Le juge Cuno Tarfusser en fin de mandat
Le juge en charge du dossier de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’en va. Le magistrat italien, Cuno Tarfusser est en fin de mandat avec la Cour pénale internationale (Cpi). L’information, publiée par le confrère ivoirien ‘’Le Temps’’, est conformée par le porte-parole de la Juridiction internationale, interrogé à cet effet. Fadi El Abdallah, a annoncé, le départ, dans le mois de mars prochain, du président de la première Chambre préliminaire de la Cpi, qui épuise ses 9 ans de mandat, d’ici le 10, ou au plus tard le 23 mars 2018, date de sa prise effective de fonction.
Ce départ du juge en charge du dossier marque un tournant décisif dans la conduite de l’affaire conjointe Laurent Gbagbo et Blé Goudé vs le Procureur. Le dossier, encore loin d’être à son terme, pourrait être évacué avec célérité dans les semaines et mois à venir. En effet, conformément aux dispositions de la Cpi, notamment en son article 39 du paragraphe 9 cité par Fadi El Abdallah, « un juge affecté à une chambre de première instance ou d’appel, qui a commencé à connaître devant cette Chambre d’une affaire en première instance ou en appel, reste en fonction jusqu’à la conclusion de cette affaire ».
Ainsi, Cuno Tarfusser part, en réalité, sans partir. Le juge-président devra conclure l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé vs le Procureur avant de dire ses adieux à la Cpi. Ces derniers mois, l’on a senti cette volonté dans les agissements du magistrat italien, qui semblait de plus en plus pressé d’en finir avec dossier. Les auditions de plusieurs témoins ont été expédiées au procès, si ce n’est la pression qu’il mettait sur les parties pour accélérer les procédures.
Par moment, des problèmes de moyens ont été évoqués, mais le juge-président, visiblement, a donné l’air d’un homme pressé pendant les audiences des derniers mois de 2017. Aujourd’hui, l’on comprend cet empressement de Cuno Tarfusser qui semble vouloir en finir avec le dossier pour se donner un peu de répit. L’on ne serait donc, pas surpris que la procédure de célérité qu’il a entamée se poursuive pour lui permettre de gagner du temps et de finir sa mission à la Cpi.
Faut-il le rappeler, la dernière décision de la Cour a renvoyé le Bureau du Procureur à déposer dans un délai d’un mois, une réquisition pour donner de la consistance aux charges évoquées contre les accusés. Ce qui pourrait déterminer ou non de la poursuite ou de l’abréviation du procès, qui est à un tournant décisif ces dernières semaines.
Le Juge, Cuno Tarfusser, il est bon de le souligner, avait milité, argument à l’appui, lors du dernier examen de la situation de l’ex-président ivoirien, pour sa libération provisoire. Le juge-président s’était désolidarisé de ses pairs, mais, mis en minorité, Laurent Gbagbo n’aura pas pub recouvrer cette liberté requise par ses avocats.
F.D.B (http://www.linfodrome.com),
mis en ligne par Jessica Traoré