Interview du numéro 1 du FPI sur les ondes de RFI
ASSOA ADOU SUR RFI CE 24/12/2020
RFI: Assoa Adou bonjour,
Assoa Adou: Bonjour,
Les élections législatives sont prévues dans les 3 mois à venir quelle sera l’attitude du Front Populaire Ivoirien ?
– Notre Comité Central qui s’est réuni hier a décidé d’aller aux élections législatives avec l’accord du président Laurent Gbagbo qui nous encourage et demande à tous ses militants et militantes de se mobiliser pour qu’on est beaucoup d’élus.
Vous nous disiez avant la présidentielle que la commission électorale n’est pas neutre. Est-ce qu’aujourd’hui vous avez changé d’avis?
– Non, non, non, nous n’avons pas changé d’avis. La commission elle est toujours ce qu’elle. Le Conseil constitutionnel est également dans une position de non respect de la constitution mais en politique il faut toujours se battre.
Et avant ces législatives vous espérez une réforme de la commission électorale?
– Mais la commission électorale est ce qu’elle est; et nous demandons en accord avec nos partenaires de la plate-forme de l’opposition et les autres que cette commission soit reformée. Et il y a eu une réunion lundi avec Monsieur le premier ministre, hier (Mercredi) avec le ministre de l’intérieur mais nous constatons déjà que ne veulent pas aller dans le sens d’une vraie réforme.
Mais justement si vous n’obtenez pas ce que vous demandez vous irez quand même aux législatives?
– Nous irons aux législatives en prenant toutes les dispositions pour ne pas que notre victoire nous soit volée.
Alors vous dites que cette décision a été prise avec Laurent Gbagbo qui vit encore en exil à Bruxelles, est ce qu’un début de dialogue est mis en place entre parti et le pouvoir?
– Le dialogue que le pouvoir est en train de faire ce n’est pas ce que Laurent Gbagbo a demandé. L’opposition et Laurent Gbagbo ont demandé que les forces vives de la nation ivoirienne se retrouvent autour d’une table pour définir les nouvelles règles du jeu et c’est ce que M. Ouattara et ses partisans refusent. Nous, nous avons un slogan qui dit « Asseyons-Nous et discutons » et ils ont un slogan qui est tout à fait le contraire et qui dit: « Nous allons les broyer c’est à dire que nous allons les tuer ».
Mais tout de même le mois dernier suite à l’insistance de l’ancien chef de l’Etat, les autorités ivoiriennes ont fini par délivrer deux passeports à Laurent Gbagbo…
– C’est vrai, ils ont délivré mais ils devraient même donner à Laurent Gbagbo sans qu’il ait demandé.
N’est-ce pas la preuve qu’il ait un début de dialogue entre vous?
– C’est ce qu’on croyait mais on voit que c’est un jeu qu’ils sont en train de faire. Ils devront pas aller dans le sens de la décrispation parce qu’ils peuvent vous donner le passeport et vous dire « on n’est pas prêt, on n’est pas prêt, attendez, on n’est pas prêt ».
Alors justement à quelle date espérez-vous un retour de Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire, il espérait rentrer avant la fin de cette année?
– Mais si ça ne tenait qu’à moi seul, je vous dirai même « la semaine prochaine Laurent Gbagbo doit arriver ici ». Maintenant s’il n’arrive pas nous allons demander à ses militants et sympathisants de se mobiliser pour réclamer son retour.
Donc vous n’écartez pas la mobilisation de vos militants pour cela hein?
– Mais nous allons le faire. Nous allons mobiliser nos militants.
En Côte d’ivoire Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation de 20 ans de prisons pour « pillage de la BCEAO »; est-ce que ça ne complique pas son retour?
– Ici en Côte d’ivoire on sait qui a pillé. Ce n’est pas Laurent Gbagbo.
Donc vous espérez une mesure d’amnistie ou de grâce de ce point de vue non?
– Mais c’est tellement simple. Monsieur Ouattara était poursuivi par le président Henri Konan Bédié. Il avait contre lui un mandat d’arrêt international. Laurent Gbagbo quand il est arrivé au pouvoir, a pris une loi d’amnistie pour admettre M. Ouattara en Côte d’ivoire pour qu’il puisse participer à la vie politique nationale. Nous pensons qu’aujourd’hui Laurent Gbagbo mérite tout cela aussi.
Si Laurent Gbagbo ne peut rentrer avant les législatives est ce que vous irez quand même à ces élections?
– D’abord, je n’y pense même pas parce qu’il va rentrer. Pour moi, ce n’est pas une hypothèse. Il va rentrer
Vous pensez qu’en annonçant aujourd’hui ces négociations, c’est pour faciliter ce retour?
– Normalement oui. Lorsque vous avez une opposition qui accepte de compétir pacifiquement aux élections, vous devez applaudir dans cette Afrique où partout y a des conflits.
Et Laurent Gbagbo pourrait-il être candidat aux législatives?
– Cela dépend que de lui.
Votre point de vue: vous lui conseillez d’être candidat ou pas?
– S’il veut être candidat nous allons nous mobiliser pour lui dans circonscription qu’il aura choisie.
Vous n’excluez pas que Laurent Gbagbo soit candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Rires…- Bon on n’est pas encore là bas; mais je pense que si ça arrive ses partisans sont là pour donner leur avis.
https://www.rfi.fr/…/20201224-assoa-adou-fpi-nous-irons…
C Boisbouvier: Est-ce qu’avant ces législatives, vous espérez une réforme au niveau de la Cour constitutionnelle ? Assoa Adou : Nous demandons en accord avec tous nos partenaires de l’opposition, c’est-à-dire le PDCI et toutes les autres plateformes de l’opposition que cette commission soit reformée. Il y a eu une réunion lundi avec monsieur le premier ministre, hier avec le ministre de l’intérieur, mais nous constatons déjà qu’ils ne veulent pas aller dans le sens d’une vraie réforme C. BOISBOUVIER : Et justement, si vous n’obtenez pas ce que vous demandez, vous irez quand même aux législatives ? Assoa Adou : Nous irons aux législatives en prenant toutes les dispositions nécessaires pour que nos victoires ne nous soient pas volées. C. Boisbouvier: Alors, vous dites que cette décision a été prise avec Laurent Gbagbo qui vit toujours à Bruxelles, en Europe. est-ce qu’un début de dialogue est mis en place entre votre parti et le pouvoir ? Assoa Adou : ce que le pouvoir est entrain de faire, ce n’est pas ce que Laurent Gbagbo a demandé. L’opposition et Laurent Gbagbo ont demandé que les forces vives de la nation ivoirienne se retrouvent autour d’une table pour définir les nouvelles règles du jeu et c’est ce que monsieur Ouattara et ses partisans refusent. Nous, nous avons un slogan qui dit » asseyons-nous et discutons ». Eux, ils ont un slogan qui est tout à fait le contraire qui dit » Nous allons les broyer » c’est-à-dire nous allons les tuer. C. BOISBOUVIER : Mais tout de même ; le mois dernier, suite à la demande insistante de l’ancien chef d’état, les autorités ivoiriennes ont fini par délivrer deux passeports à Laurent Gbagbo Assoa Adou : C’est vrai, ils ont délivré mais ils devraient même donner à Laurent Gbagbo sans qu’il ait demandé. C. BOISBOUVIER : Mais n’est-ce pas la preuve qu’il y a un début de dialogue entre vous ? Assoa Adou : Mais c’est ce qu’on croyait, mais on voit que c’est un jeu qu’ils sont entrain de faire. Ils ne vont pas aller dans le sens de la décrispation, parce qu’on peut vous donner le passeport et puis on dit » Voilà, on n’est pas prêts, on n’est pas prêts, attendez « C BOISBOUVIER : Alors justement, à quelle date espérez-vous un retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ? Il voulait rentrer avant la fin de cette annéeAssoa Adou : Mais si ça ne tenait qu’à moi seul, je vous dirais même la semaine prochaine, Laurent Gbagbo doit être ici. Alors s’il n’arrive pas maintenant, comme il a souhaité lui-même, nous allons demander à ses militants, à ses sympathisants de se mobiliser pour réclamer son retourC BOISBOUVIER : Donc vous n’écartez pas la mobilisation de vos militants pour cela hein ? Assoa Adou : Mais nous allons le faire, nous allons mobiliser nos militants:C BOISBOUVIER : En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison pour le pillage de la BCEAO. Est-ce que ça ne complique pas son retour ? Assoa Adou : Ici en Côte d’Ivoire, on sait qui a pillé, ce n’est pas Laurent Gbagbo C BOISBOUVIER : Donc, vous espérez une mesure d’amnistie ou une mesure de grâce de ce point de vue, non ? Assoa Adou : Mais c’est tellement simple. Monsieur Ouattara était poursuivi par le président Bédié. il avait contre lui un mandat d’arrêt international. Laurent Gbagbo, quand il est arrivé au pouvoir, a pris une loi d’amnistie pour admettre monsieur Ouattara en Côte d’Ivoire pour qu’il puisse participer à la vie politique nationale. Nous pensons qu’aujourd’hui, Laurent Gbagbo mérite tout cela aussiC BOISBOUVIER : Si Laurent Gbagbo ne peut pas rentrer pas avant les législatives, est-ce que vous irez quand même à ces élections ? Assoa Adou : D’abord, je n’y pense même pas parce qu’il va rentrer. Pour moi, ce n’est pas une hypothèse. Il va rentrerC BOISBOUVIER : Et vous pensez justement qu’en annonçant aujourd’hui que vous allez à ces élections, cela va faciliter les négociations pour son retour, peut-être ? Assoa Adou : Normalement oui, quand vous avez une opposition qui accepte de compétir pacifiquement aux élections, vous devez applaudir dans cette Afrique où partout il y a des conflitsC Boisbouvier : Et Laurent Gbagbo pourrait-il être candidat à la députation ? Assoa Adou : ça, ça ne dépend que de luiC BOISBOUVIER mais quel est votre point de vue ? Vous lui conseillez d’être candidat ou pas ? Assoa Adou : S’il veut être candidat, nous allons nous mobiliser pour lui dans la circonscription qu’il va choisirC BOISBOUVIER : Et vous n’excluez pas que Laurent Gbagbo soit candidat à la prochaine élection présidentielle Assoa Adou: (Rires) Bon, on n’est pas encore là-bas mais si ça arrive, je crois que ses partisans seront là pour donner leur avis C BOISBOUVIER : Assoa Adou, pour ces législatives, vous appelez à un grand rassemblement de l’opposition, y compris vos frères ennemis du FPI de Pascal Affi N’guessan, du FPI légal ? Assoa Adou : Mais on n’a pas de frères ennemis. On est divergents sur nos ibjectifs politiques mais nous ne sommes pas des ennemis. La prison de la MACA que je connais malheureusement bien parce que j’y ai passé quatre ans, est surpeuplée. Les gens dorment à tour de rôle. C BOISBOUVIER : Et aujourd’hui, que demandez-vous pour votre ex-camarade Pascal Affi Nguessan? Assoa Adou : Mais qu’on le libère, qu’on libère Affi et tous les autres prisonniers politiques civils et militaires. Que tous les exilés rentrent au pays. C BOISBOUVIER: Assoa Adou, merci.