Deux petits marchands ambulants
– Vous avez quel âge?
– Moi Giscard, j’ai 12 ans et mon petit frère Rodrigue a 10 ans.
– Vous vendez pour qui?
– On vend pour nous même.
– Comment ça? C’est pour vous cette marchandise?
– Oui c’est pour nous même.
– Et Papa?
– Notre papa est décédé, on ne l’a pas connu.
– Ooh désolé! Et votre Maman?
– Elle vit, c’est elle qui s’occupe de nous, elle vend des bassines, des cuvettes et autres ustensiles pour s’occuper de nous.
– Donc ça appartient à votre mère la marchandise?
– On dit non, c’est pour nous même, au fait; comme notre mère n’avait pas de soutien, quand moi et Rodrigue on quitte l’école, nous prenons quelques bassines pour aller vendre en se baladant. De plus en plus que les gens achetaient on se faisait du bénéfice et Maman partageait le bénéfice avec nous, c’est ce que notre maman nous donnait comme commission qu’on a utilisé pour nous offrir notre propre commerce, nos propres marchandises.
– Ok je comprends. Ce n’est pas dangereux? Ce n’est pas fatiguant.
– Ça fait maintenant 4 ans qu’on le fait. On est habitué et ça marche bien parce que les gens n’ont pas le temps d’aller au marché, ils profitent pour acheter quand on passe devant leur porte.
– Qu’est ce que vous voulez faire plus tard?
– Moi je veux m’ouvrir une quincaillerie, et mon petit frère Rodrigue m’aide pour le faire ensuite moi je financerai ses études pour qu’il soit le seul intellectuel de la famille.
– Tu veux abandonner les études pour ton petit frère?
– Oui je veux abandonner les études pour lui et lui aussi il se bat pour moi pour que j’ai ma quincaillerie, en retour je payerai ses études pour qu’il sorte Maman de la misère.
– Pourquoi tu compte sur lui?
– Maman n’a pas les moyens de nous scolariser, et Rodrigue est très intelligent à l’école, il est mon petit frère mais il m’a rattrapé au CM2, il aime étudier, moi je m’inquiète pour Maman que pour moi même alors c’est le plan que j’ai tracé.
Que Dieu vous assiste braves garçons.
Rumeurs D’abidjan