disposition. Cela dit nous avons revu article par article. Nous nous sommes dit le Président Ouattara ayant débuté son deuxième et dernier mandat comment faire pour ne pas l’interrompre.Nous avons alors ensemble proposé l’article 183. Nous en avons discuté avec le Président Ouattara en présence du Ministre de la Justice.
Ce jour là lors de la séance de validation dudit article au Palais Présidentiel, le Président Ouattara avait même associé le Président du Conseil Constitutionnel qui s’est fait accompagner par son ancien SG,Coulibaly Kuibiert qui est l’actuel Président de la CEI.
Tous avions convenu que cet article 183 était juridiquement fondé pour soutenir l’impossibilité d’un 3e Mandat. Je précise que Monsieur Koné Mamadou avait déclaré ceci: » Monsieur le Président de la République cet article assure une sorte de pont entre l’ancienne et la nouvelle Constitution. »
C’est pourquoi ceux qui parlent de rétroactivité de la Loi se trompent énormément. Il est plutôt question de succession de deux Constitutions dans le temps. Le Président Ouattara l’a compris ainsi quand nous lui avons expliqué. Il était très satisfait et nous a demandé de l’expliquer publiquement aux Ivoiriens.
C’est à la suite de cela que si vous avez pu le remarquer, tous les Experts qui étaient face à la presse ainsi que devant les Députés ont eu la même réponse sur l’inéligibilité du Président sortant car c’est ensemble (Chef de l’Etat, Experts, Président du Conseil Constitutionnel et le Ministre de la Justice) qu’on a validé le Projet et l’Axe de communication.
Par ailleurs il est bon de rappeler que le Président Ouattara quand nous lui avions posé la question s’il entendait briguer un autre mandat, il a clairement répondu « NON ». Nous avons donc verrouillé la Constitution en limitant les mandats à deux successivement.
Honnêtement je ne vois pas sur quelle disposition le Conseil Constitutionnel va s’appuyer pour valider une éventuelle Candidature du Président de la République. Car une lecture combinée de l’article 35, Aliéna 1 ancien et l’article 55, alinéa 1 nouveau et 183 permet de voir très clairement qu’il ne peut pas se représenter pour un 3e Mandat.
J’appelle les uns et autres à sauver ce Pays en nous évitant une crise inutile. Le Président Ouattara doit au nom de sa foi Musulmane et à la veille de la fête de la Tabaski savoir être sincère avec sa parole donnée et sa conscience. Auquel cas nous serons obligés de nous exprimer à visage découvert pour ne pas être complice de quoique ce soit.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire! »
CLIVANTE CANDIDATURE d’Alassane Ouattara à la présidentielle. La participation du chef de l’État sortant à ce scrutin n’a jamais cessé d’être explosive.
Le 29 juillet 2020, il a douché tout le folklore politique, digne des partis-États et républiques bananières, de ses partisans. A ces ADOrateurs qui lui ont demandé, à travers manifestations suscitées, d’accepter de succéder à son « fils » Amadou Gon Coulibaly pour défendre les couleurs du RHDP, il a temporisé.
Alassane Ouattara sait que son éventuelle candidature est une bombe à retardement. Elle divise profondément l’opinion nationale et… internationale. Et est encore susceptible de mettre le feu aux poudres.
Tout ou presque joue politiquement, techniquement et moralement contre cette candidature: les parrains occidentaux à la manœuvre; les positions défendues par les experts qui ont été les rédacteurs de la Constitution de 2016; le document d’interprétation de la nouvelle Loi fondamentale du Gouvernement en 2016; la parole officiellement donnée, en mars 2020, de retrait devant la nation ivoirienne.
Mais, c’est à un concert de sons discordants que l’on assiste entre des thèses antagonistes, mettant le pays au bord du désordre.
Et la Constitution créant la IIIè République, censée apporter la paix et la stabilité au pays, est ainsi devenue anxiogène.
Son aînée de la IIè République a été qualifiée, à dessein, de confligène. Elle empêchait Alassane Ouattara de briguer la magistrature suprême.
C’est pourquoi cette Constitution de 2000 a déclenché, avec les soutiens extérieurs, une insurrection le 19 septembre 2002. L’objectif de renversement des Institutions ayant échoué, ce mouvement s’est mué en rébellion armée pour parvenir au même but: imposer la candidature de Ouattara, de gré ou de force.
Mission largement accomplie, après une guerre post-électorale, avec la victoire militaire en avril 2011 et l’installation de Ouattara à la tête de l’État.
Mais voilà. Celui qui ne voulait, en 2010, qu’un seul mandat pour révolutionner le pays, a pris goût à l’exercice du pouvoir et a bissé, en 2015. Et maintenant, il nourrit des velléités de s’éterniser au pouvoir. Directement ou pas (comme avec l’option Gon Coulibaly).
Ainsi, le pays se retrouve sur un fil de rasoir. Et nombre de personnes (dont certaines désormais en exil ou en disgrâce), qui ont participé activement à son ascension politique et à sa prise du pouvoir, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Elles découvrent qu’elles ont donné à la Côte d’Ivoire ce qu’on appelle, en arithmétique, le plus grand commun diviseur.
F. M. Bally
LA PAROLE DONNÉE COMME UNE CORDE AU COU
Par Traoré Mamadou
Réunis une fois de plus sur la question d’une nouvelle candidature en remplacement de celle du défunt Premier Ministre Amadou Gon à l élection présidentielle d’octobre PROCHAIN, M Ouattara et son club de supporters surexcités se sont séparés hier sans résultat.
En effet, comme les mêmes recettes font toujours les mêmes bonnes sauces, M Alassane Ouattara a fait de nouveau appel à sa vieille stratégie déjà éprouvée de la culture du suspense qui consiste à tenir partisans et adversaires en haleine durant longtemps sur une simple question de candidature que les partis sérieux règlent rapidement en leur sein pour passer à autre chose plus urgente.
Mais pour un Rhdp qui a vu son plan de confiscation du pouvoir chamboulé par le décès « inattendu » de son Premier Ministre le 8 juillet dernier, les choses semblent s’être compliquées avec la manipulation tendant à faire croire à l’opinion que ce décès entraînait de facto la candidature d un Président qui était sur le point d’épuiser son deuxième et dernier mandat, et qui ne pourrait plus se représenter à sa propre succession pour la troisième fois, selon la Constitution en ses articles 55 et 183.
A cela il convient d’ajouter que la parole donnée étant sacrée, il devient difficile de la contourner sans y laisser des plumes.
Quand on se retrouve ligoté par sa propre parole, il n est pas du tout facile de se défaire. Dès lors comment faire marche arrière lorsque l’on a été grandement félicité pour avoir annoncé qu’on ne chercherait pas à faire un 3ème mandat et que l’on laissait la place à une nouvelle génération? La nouvelle génération dont il est question se limiterait-elle au défunt Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly lui seul ?
Face aux dangers potentiels de l’annonce d’une candidature anticonstitutionnelle et au reniement de la parole donnée, M Alassane Ouattara a choisi de se « donner le temps » nécessaire pour une « profonde réflexion ».
Or contrairement aux autres fois par le passé, aujourd’hui le temps presse et les militants et sympathisants attendent un nom pour entrer en pré-campagne car les élections, c’est pour bientôt dans trois petits mois.
On ne mettra pas longtemps pour s’apercevoir que la stratégie de la culture du suspense pour gagner du temps n’est guère intelligente cette fois-ci pour régler cette question car, au fur et à mesure que le temps passe, la pression augmentera sur M Ouattara et le nœud de la corde qu’il s’est mise au cou se resserera davantage, une corde tirée par ses propres militants et par le temps qui presse.
Honorable Traoré Mamadou
ancien député FPI de 2000 à 2010