Les audiences de madame Gbagbo
UNE SEULE QUESTION :
Une amnistie, selon le lexique juridique, est un acte législatif qui efface rétroactivement toutes les infractions jugées et condamnées. L’amnistie est différente de la grâce présidentielle parce qu’elle absout totalement les bénéficiaires qui, même jugés et condamnés, gardent leurs cassiers judiciaires vierges. En conséquence, toute amnistie pour qu’elle ait une valeur légale et juridique doit nécessairement être votée par l’Assemblée nationale. Alors à quand le dépôt de l’ordonnance d’amnistie prise le 6 août dernier par Alassane Ouattara, sur le bureau de l’Assemblée nationale, pour en faire une loi ?
Recevant la Fédération FPI d’ABOBO ANYAMA , hier La « FIRST LADY », Simone Ehivet Gbagbo dit ceci
« Je pense qu’Abobo est la commune qui a le plus souffert dans la crise. Avant qu’on ne soit arrêté, j’ai vu comment les vieilles femmes qui ne peuvent pas marcher ont été bombardées, incendiées avec des morts. J’ai vu tout ça avant qu’on ne soit à notre tour bombardés et arrêtés.
J’arriverai moi-même à Abobo et je passerai dans tous les quartiers. J’irai à Anonkoua Kouté pour saluer les populations. Que Dieu essuie vos larmes … Chers chefs, il y a du travail à faire devant. Appuyez-nous, car il y a la population à réconcilier. Aidez-nous à le faire. Je parle de réconcilier véritablement les populations. On s’assoit, on parle, on se dit les vérités qu’on a à se dire . On se serre les mains et on dit: plus jamais ça. Donc on compte sur vous …
Je suis heureuse que nos camarades du nord qui étaient avec nous avant la crise, soient restés pendant la crise avec nous. Vous aussi, on a besoin de vous. Pendant le deuxième procès en Assises, il y a un bon nombre qui m’avait donné son accord pour témoigner en ma faveur. Quand les gens ont vu ça, ils se sont dit qu’il vaut mieux arrêter le procès ici hein ! Et puis ils ont dit d’ailleurs même que mes témoins ne passeront plus. Et donc aucun de mes témoins n’est pas passé à la barre. Mais par la grâce de Dieu, le juge et les jurés ont décidé de m’acquitter.
Je remercie nos frères du nord. Qu’ils attachent bien leurs ceintures parce qu’on doit faire la réconciliation entre les peuples du centre, du nord, de l’ouest et du sud … Le travail n’est pas encore achevé tant que le WOODY n’est pas encore libéré. Mais ce travail, on ne le fait pas dans la tristesse, le doute, la peur. On le fait dans la victoire. Il faut que tout le monde rentre. »
Une femme sans haine et rancune
Serge Koffi