Le béninois Patrice Talon et le Franc CFA
PATRICE TALON COMME SÉKOU TOURÉ ?
Les grands hommes ne sont pas ceux qui ont des poches garnies, mais ceux dont l’histoire retient le nom.
Le 25 Août 1958 quand Sékou Touré »assommait » le général de Gaulle par son discours historique, la Guinée n’était pas le pays le plus nanti, elle n’avait pas le plus d’intellectuels, elle n’avait pas l’armée la plus puissante.
Là où les Houphout-Boigny, Maurice Yaméogo, Hamani Diori se battaient pour que les africains restent enchaînés à la France, Sékou Touré a osé. Le ciel ne lui est pas tombé sur la tête. Cela a ouvert la voie aux indépendances et tous les mouchards en ont profité.
Talon retire les réserves de changes du Bénin du trésor français ? Ce n’est pas encore la sortie du CFA mais c’est un acte fort. Tous les esclaves de la zone Francs doivent lui emboîter le pas sans délai, au lieu de faire le tour du monde pour quémander de l’argent. Sûr que Ouattara lui, doit avoir honte de lui-même.
Que peut réserver la France que nul n’a encore vu ? Rébellion ? Coup d’Etat ? Qui ne risque rien n’a jamais rien.
Le Che, Ernesto Guevara l’a aussi dit: »celui qui n’a pas le courage de se rebeller n’a pas le droit de se lamenter ».
Simplice Ouallo
C’est donc ça, le fameux panafricanisme ?
J’ai écouté le président béninois, Patrice Talon, annoncer le retrait des réserves de son pays, logées en France.
J’ai lu et écouté également les réactions enthousiastes, en Afrique, de quelques panafricanistes, qui n’ont pas eu de mots assez colorés pour célébrer le président béninois. Après la Russiafrique d’il y a quelques jours, sommet qui a fait rêver nos héros panafricains, voilà donc une autre bonne nouvelle pour nous et nos enfants.
Après avoir écouté Patrice Talon, je me suis posé une question. Il retire les réserves de son pays, de la France, pour les rapatrier au Benin?
Eh ben non. Il va juste les retirer, sauf miracle, pour les déposer dans un autre pays dont on aura le nom plus tard. C’est donc ça, le panafricanisme ? Une histoire de frustration coloniale et donc une affaire psychologique ?
Je ne connais pas grand chose en matière de monnaie, mais je sais que ce qui fait une monnaie, qu’elle s’appelle FCFA, Eco, Ecu, franc panafric, franc Kemi…c’est la valeur Travail.
Seul le travail, dans un contexte d’industrialisation, crée de la richesse et la richesse, gérée dans la transparence, dans un environnement de stabilité continue où la corruption et la gabegie sont réduites au maximum, réduit la pauvreté.
Out donc le FCFA s’il nous fait souffrir du simple fait que la France soit impliquée dans son fonctionnement. Mais alors ayons les manettes politiques, économiques, militaires, intellectuelles, pour gérer toutes les monnaies que nous voulons créer.
Parce que nos pays sont fragiles politiquement, militairement, économiquement et n’importe quelles petites bandes armées et déterminées, peuvent les déstabiliser et, par conséquent faire s’effondrer nos économies et nos monnaies.
Ce qui se passe au Mali et au Burkina, doit nous interpeller sur la fragilité de nos États dont je ne vois pas beaucoup qui aient les moyens de faire face à ce genre de déstabilisation, si ce n’est appeler les populations à se constituer en milices pour se défendre elles-mêmes.
Car, s’il s’agit simplement de quitter l’ancien colon pour se jeter dans les bras des nouveaux colons, d’autres pilleurs et gourmands qui, en plus sont d’affreux protecteurs de dictateurs multirécidivistes en modification de constitution et des fossoyeurs des droits de l’homme, sous le prétexte de non-ingérence, on n’aura pas beaucoup avancé.
On aura même quitté le pire pour aller dans le plus que pire. Mais bon, fusillons donc ce Fcfa qui tire toute l’Afrique vers le bas et appauvrit ses populations.
Quand je pense qu’il suffirait qu’on n’ait plus cette monnaie pour que, tout d’un coup, tous nos problèmes de pauvreté, de fraude électorale, d’analphabétisme, d’armées tribalisées, soient résolus…
Ils ne nous aiment vraiment pas, nos dirigeants qui continuent à traiter avec l’affreux colon français.
Tiémoko Antoine Assalé
Pour finir sachez qu’en général les réserves des Banques Centrales, sont investies auprès de d’autres Banques Centrales à l’étranger. Et comme pour tout investissement on recherche la sécurité et des profits. On ne va pas investir chez X parce qu’il est notre colon, ou chez Y parce qu’il n’est pas notre colon. On investit là où on peut faire le maximum de profits en prenant le risque minimum.
Elsa Amiel