Journalistes bleus : deuxième nuit derrière les barreaux
Déclaration relative à l’interpellation des journalistes de la presse privée en Côte d’Ivoire
Cinq (5) journalistes sur six (6) convoqués, tous issus des quotidiens privés Le Temps, Soir Info, l’Inter et Notre Voie, ont été interpellés le dimanche 12 février 2017 et ont été gardés à vue au camp de la Gendarmerie d’Agban, alors qu’ils offrent toutes les garanties de représentation et qu’ils ont tous volontairement déféré à la convocation des gendarmes. Leur audition devait continuer ce lundi, à la Brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, à Abidjan-Plateau.
Dans un communiqué de presse, le procureur de la République justifie cette autre persécution indécente contre la presse libre ivoirienne par les prétendus délits suivants : « Incitation à la révolte, atteinte à la sureté de l’Etat, atteinte au secret défense et diffusion de fausses informations ». Il est reproché aux journalistes d’avoir publié des informations livrées par les mutins eux-mêmes, relativement à la récente mutinerie des Forces spéciales.
Sans présager de l’issue de cette procédure que rien ne justifie, la Coalition des Journaux Bleus (CJB) :
– Constate que le pouvoir laisse en liberté ceux qui tirent des coups de feux pour s’en prendre aux journalistes qui titrent sur ces manifestations ;
– Déplore cette nouvelle et honteuse atteinte à la liberté de la presse, qui s’ajoutent aux barbares suspensions des Journaux Bleus ;
– Exige la libération immédiate et sans condition des journalistes arrêtés ;
– Se tient prêt à toute action collégiale aux côtés des organisations professionnelles contre la dégradation de plus en plus accentuée de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 13 février 2017
Pour La Coalition des Journaux Bleus
Le Président
César ETOU
_______________
Breaking news en CI/ Alors qu’ils détiennent les journalistes le regime vient de payer 7 millions aux aux soldats Forces Speciales. LIBEREZ LES JOURNALISTES
PRIMES AUX FORCES SPÉCIALES : PLUS DE
PRÉCISIONS
Pour tromper la vigilance des ivoiriens , à 10h 45 minutes , un camion de distribution de billets de banque du genre BRINKS mais de couleur noire fait son entrée dans le camp des FS à Adiaké pour payer mains à mains afin d’éviter toutes traces .
Les consignes sont les suivantes :
-Tous les téléphones fermés
– chacun émarge devant son nom après avoir reçu les 7 millions.
Donc le gouvernement a tenu sa promesse face aux FS laissant pour compte les FDS et consorts.
Ils ont donc emprisonné les journalistes pour rien car ils ont dit la vérité.
Gala Golo/#2cm225/#REZOPANACOM
#AFRIKANEWSGROUP
______________
nos confrères vont passer encore une seconde nuit au camp d’Agban. Après avoir été entendu aujourd’hui à la brigade de recherches. Deux parmi eux, dont Gbané et Bamba sont mal en point. aucun soin idoine ne leur est administré. demain ils seront présentés au procureur Adou Richard. disons non à leur inculpation. par des actions fortes dont des marches et des journées presse morte.
Zouzouko Nguessan Capello
Selon les absurdités du régime Ouattara que transmet « Jeune Afrique », les six journalistes emprisonnés depuis hier sont ceux qui ont incité les mutins à se soulever.
Franchement est ce que ce monde est sérieux?
Fier Ivoirien
__________________
JOURNALISTES EMPRISONNÉS EN CÔTE D’IVOIRE
Déclaration du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) relative à l’arrestation et à la détention de cinq journalistes
I. LES FAITS
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI), a été informé, dans la journée du dimanche 12 février 2017, de la convocation, par la brigade de recherche de la gendarmerie nationale, de plusieurs responsables de journaux et des journalistes, aux fins d’être entendus. Il s’agit de MM. Coulibaly Vamara et Amadou Ziao, directeur de publication et rédacteur en chef du quotidien L’Inter, Bamba Franck Mamadou, directeur de publication du quotidien Notre Voie, Gbané Yacouba et Ferdinand Bailly, directeur de publication et journaliste du quotidien Le Temps.
Après plusieurs heures d’interrogatoire, tous ces journalistes ont été conduits, manu militari, au camp de gendarmerie d’Agban où ils sont détenus. Selon plusieurs témoins, les journalistes ont été informés qu’ils étaient poursuivis sur instruction du procureur de la république, Adou Richard, pour divulgation de fausses nouvelles, incitation à la révolte. Ces accusations du procureur seraient en rapport avec des articles de presse relatifs à la mutinerie des soldats des forces spéciales de l’armée ivoirienne.
II. NOTRE ANALYSE
Au regard de ces informations, le SYNAPPCI tient à marquer son indignation et sa profonde déception face à la persistance d’attitudes et pratiques proprement illégales visant à humilier les journalistes en Côte d’Ivoire, et ce, en violation flagrante de la loi et des engagements internationaux de notre pays. Cet autre épisode des attaques contre la presse dans notre pays, vient raviver malheureusement les souvenirs douloureux des périodes les plus sombres de la vie de notre pays.
Le SYNAPPCI, tient aussi à rappeler, que les informations relatives à la mutinerie des soldats des forces spéciales, notamment celles relatives aux accords intervenus entre eux et le gouvernement, ne peuvent, en aucun cas, être assimilées à une incitation à la révolte.
III. NOTRE POSITION
En conséquence de tout ce qui précède, le SYNAPPCI condamne fermement cette énième atteinte flagrante à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, deux droits fondamentaux de l’homme, reconnus et protégés par la constitution ivoirienne et la loi 2004-644 portant régime juridique de la presse en Côte d’Ivoire.
Le SYNAPPCI exige donc la libération immédiate et sans conditions des journalistes illégalement détenus.
Le SYNAPPCI tient à rappeler au Président de la République, Alassane Ouattara, garant de la loi, de la Constitution et des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, qu’il s’est plusieurs fois engagé, publiquement, à protéger les journalistes contre toutes sortes d’abus et de violations de leurs droits fondamentaux.
Le SYNAPPCI constate malheureusement, que la situation actuelle est en parfaite contradiction avec les engagements du chef de l’Etat. C’est pourquoi, le SYNAPPCI invite le Président de la République, à faire mettre un terme à la procédure engagée contre nos camarades. Parce que pour nous, en période de crise, les attaques contre la presse ne sont jamais un bon signal et ne sont surtout pas un facteur de stabilité et de restauration de la confiance entre les populations.
Le SYNAPPCI appelle, enfin, tous les journalistes et tous les professionnels des médias de Côte d’Ivoire à se mobiliser pour dénoncer ces atteintes intolérables au libre exercice de leur métier et faire respecter leurs droits.
Fait à Abidjan, le 13 février 2017
Pour le SYNAPPCI
Le Secrétaire Général, Guillaume Gbato