document déposé par les pro-Gbagbo au parlement européen pour exiger sa libération
© koaci.com – Vendredi 14 Avril 2017 –Comme Koaci.com le révélait mardi dernier, les proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo détenu à la Cour Pénale internationale (CPI), pour dit-on, « crimes contre l’humanité et de sang », lors de la crise post-electorale de 2011, ont déposé une motion de soutien au Parlement européen Rechercher européen à Strasbourg en France, afin de plaider pour sa libération.
Nous avons ce jour en notre possession le document officiel remis au cabinet du président du parlement.
Pour éviter tous commentaires, nous vous livrons en exclusivité la motion déposée, par l’entremise selon nos informations, du député européen Rechercher européen et candidat à la prochaine présidentielle Française, Jean-Luc Mélenchon.
Ci-dessous le document en question…
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Pourquoi le Président Laurent Gbagbo et le Ministre Blé Goudé
doivent être libérés de la CPI
STRASBOURG / FRANCE 11 AVRIL 2017
MOTION
NOUS, IVOIRIENNES et IVOIRIENS,
Originaires de tous les horizons de la COTE D’IVOIRE, du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou du Centre, membres de la Diaspora résidant en EUROPE et appartenant à diverses organisations de la Société civile ou à des partis politiques ivoiriens ;
TRES PRÉOCCUPÉS par la gravité de la situation sociopolitique qui prévaut dans notre pays, depuis le renversement du Président Laurent GBAGBO, le 11 avril 2011, suivi de son transfèrement devant la Cour pénale internationale de la Haye, le 30 novembre 2011 et de celui de M. Charles BLE GOUDE, le 22 mars 2014 ;
ET TRES MOTIVES SURTOUT par l’unique objectif de sauver la PAIX et l’UNITE NATIONALE dans cette belle Côte d’Ivoire qui nous est si chère ;
AVONS DÉCIDÉ, en ce 11 AVRIL 2017, de nous mobiliser pour un GRAND RASSEMBLEMENT DEVANT LE PARLEMENT EUROPÉEN, en vue de présenter notre PLAIDOYER en faveur de la libération du Président Laurent GBAGBO et du Ministre Charles BLE GOUDE.
Notre plaidoyer s’articule essentiellement autour de quatre points : 1. Le rappel de la grave crise postélectorale de 2010-2011 et ses conséquences ; 2. Les préoccupations soulevées par cette crise postélectorale au niveau juridique et de la démocratie ; 3. La présentation des raisons justifiant la libération du Président Laurent GBAGBO et du ministre Charles BLE GOUDE ; et enfin, 4. Nos recommandations pour la Réconciliation, la Paix et la Stabilité en Côte d’Ivoire.
(Option contre laquelle nous avons porté une plainte contre la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO, devant la Cour de Justice de la CEDEAO, le 24 décembre 2010, au nom de la Fondation Ivoirienne pour la Démocratie, les Droits de l’Homme et la vie politique : la FIDHOP.)
• Depuis le 11 avril 2011, date de la capture de M. Laurent GBAGBO, et ce jusqu’à ce jour, les proches, les partisans et sympathisants du Président déchu, qui sont qualifiés de « pro-Gbagbo », n’ont pas cessé de subir dans le quotidien, toutes sortes de violations graves des Droits de l’Homme : des chasse à l’homme, des arrestations arbitraires sur fond de règlements de comptes, des actes dégradants et humiliants, des enlèvements, des séquestrations et actes de tortures, des exactions, et parfois des exécutions sommaires et extrajudiciaires…
Comme le témoignent la plupart des rapports des organisations de défense des Droits de l’Homme, tels que : La Croix Rouge, Amnesty International, Human Rights Watch, ainsi que ceux de la Division Droits de l’Homme de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Les crimes les plus éloquents commis par les FRCI ayant eut lieu à l’Ouest, notamment à Duekoué, avec 814 corps massacrés et découverts le 28 mars 2011, ou à Nahibly, dans un camps de réfugiés du HCR, où 201 personnes furent assassinées le 20 juillet 2012.
Aussi, selon les chiffres officiels donnés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et le régime de M. OUATTARA, près d’un million d’Ivoiriens ont-ils fui les violences et se sont-ils exilés, majoritaire dans les pays limitrophes, Ghana, Bénin, Togo, Libéria, Burkina Faso, Guinée…, ainsi qu’en Europe. (Nous en faisons partie.) Par exemple, en fin septembre 2011, on avait pu recenser au Ghana 36 179 Ivoiriens en exil. Essentiellement des proches et partisans du Président GBAGBO : 41 ex-ministres ; 62 anciens ambassadeurs, ou dirigeants de grandes sociétés du pays ; 22 élus ; 15 journalistes et 39 leaders de jeunesse. On les retrouvait dans les camps d’Elubo (1500 réfugiés), de Pin à Takoradi (8500), d’Elmina à Cape Coast (3000), de Budumburam à Accra (3000), de Fetenta à Kumassi (800)…
3/ Que signifie la date du 11 AVRIL pour les Démocrates ivoiriens ?
Pour NOUS, le 11 AVRIL 2011 symbolise « le coup d’Etat » de la Communauté internationale contre la Démocratie en Côte d’Ivoire !
Par cette ingérence inqualifiable et injustifiée, des grandes puissances du monde, notamment la France sous Nicolas SARKOZY et les Etats Unis sous Barack OBAMA, ont porté une atteinte grave à la Démocratie, en violant la Souveraineté d’une Nation ivoirienne indépendante. Les institutions de notre pays, sur lesquelles repose notre Démocratie en construction depuis le 30 avril 1990, date de la proclamation du multipartisme, en l’occurrence le Conseil Constitutionnel, a été bafoué.
C’est pour crier notre indignation à la face du monde entier que chaque année, nous commémorons le 11 avril ; comme nous célébrons aussi le 30 avril marquant l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire.
• Qui peut contester le pouvoir du Conseil Constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire en matière électorale ?
En République de Côte d’Ivoire, il est incontestable que le Conseil Constitutionnel est le juge suprême et définitif des élections présidentielles. Comme le prescrivait l’Article 94 de la précédente Constitution : « Le Conseil Constitutionnel proclame les résultats définitifs des élections présidentielles. »
Et dans l’hypothèse-même où cette institution venait à se tromper dans une de ses décisions, la Loi fondamentale ivoirienne ne laisse aucune possibilité : « Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux Pouvoirs publics, à toute Autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale. » (C’est l’équivalent de l’Article 62, alinéa3 de la Constitution française.)
Enfin, l’Article 23 de la Constitution ivoirienne au moment de la crise exigeait des Ivoiriens et des étrangers vivant dans ce pays, le respect strict de la Constitution : « Toute personne vivant sur le territoire national est tenue de respecter la Constitution, les lois et les règlements de la République. »
• La Certification de l’émissaire des Nations Unies pouvait-elle être au-dessus de la décision du Conseil Constitutionnel ?
Il est indispensable de rappeler qu’en dépit de la grave crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, ce pays est demeuré un Etat de droit, souverain, fondé sur une Constitution adoptée par référendum et qui consacrait la IIème République depuis le 1er août 2000. (C’est seulement le 8 Novembre 2016 qu’une nouvelle Constitution vient d’être promulguée par l’actuel Chef de l’Etat). Et toutes les Résolutions prises par le Conseil de Sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire le précisaient à chaque fois. C’est le cas de la Résolution 1765 qui institua la Certification des élections de sortie de crise en Côte d’Ivoire, où le Conseil « réaffirme son ferme attachement au respect de la souveraineté, de l’Indépendance, de l’Intégrité territoriale et de l’unité de la Côte d’Ivoire, et rappelle l’importance des principes de bons voisinages, de non-ingérence et de coopération régionale ».
Dès lors, on peut légitimement se demander si le Représentant Spécial du Secrétaire Général (RSSG) des Nations Unies en Côte d’Ivoire n’est pas allé au-delà de sa mission de Certificateur des élections, telle que définie par la Résolution 1765 et s’il n’a pas ainsi porté une atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, en décidant de certifier des résultats provisoires de la Commission Electorale Indépendante (CEI), proclamés en dehors du délai légal et en méconnaissance du cadre et des normes réglementaires prévus par le Code électoral ivoirien, et de surcroit, sans prendre en compte les réclamations d’une partie protagoniste comme l’a fait le Conseil Constitutionnel.
Le dénouement de la crise ivoirienne, tel qu’envisagé par la Communauté internationale laisse comprendre qu’au nom et à cause de la Démocratie, l’humanité aurait décidé de sacrifier les droits sacrés qui caractérisent l’être humain, à savoir la Vie et la Dignité humaine, qui fondent les Droits de l’Homme.
Car, si la Démocratie semble avoir été restaurée en Côte d’Ivoire, selon la volonté de la France, elle aura coûté la vie de plusieurs milliers d’humains : des hommes, des femmes et des enfants, qui étaient déjà victimes de la pauvreté qui sévit sur le continent africain et qui ont péri dans cette crise.
• La Démocratie n’a-t-elle pas pour but de garantir et de protéger les Droits de l’Homme ?
C’est un véritable paradoxe et une mauvaise lecture de la Démocratie, si nous venions à croire que ce système politique se fie des Droits de l’Homme.
En effet, si l’on s’en tient à la formule simple de Lincoln qui la définit comme « le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple », on devrait aisément comprendre que la finalité de la Démocratie n’est rien d’autre que l’Homme et son bonheur.
S’il y avait donc une hiérarchie à établir, entre la Démocratie et les Droits de l’Homme, l’humanité devrait être plus exigeante, voire intransigeante sur la question des Droits de l’Homme ! Car, avant de démocratiser, il faut d’abord vivre.
• La Communauté mondiale aurait-elle fait le choix d’encourager et de soutenir les rébellions comme moyen d’instaurer la Démocratie ?
Bien au contraire, ces rebelles, qui méconnaissent et qui violent pourtant le Droit international humanitaire et les Droits de l’Homme, ont bénéficié de toutes les attentions des grandes nations dites démocratiques.
Et si donc M. Nicolas SARKOZY avait induit le monde entier en erreur ; rien que pour faire installer son ami personnel Alassane OUATTARA à la tête de la Côte d’Ivoire ? Ce qui rappelle l’attitude du Président américain Georges BUSH, qui avait aussi menti sur les raisons ayant motivé l’invasion unilatérale l’Irak par l’armée américaine en 2003, pour laver l’affront du 11 septembre 2001.
Sans occulter le fait que, selon les estimations judiciaires, ce procès pourrait s’étendre jusqu’en 2022 ; alors que l’ex-Président ivoirien qui a subi les bombardements étant dans la résidence présidentielle, totalise aujourd’hui plus de soixante (70) ans.
L’attitude des juges de la CPI donne à réfléchir ! Elle laisse comprendre que leur liberté et leur indépendance semblent bâillonnées par les volontés des puissances ayant exigé l’arrestation de MM. GBAGBO et BLE GOUDE. Tout laisse donc croire que leurs décisions seraient guidées et viseraient plutôt à satisfaire des objectifs de la Communauté internationale : à savoir, maintenir le Président Laurent GBAGBO à la Haye, afin d’aider M. Alassane OUATTARA à aller au terme de ses deux (premiers) mandats en Côte d’Ivoire.
Sinon, au regard des faits et des chefs d’accusation, plusieurs arguments plaident en faveur de la libération – ne serait-ce que provisoire – des deux détenus ivoiriens.
• A propos de « la marche » dite pacifique organisée par les partisans de M. OUATTARA sur la RTI, le 16 décembre 2010 :
La « marche » dite pacifique organisée par le RHDP et les ex-rebelles pro-Ouattara, le 16 décembre 2010, sur la RTI et la Primature, était plutôt une véritable épreuve de guerre menée par les ex-rebelles pro-Ouattara contre la République ! Et ils étaient soutenus par les Casques bleus de l’ONU !
• A propos du « massacre des 7 femmes d’Abobo », imputé aux Forces de Défense et de Sécurité d’alors, au début de mars 2011 :
Le « massacre des 7 femmes d’Abobo », imputé aux FDS au début de mars 2011, semble être une bavure, en riposte aux éléments du « Commando invisible » se réclamant de M. OUATTARA et ayant infiltré les populations civiles : ce commando s’attaquait toujours aux éléments FDS, causant des dizaines de morts dans les rangs de ces derniers à Abobo.
Dès lors, grâce aux témoignages à la CPI, le monde entier a fini par découvrir désormais la stratégie utilisée dans la crise de 2010-2011 par les ex-rebelles pro-Ouattara et les partisans du RHDP pour faire accuser le Président Laurent GBAGBO et son pouvoir. En effet, en prétextant d’organiser des marches pacifiques, informations relayées sur leur Télévision-CI (TCI), les ex-rebelles en profitaient pour infiltrer les civiles et massacrer les FDS : les populations civiles ont donc été utilisées comme du camouflage ou du bouclier humain.
• A propos des massacres commis à Duekoué par les ex-rebelles pro-Ouattara, ou « le Génocide Wè » :
Dans une consternation insoutenable, les Ivoiriens ont découvert, les 28 et 29 mars 2011, sur les chaines de télévisions du monde entier et grâce à la Croix Rouge, des corps calcinés, déchiquetés à la machette ou criblés de balles, d’enfants, de femmes, de jeunes et de vieillards, tous originaires du peuple Wê, résident à Duekoué, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. On a dénombré ce jour-là au total 814 cadavres.
On se demande alors pourquoi les Wê ; qu’ont-ils fait par rapport aux autres ethnies du pays, pour être massacrés de la sorte ? Il paraîtrait que c’est parce qu’ils auraient massivement voté pour M. Laurent GBAGBO, qu’ils seraient des « pro-Gbagbo ». Mais alors pourquoi un tel massacre ne s’est-il pas produit dans le Sud où M. GBAGBO a fait ses plus gros scores ? Pourquoi les Bhété par exemple, l’ethnie de l’ex-Président, n’ont-ils pas été particulièrement ciblés ?
La meilleure réponse à ces questions a été révélée le vendredi 20 juillet 2012, dans le camp du HCR des réfugiés de Nahibly, lorsqu’un autre massacre du Peuple Wê a eu lieu ; au vu et au su des autorités de l’Etat ivoirien (le Préfet, le Maire, le commandant de brigade de la gendarmerie…), et en présence des Casques bleus de l’ONU : un contingent marocain. Juste quelques jours après l’assassinat de sept (07) Casques bleus par un commando non identifié. Nos sources ont estimé ce massacre à 201 tués.
A la vérité, il s’agit de massacres manifestement planifiés par le pouvoir de M. OUATTARA, visant à déstabiliser et à exterminer totalement, sinon à chasser les populations Wê des villages, en vue de récupérer leurs riches plantations de cacao et de les redistribuer aux burkinabés ayant combattu avec les FRCI.
Et si nous parlons de « Génocide Wê », c’est parce que les trois conditions minimales pour que l’on parle de Génocide, conformément aux Conventions de Genève de 1948, nous paraissent bien réunies :
1. la volonté ou la motivation d’un individu ou d’un groupe d’individus de tuer : ici il s’agit des combattants Burkinabés, membres des FRCI, se réclamant tous de M. Alassane OUATTARA ; avec pour chef le sieur Ouremy Amadé ;
2. une population cible à exterminer, en partie ou totalement : ici, ce sont essentiellement les Wê ; et enfin,
3. l’ampleur ou la nature des massacres commis et l’impuissance des victimes : des centaines de personnes, femmes, hommes comme enfants, tous sans aucune arme, sont exécutés froidement, devant des témoins.
Pour nous, il est clair que le Chef de l’Etat A. OUATTARA, qui a créé les FRCI et qui cumulait à l’époque les fonctions de Ministre de la Défense avec celle de Chef de l’Etat, est le principal responsable du « Génocide du Peuple Wê »!
Depuis le renversement du Président GBAGBO, le 11 avril 2011, et son incarcération à la Haye, la Côte d’Ivoire continue d’être marquée par les maux suivants :
• la Haine et les Rancœurs subsistent au sein des populations ivoiriennes : les Sudistes et les Nordistes se fréquentent avec grande méfiance ;
• beaucoup de militaires, notamment les ex-Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à qui le nouveau pouvoir reproche d’être demeurées loyales au Président déchu, sont toujours en cavale, ce qui reste un danger potentiel ;
• la chasse aux sorcières et les règlements de compte règnent encore et partout dans le pays : la politique du « rattrapage ethnique » mise en œuvre par le Chef de l’Etat divise les Ivoiriens, notamment dans l’administration ;
• les arrestations arbitraires et les exécutions extrajudiciaires hantent chaque jour les « pro-Gbagbo », et en toute impunité ;
• la Justice est aux ordres du vainqueur de la guerre de 2010-2011, principalement contre les vaincus, puisque les « pro-Ouattara ne sont guère inquiétés par cette justice, ni par la CPI ;
• les leaders d’opposition qui s’opposent franchement au régime d’Abidjan, ainsi que les journalistes sont souvent intimidés, interpellés et emprisonnés ;
Et bien que le Chef de l’Etat Alassane OUATTARA se refuse à admettre ce terme, « Les prisonniers politiques » sont pourtant tous les prisonniers qui sont considérés comme tels par l’Administration ivoirienne elle-même, du fait de leurs opinions politiques supposées et dont l’incarcération est liée à des activités politiques avérées ou présumées. Le nom courant qui leur est attribué est celui de « pro-Gbagbo ».
Par ailleurs, le fait que seuls des « pro-Gbagbo » fassent en majorité l’objet de procédures judiciaires, n’enlève-t-il pas tout crédit à toutes ces procédures judiciaires à leur encontre ? En outre, Ces poursuites contre un seul camp ne demeurent-elles pas improductives du point de vue de la manifestation de la vérité comme du processus de réconciliation nationale ?
Le parti de M. GBAGBO n’a-t-il donc pas raison de considérer que la Côte d’Ivoire reste un pays toujours en crise, malgré et encore plus la « déportation » du Président Laurent GBAGBO à la Haye ; et que le maintien en prison de personnes en fonction de leurs opinions constitue un crime d’autodestruction de la part des dirigeants actuels du pays et un frein à la Réconciliation nationale ?
Ainsi, selon ce rapport, il y a encore à ce jour 228 prisonniers politiques officiellement recensés en Côte d’Ivoire, dont 58 membres des ex-Forces de Défense et de Sécurité (ex-FDS).
Par ‘’officiellement recensés’’, il faut entendre que ces détenus sont en vie et se trouvent dans les liens de la détention, au sein des maisons d’arrêt officielles où il est possible à leurs avocats et à leur famille de leur rendre visite.
Depuis 2012, le nombre total de détenus connaissait une tendance baissière. De 2016 à janvier 2017, le nombre brut de détenus politiques a connu une légère augmentation, de l’ordre de trois (3) personnes. Il faut imputer cette inversion de tendance au climat sociopolitique délétère en fin d’année 2016 en Côte d’Ivoire ; le nombre de nouveaux incarcérés et de libérés s’équilibrant à peu près.
Tableau n° I – Prisonniers politiques en 2016
LIEUX DE DETENTION 30/03/2016 20/09/2016
MACA 190 173
MAMA 7 4
KATIOLA 7 0
DIMBOKRO 6 6
CAMP PENAL DE BOUAKE 6 8
BOUNA 5 1
TOUMODI 5 4
SEGUELA 4 5
MAN 3 3
ECOLE DE GENDARMERIE 3 4
BOUNDIALI 3 3
DABOU 2 2
NON PARVENUS 11
HOPITAL PSYCHIATRIQUE DE BINGERVILLE 1
Les personnalités de l’ancien régime ou proches du Front Populaire Ivoirien, Parti de Laurent Gbagbo, sont au nombre de onze (11).
Tableau n° II – Répartition par catégorie et lieu de détention de personnalités
2 ASSOA ADOU 09/01/2015 Civile CP BOUAKE PREVENU
3 BAI DREPEUBA PATRICE 09/12/2011 Civile CP BOUAKE CD10
4 DAHI NESTOR 01/07/2015 Civile C. P. BOUAKE PREVENU
5 DOGBO BLE BRUNO EN 2011 Ex-FDS EG ABJ CD35
6 EHIVET SIMONE GBAGBO EN 2011 Civile EG ABJ CASS CD
7 KOUA JUSTIN 05/05/2015 Civile CP BOUAKE PREVENU
8 LIDA KOUASSI MOISE 27/10/2014 Civile MAMA PREVENU
9 OULAYE HUBERT 05/05/2015 Civile DABOU PREVENU
10 SEKA YAPO ANSELME EN 2013 Ex-FDS MAMA CD15
11 VAGBA FAUSSIGNAUX 28/06/2011 Ex-FDS EG ABJ CD20
Toutefois, bien que blanchie pour les crimes au sujet desquels M. GBAGBO est poursuivi à la CPI avec M. Blé Goudé, Mme Simone EHIVET devrait restée prisonnière pour purger une peine de vingt (20) ans, pour atteinte à la sureté de l’Etat.
IV- NOS RECOMMANDATIONS POUR LA RECONCILIATION, LA PAIX ET LA STABILITE EN CÔTE D’IVOIRE.
CONSIDERANT que l’intervention de la Communauté internationale dans cette crise, telle que conduite par l’ONU et la France sous M. Nicolas Sarkozy, en faveur de M. Alassane OUATTARA et au détriment du Président Laurent GBAGBO, constitue une ingérence partiale flagrante dans les affaires intérieures d’un pays africain souverain ;
VU que, depuis le transfèrement du Président Laurent GBAGBO devant la Cour pénale internationale (CPI), le 30 novembre 2011, suivi de celui de M. Charles BLE GOUDE, le 22 mars 2014, jusqu’à ce jour, le bureau du procureur de la CPI n’a délivré aucun mandat contre les présumés criminels pro-Ouattara ;
NOTANT que la déclaration faite par l’actuel Chef de l’Etat ivoirien, sur le perron de l’Elysée, le vendredi 5 février 2017, de ne plus transférer d’Ivoiriens à la CPI, est l’aveu d’un complot international planifié contre le Président Laurent GBAGBO et ses proches, en même temps que cette déclaration confirme la thèse de « la justice des vainqueurs » visant à protéger les ex-rebelles ivoiriens, bras armés de M. OUATTARA, qui sont pourtant soupçonnés, depuis 2002, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de violations graves et massives des Droits de l’Homme ;
CONSTATANT que dès l’ouverture du procès, le 28 janvier 2016, la plaidoirie du bureau du procureur est exclusivement à charge, contre MM. GBAGBO et BLE GOUDE, donnant à ce tribunal un caractère non-équitable ;
PERCEVANT enfin que ce procès, tel que conduit, risque, à son terme, de diviser davantage les Ivoiriennes et les Ivoiriens, plutôt que de les réconcilier ;
NOUS, IVOIRIENNES et IVOIRIENS résidents en EUROPE, épris de Justice et de Paix, Militants pour les Droits de l’Homme et pour la Démocratie en Afrique, et Panafricanistes ; au lieu d’envisager des options d’une rébellion armée contre les dirigeants actuels de notre pays ; avons-nous plutôt choisi la voie pacifique, en vue de faire comprendre au monde entier la VERITE sur la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011. Aussi souhaiterions-nous être entendus et soutenus par les PEUPLES D’EUROPE, afin de sauver les populations ivoiriennes d’une situation chaotique toujours latente et pendante.
Et aussi longtemps qu’ils seront incarcérés à la Haye, alors que de pires criminels présumés sont nommés dans les hautes institutions de la Côte d’Ivoire, les tensions sociopolitiques persisteront, jusqu’à exploser un jour.
A l’image de Feu le Président Nelson MANDELA, dont l’accession à la présidence de la République a permis à l’Afrique du Sud de clore définitivement la page de l’Apartheid et de réconcilier la Nation arc-en-ciel, la Libération, ne serait-ce que provisoire, du Président Laurent GBAGBO scellera la réconciliation durable entre tous les Ivoiriens.
De même, la libération du jeune leader charismatique, Charles BLE GOUDE est tout aussi indispensable, afin d’apaiser les rancœurs au sein de la jeunesse ivoirienne.
3/ Du respect des libertés publiques, des Droits de l’Homme et de la Démocratie en Côte d’Ivoire :
Si la libération du Président Laurent GBAGBO et du Ministre Charles BLE GOUDE est indispensable pour la Réconciliation et la Paix en Côte d’Ivoire, le respect des libertés publiques, des Droits de l’Homme et des principes démocratiques par le régime au pouvoir constitue également une exigence essentielle pour la Paix.
Fait à Strasbourg, FRANCE, le 11 Avril 2017
Présentation de la Motion au nom des Leaders ivoiriens de la Diaspora :
Dr BOGA SAKO GERVAIS
• Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
• Ex-Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
• Président de la Fondation Ivoirienne pour la Démocratie, les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
• Ecrivain-Essayiste.
LES LEADERS DE LA DIASPORA PRESENTS ONT TOUS SIGNE LA MOTION