Konan Banny s’exprime après l’acquittement de Simone Gbagbo
L’actualité cette semaine en Côte d’Ivoire a été entre autre marquée par la décision de la justice d’acquitter l’ex première Dame Simone Gbagbo accusée de crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale en 2011.
Depuis lors, les réactions se font entendre de partout. L’ex premier ministre Charles Konan Banny qui s’est mué dans un silence total depuis le présidentielle 2015, n’est pas en reste.
Dans une déclaration dont KOACI s’est procurée copie, il encourage à l’administration d’une justice équitable, qui serait à l’en croire, véritable source de la réconciliation nationale.
« Quelle que soit la position qu’il occupe dans l’échelle sociale, quels que soient l’infraction, le délit ou le crime qui lui sont reprochés, tout citoyen doit être traité par la justice comme un justiciable. Et, quelle que soit la nature de ce qui est reproché au prévenu, seule la justice, après en avoir délibéré conformément aux règles du droit, peut le déclarer coupable ou innocent des charges qui pèsent contre lui », indique l’ex gouverneur de la BCEAO qui ajoute: « Par ailleurs, lorsqu’un pays sort d’une crise si grave que l’autorité publique décide de mettre en œuvre un programme de justice dite transitionnelle, les recommandations issues des mécanismes de cette justice transitionnelle doivent être examinées et traduites en actes de gouvernement. »
Selon le natif de Yamoussoukro (centre), c’est pour aider Ouattara à réaliser son objectif de réconciliation nationale qu’au nom de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), qu’il lui a fait des recommandations dont certaines concernent précisément la justice. Banny souligne: « La justice doit être équitable, c’est-à-dire qu’elle doit s’appliquer de la même façon à tous les citoyens et selon le droit. Elle doit être indépendante. Elle le sera si la séparation des pouvoirs exécutif, législatif. »
Poursuivant , l’homme qui voulait briguer à la magistrature suprême du pays en 2015 avant de se désister , juge que le verdict prononcé par la justice sur le cas de Silone Gbagbo serait, un sujet de satisfaction .
« Sous ce rapport, le verdict rendu le mardi 28 mars 2017 par la Cour d’assises chargée de juger Mme Simone Gbagbo pour crimes contre l’humanité est un sujet de satisfaction. Non pas parce qu’il absout la prévenue, mais parce qu’il est conforme aux conclusions de tous les spécialistes qui, après avoir examiné la procédure en cours, ont considéré qu’elle ne permettrait pas de prononcer un jugement équitable », a justifié Konan Banny.
« La réconciliation nationale n’est pas incompatible avec la justice. Les personnes accusées doivent certes être jugées. Mais une fois que le verdict a été prononcé, la plus haute autorité de l’État, qui a le devoir de rassembler la Nation pour faire face au destin de la Côte d’Ivoire, peut aussi faire usage du droit de grâce reconnu au Président de la République par notre arsenal juridique. Il ne s’agit pas d’absoudre “a priori“ les crimes et les délits qui font l’objet des délibérations de la justice, mais de mettre l’accent sur les procédures d’apaisement, de conciliation, de restauration du lien civil et de revitalisation de la citoyenneté, parce qu’il faut ressouder la nation et rétablir la culture de la paix. » explique l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo.
Pour conclure, Charles Konan Banny, rappelle que les ivoiriens ont, selon lui, «un héritage prestigieux à restaurer, une place dans le concert des nations à reconquérir, une promesse faite à l’humanité à tenir. Et le pays ne sera véritablement la terre d’espérance rêvée par nos pères que si, selon lui, par « l’œuvre de justice et de réconciliation, nous en faisons à nouveau la patrie de l’homme et du citoyen », a conclu le membre du bureau politique du PDCI-RDA.
Donatien Kautcha, Abidjan, Koaci
AbidjanTV.net