Journalistes de LE TEMPS Convoqués
L’Intersyndicale du secteur des médias dans le film des événements
Arrivé en début d’après midi à la brigade de recherche au Plateau, nous avons eu avec le commandant en charge du dossier, un entretien de demande d’informations et de précision de la position de l’ISMCI sur la situation de nos camarades.
Note spéciale au commandant en charge du dossier qui a traité nos amis avec élégance et respect de leur statut. devant nous, les deux camarades ont été conduits au parquet devant un substitut du Procureur de la République, embarqués dans un véhicule de la gendarmerie bien encadrés de part et d’autre par des hommes légèrement armés.
Sans menottes, en costume bleue nuit, Yacouba Gbané le DP de le Temps et Tehin Barthélemy le Rédacteur de l’article incriminé, sont sortis et de la Brigade et du bureau du substitut du Procureur. Direction, la petite salle de la Cour d’appel du Tribunal du Plateau pour un procès illico presto
Approché, le substitut du Procureur, nous causera d’un ton amical avec ferme promesse faite sur la volonté de la Justice ivoirienne de se conformer aux droits de l’Homme ainsi qu’à ceux de la Liberté de la Presse.
Sans nous réjouir de ces propos, nous en félicitons la Justice tout en indiquant attendre avec grand espoir la mise en liberté de nos camarades seule preuve pour nous convaincre de tels dires.
Yacouba Gbané et Téhin sont poursuivis pour « flagrant délit de diffamation »
ils sont toujours jusqu’au moment où nous écrivons ces mots dans l’attente du début de leur procès
Sam Wakouboué
porte-parole adjoint de l’Intersyndicale du secteur des médias en CI
Les « journaux bleus », proches du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) ont dénoncé mercredi des « sanctions abusives », au lendemain de la condamnation de deux journalistes du quotidien Le Temps à une amende de cinq millions de Fcfa chacun pour « diffamation à l’encontre de certaines autorités gouvernementales », dans une note.
Le directeur de publication Yacouba Gbané et le journaliste Barthélémy Téhin ont été condamnés mardi à Abidjan « au terme d’une procédure ultra-rapide », a déploré le Collectif des journaux bleus (CJB), qui « se réserve le droit d’entreprendre d’autres actions pacifiques et légales contre ces sanctions abusives », selon la note signée du président, César Etou, directeur de publication de La Voie Originale.
La sanction pécuniaire est « lourde, arbitraire et inacceptable », a poursuivi M. Etou, ajoutant que selon les informations reçues, « les juges ont prononcé cette condamnation sans révéler aux accusés de quelles «autorités gouvernementales diffamées» émane la plainte ».
« Pour la presse, (la condamnation de ces journalistes) rappelle et reconduit, enfin et surtout, toutes les tentatives du régime pour casser les journaux bleus avec de nombreuses suspensions infligées depuis 2012 », a relevé le collectif, invitant les organisations professionnelles « à plus de solidarité avec le journal frappé, pour prévenir toutes autres manœuvres du même genre ».
Convoqué mardi matin à la brigade de recherches de la gendarmerie suite à la publication d’un article de Barthélemy Tehin intitulé: « Fraudes au sommet, corruption…. la Côte d’Ivoire, un véritable Etat voyou », les deux journalistes ont été déférés devant le parquet et jugés dans la soirée.
« Nous avons assumé nos écrits », a réagi M. Tehin, jugeant « dommage » que la justice « refuse à des prévenus de préparer leur défense », en allusion à la réaction de leur avocat, Maître Claver N’Dry, qui a claqué la porte après le rejet de sa demande de report d’un jour.
Manuella YAPI, Alerte info/Connectionivoirienne.net