La bataille de Duékoué vue par un pro Soro
Version revue et corrigée, les méchants d’hier sont des saints, le premier d’entre eux est Guillaume Soro, en attente de canonisation. Et le massacre de Duekoué n’est pas un crime ethnique, juste quelques victimes collatérales victimes du conflit opposant les nouveaux FRCI aux milices libériennes de LG et aux jeunes patriotes recrutés par Charles Blé Goudé.
Shlomit
Pendant longtemps, par respect pour la douleur des ivoiriens qui ont perdu des parents lors de la rébellion et de la crise post-électorale, nous avions décidé de nous taire et d’encaisser tous les coups que nous recevions de la part des pro-Gbagbo. Nous nous sommes tus par solidarité au RDR.
Nous nous sommes tus parce que notre leader, pour panser les plaies des cœurs meurtris des ivoiriens, s’est engagé dans une campagne pour le pardon et la réconciliation.
Si ces attaques venaient de nos amis du FPI, par respect pour leur douleur, nous aurions gardé le silence sur certaines choses. Mais quand ces attaques sur la bataille de Duekoué viennent de certains cadres du RDR pour tenter de salir Guillaume Soro, une fois de plus, depuis qu’il a rencontré les populations du Guemon et celle de Duekoué en particulier, cela nous oblige donc à donner notre part de vérité sur cette épisode sanglant qu’a connu la Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale. Et de donner la part de responsabilité du RDR dans cette crise.
Il est bon de savoir que cette bataille de Duekoué a eu lieu dans le cadre de l’offensive des FRCI, créé par un décret du Président nouvellement élu et reconnu par la communauté internationale comme tel.
Les FRCI sont donc entrés à Duekoué, non pas en qualité de FAFN (Forces Armées des Forces Nouvelles) sous le commandement suprême de Guillaume Soro, mais en qualité de FRCI (Forces Républicaines de Côte D’Ivoire), cette fois-ci sous le commandement suprême du Prado, nouveau chef suprême des armées.
Et si la bataille de Duekoué a été sanglante, cela est due à plusieurs raisons.
1.- La région du Guemon dont Duekoue, était sous le commandement des mercenaires libériens et des jeunes patriotes pendant la crise post-électorale, les FDS (Forces de défense et de sécurité) de Laurent Gbagbo ayant fui la zone.
2.- Avant l’entrée des FRCI dans la ville de Duekoué, cette ville était contrôlée par les mercenaires libériens recrutés par Laurent Gbagbo et par les jeunes patriotes dirigés par Blé Goudé. Ces derniers y faisaient régner la terreur. Surtout sur les ressortissants du Nord, essentiellement militants du RDR,et sur les populations étrangères, précisément les populations burkinabè.
3.- Je me souviens que du Golf Hôtel, je recevais des appels de détresse de certains de mes amis qui me demandaient quand est ce que les troupes de Guillaume Soro viendraient libérer leurs parents qui étaient régulièrement attaqués, tués et dépouillés de leurs biens par les mercenaires libériens et les jeunes patriotes.
Les plus chanceux d’entre ces parents de mes amis en question, qui sont des populations du Nord et les militants du RDR, avaient la vie sauve lorsqu’ils réussissaient à abandonner leurs biens pour fuir et aller trouver refuge à Man. Les moins chanceux d’entre eux, restés dans la ville, étaient soient abattus de sang-froid, soit violées et découpés en rondelles.
Ils étaient punis ainsi parce qu’on leur reprochait d’être du Nord, d’être des militants du RDR et de soutenir en silence le Président Ouattara et Guillaume Soro.
On les soupçonnait même d’être des infiltrés à la solde du Président Ouattara et de fournir des informations sur les positions des mercenaires libériens et des jeunes patriotes. Il fallait donc les neutraliser. Et le quartier général de ces mercenaires libériens et de ces jeunes patriotes, c’était le quartier Carrefour.
4.- Dès l’entrée des FRCI, conduites par le colonel Loss, dans la ville de Duekoué, une bataille de plusieurs jours les a opposés au quartier Carrefour avec les mercenaires libériens et les jeunes patriotes. Plusieurs habitants de ce quartier se sont porté volontaires pour cacher les mercenaires libériens et les jeunes patriotes, qui sont leurs enfants, dans leurs maisons.
Dans leur mission de casser du mercenaire libérien et du jeune patriote, les FRCI sont allés les chercher dans les maisons des civils où ils se cachaient. Bien évidemment, de pauvres innocentes personnes en ont perdu la vie car victimes des effets collatéraux de la bataille rangée entre FRCI,mercenaires libériens et jeunes patriotes.
Certaines populations du Nord et des militants du RDR bien connus, qui ont vu leurs parent abattus froidement devant eux, qui ont vu leurs biens pillés par les mercenaires libériens et les jeunes patriotes, en ont profité pour se venger.
La bataille qui était au départ une bataille rangée entre FRCI et mercenaires libériens et jeunes patriotes,est devenue une bataille inter-ethnique et inter -partis opposant d’une part, les populations gueré aux populations du Nord et aux populations étrangères, surtout burkinabè et d’autre part,les militants du FPI,essentiellement wè au militants du RDR essentiellement du Nord.
Beaucoup de ces populations autochtones ont trouvé refuge dans des camps de réfugiés. Certains jeunes patriotes les y ont rejoint. Les plus chanceux d’entre eux ont trouvé refuge au Libéria.
5.- Bref,la bataille de Duekoue est la conséquence de prise de la ville par les FRCI et de la riposte des populations du Nord et des populations étrangères suite aux tueries que leurs membres ont subis de la part des mercenaires libériens et des jeunes patriotes.
Elle est également la conséquence de la bataille entre le FPI et le RDR.
Faire donc croire que les populations de Duekoue ont subi un génocide de la part des hommes de Guillaume Soro est faux et archi faux. Car à cette période, les partis politiques proches de Guillaume Soro n’existaient pas. Les forces Nouvelles n’avaient pas encore accepté la main tendue du RDR. Les Forces Nouvelles n’étaient pas représentées dans cette région.
S’il y a eu beaucoup de morts et non génocide, cela est du aux conflits entre les FRCI et les mercenaires libériens et les jeunes patriotes. Cela est du aux conflits inter-ethniques que nous regrettons tous. Cela est du également aux conflits inter-partis.
Guillaume Soro n’est donc pas à la base de ce qui s’est produit à Duekoue. Il était certes Premier Ministre et Ministre de la défense à l’époque. Mais il n’était pas le chef suprême des armées. Il n’était pas celui qui donnait les ordres. Il n’a fait qu’exécuter des ordres en sa qualité d’homme de mission. Et lorsqu’il exécutait ces ordres,les cadres et militants du RDR qui l’accusent aujourd’hui, applaudissaient sa bravoure. Ils applaudissaient son héroïsme.
Aujourd’hui, depuis qu’il a reçu les populations du Guemon, dont ceux de Duekoue, ils veulent le faire passer pour ce monstre qu’il n’est pas, dans l’objectif de retourner ces populations contre lui.
Mais ce n’est que vaine tentative car les fils de cette région, qui sont avec Guillaume Soro depuis la rébellion, sauront parler à leurs parents et sauront les désintoxiquer.
Guillaume Soro a commis des erreurs. C’est pour cela qu’il ne cesse de demander pardon aux ivoiriens.
Que ceux qui pensent qu’ils n’ont jamais commis d’erreur dans leur vie lui jettent la pierre.
Et,après Guillaume Soro, je voudrais demander pardon à tous ceux ou à tous les parents de tous ceux qui ont été victimes de la bataille de Duekoue.
Que la Côte d’Ivoire ne revive plus de telles horreurs.
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