Justice de classe – De la prison ferme pour Maria et ses camarades co-accusés à Valence
Justice de classe – De la prison ferme pour Maria et ses camarades co-accusés à Valence (communiqué de la fédération PCF de la Drôme)
Procès de Maria et de ses trois autres co-accusés : un verdict pour l’exemple !
A l’évidence, la logique qui avait prévalu pour mettre en détention préventive ces quatre manifestants, à savoir faire un exemple, a continué à être la ligne suivie par le Procureur de la République. La dureté de ses réquisitions dont le jugement final est fortement empreint en atteste. Si l’objectif poursuivi est d’endiguer la mobilisation sociale face aux politiques actuelles et de dissuader de manifestations futures, il risque de ne pas être atteint. D’une part, ce n’est jamais par plaisir que les gens manifestent leur mécontentement dans la rue mais par nécessité quand toutes les autres voies de négociations sont bloquées. De l’autre, l’utilisation de la force n’a jamais supprimé la misère et les mauvaises conditions de vie. Elle étouffe momentanément le mécontentement jusqu’à ce qu’il ressurgisse plus fort.
Les preuves des coups portés contre les policiers par les quatre condamnés si elles semblent évidentes pour le parquet, ne le sont néanmoins pas totalement pour le commun des mortels. Par exemple pour Maria, rien sur la vidéo ne permet d’affirmer qu’elle a frappé un des policiers, elle a d’ailleurs toujours démenti ses accusations. C’est donc une question d’interprétation, les images ne permettant pas d’élucider ce point. Son seul fait est d’avoir tiré le bonnet du policier dans un geste de désarroi face à ce dernier entrain de dégainer. Trois mois de prison ferme pour ce geste alors qu’elle n’a jamais eu affaire à la justice, alors que régnait sur place une grande confusion et qu’autour des policiers était présente une quinzaine d’autres manifestants en rien inquiétés, qui auraient aussi pu porter des coups… Cela fait beaucoup d’éléments de contexte à décharge auxquels il faut ajouter qu’un des deux policiers reconnait ne pouvoir affirmer que Maria a frappé son collègue !
Sur le terrain de la violence, pourquoi ne parle-t-on pas également des conditions d’arrestation de Maria -là aussi il y a une vidéo- interpellée par quatre policiers, gazée, alors qu’elle disait bonjour à une autre personne et jetée à terre. S’il n’est pas question de justifier la violence contre les policiers l’inverse n’est pas plus tolérable ! Aujourd’hui, les policiers gagneraient à réfléchir aux conditions d’exercice de leurs missions face à un pouvoir les transformant en boucs-émissaires d’une situation politique et sociale très dégradée.
Enfin quel est le but poursuivi par l’interdiction de manifester pendant trois ans ? Maria avait déjà manifesté, par exemple à l’appel de la CGT quelques jours avant l’épisode des «Couleures». Elle n’y a eu aucune attitude violente. Ce qui s’est passé le 8 décembre relève d’un contexte particulier où un climat de violence rôdait, le pouvoir médiatico-politique n’ayant cessé pendant une semaine de faire monter la pression. On peut deviner pourquoi ! Comment dès lors ne pas interpréter la décision du Tribunal de Valence comme la volonté de porter atteinte au droit de manifester ? De Vigipirate en Vigipirate bis, les libertés individuelles et collectives sont mises en cause. Un nouveau pallier s’apprêterait-t-il à être franchi ?
Fédération du PCF Drôme