Levothyrox : personne ne parle du « vrai » scandale
Cher(e) ami(e) de la Santé,
Si vous avez compris quelque chose à l’affaire du Levothyrox… eh bien vous avez toute mon admiration ! Quand on se contente de lire ou écouter les grands médias, on a vraiment du mal à y voir clair. Pourtant, il y a un bien un vrai « scandale » dans cette affaire… mais ce n’est pas celui qu’on croit !
Les médias se trompent encore totalement de cible
Attention : je ne veux surtout pas faire comme notre Ministre et sous-estimer la souffrance des patients qui ne supportent pas le nouveau Levothyrox.
Mais tout de même.
D’après vous, qu’est-ce qui est pire ?
- Un médicament utile comme le Levothyrox, dont le nouveau dosage entraîne quelques milliers d’effets indésirables très gênants mais temporaires ?
- Ou les millions d’effets secondaires graves, irréversibles et parfois mortels de médicaments inutiles ?
Je peux comprendre que les médias s’excitent sur cette affaire du Levothyrox (vous allez voir pourquoi dans un instant)…
…Mais il est incompréhensible que, pendant ce temps-là, ils ne disent PAS UN MOT du scandale sanitaire à mon avis beaucoup plus grave que représentent :
- Les médicaments anti-cholestérol (statines), pris par 7 millions de Français sans réel bénéfice pour leur santé… mais avec des conséquences gravissimes, comme d’augmenter le risque de diabète de 46 % ! [1]
- Les médicaments anti-acides dit IPP (Inexium, Mopral, etc.) pris sur longue période par plusieurs millions de Français, et qui causent 10 000 morts chaque année d’après une étude récente [2], sans compter les cas d’Alzheimer, les crises cardiaques et les maladies rénales ; [3]
- Ou encore des médicaments contre Alzheimer, que notre Ministre de la Santé persiste à rembourser (et que les neurologues continuent à prescrire), pour faire plaisir à Big Pharma, alors que la Haute Autorité de Santé elle-même les a déclarés « inutiles et dangereux » ! [4]
Et pourquoi les médias ne passent-ils pas ne serait-ce que la moitié du temps consacré au Levothyrox pour parler du drame de la myofasciite à macrophages, cette maladie causée par l’aluminium des vaccins ?
Contrairement aux effets indésirables du nouveau Levothyrox, cette maladie-là est incurable, irréversible, invalidante… et horriblement douloureuse !
Ceci étant dit, les effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox sont un vrai problème et auraient dû être évités.
Voici pourquoi :
Nos autorités ont plié devant Big Pharma
Il faut bien comprendre que le Levothyrox n’a rien à voir avec la plupart des médicaments chimiques. Contrairement aux médicaments contre l’hypertension, l’arthrose ou la douleur, le Levothyrox n’est pas une molécule sortie de « nulle part », créée par des chimistes pour interférer avec votre organisme.
Le Levothyrox, c’est une copie (presque) conforme d’une hormone que vous avez naturellement dans votre corps, l’hormone thyroïdienne dite T4.
Or les hormones bio-identiques (c’est-à-dire identiques à celles que vous avez dans le corps) peuvent sauver des vies ! C’est le cas de l’insuline, pour les diabétiques de type I : sans injection régulière, ces patients sont condamnés à mort. C’est un peu la même chose lorsque votre thyroïde ne fonctionne plus : l’apport d’hormones thyroïdiennes peut transformer votre vie !
Mais il y a un « hic ».
La grosse difficulté, si vous avez un problème de thyroïde, c’est de bien doser la quantité d’hormones thyroïdiennes qui vous convient à vous. Car les hormones thyroïdiennes sont très sensibles, très délicates. Et elles agissent différemment sur chaque patient.
Un peu trop, et c’est l’agitation, les bouffées de chaleur, l’excitation nerveuse. Pas tout à fait assez, et c’est la fatigue, le moral à zéro, la prise de poids.
Et c’est pour ça que l’ancien Levothyrox posait un vrai problème.
Dans l’ancienne formule, le dosage d’hormone absorbée par votre organisme pouvait varier d’une boîte à l’autre ou au cours du temps !! Donc vous pouviez prendre le même nombre de comprimés… et vous sentir différemment d’un mois sur l’autre ! Voilà pourquoi beaucoup de patients supportaient mal l’ancienne formule… et voilà pourquoi nos autorités ont bien fait de demander une nouvelle formule au laboratoire Merck.
(C’était une initiative d’autant plus heureuse que l’ancien Levothyrox contenait du lactose – qui peut causer de réels problèmes digestifs chez ceux qui y sont intolérants).
Là où cela s’est gâté, c’est après…
D’abord, nos autorités ont été faibles avec les labos (comme toujours). Si on avait exigé du laboratoire Merck qu’il laisse les deux formules en circulation, au moins dans un premier temps, il n’y aurait eu aucun « scandale » !
Les patients qui étaient parfaitement satisfaits avec l’ancienne formule auraient pu la garder. Et ceux à qui l’ancienne formule ne convenait pas auraient pu essayer la nouvelle, tout en sachant qu’il leur faudrait quelques semaines pour trouver la bonne dose.
Mais non… à cause de leur « pacte » avec les labos, les autorités ont décidé de passer TOUT LE MONDE de l’ancienne à la nouvelle formule du jour au lendemain.
N’importe quel médecin connaissant la délicatesse des hormones thyroïdiennes pouvait prévoir qu’on allait au-devant de gros problèmes de dosage et de lourds effets secondaires, au moins dans un premier temps.
Mais les autorités ont fait comme si de rien n’était. Alors que le problème avait été parfaitement identifié !!
Nos autorités ont été FRANCHEMENT incompétentes
C’est le Dr Dominique Dupagne qui l’a révélé sur son blog [5], en détaillant le contenu d’une étude publiée en septembre 2016. [6] Cette étude visait précisément à comparer la biodisponibilité (c’est-à-dire l’absorption par votre organisme) de la nouvelle formule par rapport à la nouvelle.
Et ce que les chercheurs ont découvert est très éclairant. Sur un plan purement statistique, la biodisponibilité de l’ancienne et celle de la nouvelle formule sont très comparables (pas plus de 0,7 % de différence !).
Mais vous connaissez peut-être l’histoire des deux statisticiens qui partent chasser :
- L’un tire un mètre au-dessus du perdreau ;
- L’autre titre un mètre au-dessous du même oiseau ;
- Et les deux statisticiens, de s’écrier, en chœur : « on l’a eu » !
Et bien, pour le Levothyrox, c’est exactement la même chose. Chez certains patients, la biodisponibilité de la nouvelle formule était très inférieure à l’ancienne… chez d’autres, elle était très supérieure.
Statistiquement, cela s’équilibre – et vous avez peu de différence en moyenne. Mais pour les patients pris individuellement, les variations peuvent être beaucoup plus fortes !
Du jour au lendemain, certains patients qui étaient parfaitement « équilibrés » avec leur Levothyrox ont donc reçu 10 à 20 % de dose en plus ou en moins, avec toutes les conséquences que vous pouvez imaginer !
Au total, vous voyez que nos autorités :
- Ont manifestement fait un mauvais « deal » avec Big Pharma ;
- Et ont HORRIBLEMENT MAL géré la transition entre les deux formules.
Et pourtant, savez-vous quel a été leur premier réflexe ?
Nos gouvernants se MOQUENT DE NOUS !
Comme toujours, ils ont commencé par NIER qu’il y avait le moindre problème !
Voici le communiqué hallucinant de l’Agence du médicament (ANSM) datant de mars dernier :
« Le laboratoire Merck a réalisé, à la demande de l’ANSM, une modification de la formule de Lévothyrox. La substance active reste identique. (…) Ces modifications ne changent ni l’efficacité ni le profil de tolérance du médicament. »
Bref, circulez, il n’y a rien à voir… alors que le problème était évident et prévisible! Fin août, alors que le scandale commençait à enfler, l’ANSM persiste et signe :
« La nouvelle formule a été démontrée bioéquivalente à l’ancienne sur la base de deux études de pharmacocinétique. (…) Dans la grande majorité des cas, il n’est pas attendu d’effet indésirable lié à la modification de formule pour le patient. »
Pas de Mea Culpa. Pas de reconnaissance de la « bévue » énorme commise. Et le pompon revient quand même à notre Ministre de la Santé Agnès Buzyn : elle a osé déclaré qu’il n’y avait « pas eu de faute » ! [7]
Qu’il n’y ait pas eu de « fraude », d’accord.
Que ce ne soit « pas un scandale sanitaire », comme elle l’a martelé, cela peut se défendre. Mais qu’il n’y ait pas eu de faute, c’est vraiment se moquer du monde !
Je rappelle que ni les patients, ni les médecins n’ont été sérieusement informés du risque lié au changement de formule ! On a fait comme si les deux médicaments étaient identiques, alors qu’ils ne le sont pas !
Ce qui m’amène à la dernière leçon cette affaire – celle que les autorités n’ont VRAIMENT pas envie que vous compreniez. Car ce sont des milliards d’euros de remboursement qui sont en jeu, pour la Sécurité sociale.
Ce que révèle en plein jour le scandale du Levothyrox, c’est que de très légères modifications de formulation de médicament peuvent causer de réels problèmes de santé ! Et cela veut dire que les génériques sont parfois moins adaptés que les originaux !
NON, les génériques ne sont pas la même chose que l’original !
La prochaine fois que votre pharmacien vous dit « je vous mets le générique, c’est la même chose », méfiez-vous ! Un médicament générique, c’est un médicament « bioéquivalent » à l’original (le médicament de marque).
Mais « bioéquivalent » ne veut pas dire identique : le dosage peut varier un peu.
Quand on sait que le nouveau Levothyrox était considéré comme « bioéquivalent » à l’ancien, on comprend qu’il y a de quoi s’inquiéter avec certains génériques.
Comme pour les hormones thyroïdiennes, il y a des médicaments où la finesse du dosage est vitale : c’est le cas par exemple des traitements contre les troubles du rythme cardiaque ou contre les épilepsies. Dans ces cas-là, votre générique est peut-être « bioéquivalent » en moyenne, mais 10 à 20 % d’écart suffisent à causer de sérieux problèmes !
En plus, entre l’original et le générique, ce n’est pas seulement le dosage qui peut varier… mais aussi les excipients (comme le Levothyrox nouveau, qui a remplacé le lactose par du mannitol). Or certains excipients des génériques peuvent poser problème.
L’amidon de blé (gluten) peut provoquer des troubles digestifs, l’aspartame est contre-indiqué à certains patients, l’huile d’arachide peut causer des allergies, etc[8]. Comme vous le voyez, un scandale peut en cacher un autre !
Bonne santé,
Xavier Bazin
PS : je n’ai pas la place de vous en parler ici, mais sachez aussi que 3 millions de Français sous Levothyrox, c’est beaucoup trop.
Dans beaucoup de cas (mais pas tous), il est possible de soigner sa thyroïde naturellement, et d’éviter de prendre ce médicament puissant et difficile à doser.
L’approche naturelle est même parfois beaucoup plus efficace, car les problèmes thyroïdiens peuvent venir non pas d’un manque de T4 (Levothyrox) mais d’un problème de conversion de la T4 en T3 (auquel cas le Levothyrox ne sert à rien, ou presque).
Le Dr Veroli a écrit un excellent livre à ce sujet (Thyroïde: Les solutions naturelles), dont il a fait une synthèse remarquable dans le numéro 7 de la Revue Santé Corps Esprit.
Ma petite contribution, si vous êtes concerné, c’est de vous offrir ce numéro gratuitement si vous vous abonnez à l’essai à cette belle revue.