Encore deux ministres accusés de braquage de la CDEAO
Quand Aké N’Gbo prend la parole, c’est avec une gorge nouée qu’il s’adresse à la Cour . Il fixe le juge tout droit, remercie ses avocats et poursuit sur un ton qui jette un froid dans la salle:
« Qu’ai-je fait pour être devant ici? Pour avoir servi les Ivoiriens, j’ai été accusé de tous les mots et les maux. Au-delà des maux, j’ai été accusé de tous les crimes, allant jusqu’à l’atteinte de la sécurité de l’Etat, insurrection, à la rébellion. Je suis passé devant les Assises au final, rien de tout çà. Je n’ai pas usurpé mes fonctions, je n’ai jamais tenté de renverser un gouvernement», J’ai exercé mes fonctions de premier ministre en toute légalité. J’ai exercé mes fonctions de premier ministre en toute légalité. On est en Côte d’ivoire , on se connait, on connaît comment tout se passe, les casses aussi. Je suis professeur d’économie, je n’ai jamais eu l’intention de casser la Bceao. Je suis moi-même une grosse victime de la crise post-électorale. Je n’ai plus rien. Je crois avoir exercé, Monsieur le président, mes fonctions en toute légalité, dans l’intérêt de mon pays»,
Ministre Désiré Dallo: «J’ai permis à l’Etat de fonctionner… Si c’est à refaire, je le referai.Du 6 décembre 2010 au 30 mars 2011, j’ai agi dans la légalité. J’ai servi mon pays , et si, c’est à refaire (poser l’acte qui a consisté au paiement des fonctionnaires) je le referai. Chez moi, tout a été détruit par les hommes en armes. Après le 30 mars, c’était le chaos qui a été installé ici (en Côte d’Ivoire). La Bceao n’a rien perdu. En Côte d’Ivoire on se connait, l’Etat a fonctionné normalement, au niveau de l’ordonnancement des exécutions publiques. Tout est là. Je n’ai rien détruit, ni volé, Monsieur le président. J’ai permis à l’Etat de fonctionner. Vous êtes face à votre destin. Votre décision peut détruire la vie d’une famille ou permettre à des familles de renaître. Que votre décision soit en accord avec votre âme»,
L’ex-Premier ministre du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo , son ex-ministre de l’Economie et des Finances, Désiré Dallo et des huissiers de justice ont comparu ce mardi 26 décembre 2017 dans l’affaire du «braquage» de l’Agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) commis pendant la crise postélectorale, dont ils sont accusés. Laurent Gbagbo et Katinan Koné sont aussi poursuivis pour ces mêmes accusations. Après plusieurs de plaidoiries des avocats de la défense, le juge, Méité Sombé a renvoyé le verdict pour le jeudi 18 janvier 2018 à 15heures au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau
Via Léo Côte D’Ivoire IV