dernier volet des « indiscrétions » de Médiapart

Angelina Jolie, Omidyar et le Qatar:
le cabinet caché du procureur Ocampo

6 octobre 2017 Par Stéphanie Maupas
Angelina Jolie, George Clooney, Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, le Qatar… Au cours de son mandat, le premier procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, a laissé Hollywood, la Silicon Valley et certains États utiliser la CPI pour nourrir leur propre vision du monde. Au risque de gager l’indépendance de la Cour.

Printemps 2012. Après neuf ans de mandat, Luis Moreno Ocampo s’apprête à quitter La Haye. Avant de plier bagage, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) veut clore son dossier Palestine. Trois ans plus tôt, Ramallah a réclamé une enquête sur les crimes de l’occupation israélienne. Ocampo n’a jamais demandé aux juges de trancher les épineuses questions juridiques posées par ce dossier. Et ce n’est ni à son adjointe, Fatou Bensouda (aujourd’hui procureure en chef), ni à son service de presse, qu’il demande conseil pour en annoncer la clôture.
Mais à Angelina Jolie.

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« Mardi, je déciderai que le Bureau ne peut pas enquêter sur les allégations de crimes en Palestine », écrit Ocampo à la star américaine. « Les responsables palestiniens comprennent et respectent ma décision. Les Israéliens sont aussi O.K. La question est comment présenter cela aux personnes normales. » Ocampo ajoute : « Au cas où, j’attache la décision que je vais prendre. C’est confidentiel ».
Le secret, si éphémère soit-il, n’est pas le mieux gardé. « Angie » en parle avec son propre conseiller qui y voit l’opportunité d’expliquer les complexités juridiques dans lesquelles évolue cette Cour, chargée de poursuivre les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Angelina Jolie n’est pas seule à avoir conseillé ce procureur. Selon des documents obtenus par Mediapart et analysés avec l’European Investigative Collaborations (EIC) pour Les Secrets de la Cour, stars, lobbyistes et businessmen ont directement inspiré la politique pénale de la jeune CPI sous Ocampo, son premier procureur (2003-2012).

Dans la main du Qatar
Parmi eux, on trouve aussi la Sheikha Moza (l’une des trois épouses de l’ancien émir du Qatar), le patron d’eBay, Pierre Omidyar et sa femme Pamela, l’ONG Invisible Children, George Clooney et d’autres. Ils gravitent dans les sphères du pouvoir à l’ONU, Washington et la Silicon Valley. Ils se cooptent et troquent entre eux fortunes, pouvoir et réseaux. Embarquent en avion comme on prend le métro. Aiment réécrire le monde sur les plages d’Hawaï. Nourrissent une attirance, parfois bien exaltée, pour les pays faillis. Ils rêvent d’un monde meilleur, au risque de bâtir « le meilleur des mondes ».

En arrivant à la Cour en 2003, Ocampo disposait déjà d’un épais carnet d’adresses, compilé à l’époque où il plaidait dans les prétoires de Buenos Aires et présidait l’antenne latino-américaine de l’ONG Transparency International. Ce carnet s’est naturellement étoffé lors de son passage à la CPI. D’autant que si l’Argentin n’est pas homme à plancher des heures sur ses dossiers, il manie avec brio la com’ et les réseaux.
En ce printemps 2012, le Congolais Thomas Lubanga est déclaré coupable de crimes de guerre. C’est le premier verdict rendu par cette cour établie dix ans plus tôt, mais le procès du milicien fut loin d’être exemplaire. Les témoignages d’ex-enfants soldats du Congo ont tous été invalidés et, au cours du procès, Ocampo a refusé par deux fois de se plier aux ordonnances des juges, sans sanctions.
Mais le procureur n’a cure de ces détails. Il revient du Qatar, explique-t-il lors d’une conférence de presse. Il y a rencontré la Sheikha Moza, et a remis son dossier à son organisation, Education Above All (EAA). « Pas seulement les preuves, mais toutes les informations que nous avions sur l’impact », précise-t-il. Le procureur annonce une grande conférence à l’automne, réunissant les ministres de l’éducation des États membres de la CPI. Projet pour lequel il rêve de former un triumvirat avec la fondation d’Angelina Jolie/Brad Pitt et la Sheikha Moza.
Sa première visite à l’émir remonte à 2009. Invité du Qatar Law Forum, Ocampo en rapportera une Rolex. Même si le cadeau de l’émir atterrit dans les caisses du Fonds de la Cour dédié aux victimes, le fait que le procureur puisse accepter un tel cadeau surprend. Ocampo retournera souvent à Doha, au nom d’un « intérêt commun pour l’éducation » avec la Sheikha Moza, lit-on sur l’un des communiqués de la Cour. En février 2012, l’une de ses assistantes demandera au protocole qatari des conseils pour permettre au procureur d’organiser une randonnée dans le désert avec son fils.
Souvent à leur demande, Ocampo a introduit ces acteurs de la jet set globale à celle qui lui succède à partir de juin 2012, et qui fut pendant huit ans son adjointe. Trois mois après son entrée en fonction, Fatou Bensouda est ainsi l’invitée de marque d’Education Above All lors d’une conférence à New York. Curieusement, la fondation de la Sheikha Moza conseille le bureau du procureur sur sa politique pénale concernant les enfants soldats. Le pays, longtemps dirigé par son époux, n’a pourtant, à défaut de le ratifier, pas même signé le traité de la Cour. En terme diplomatique, le message est clair : Doha n’adhère pas à ses objectifs.
Dans le même temps, Luis Moreno Ocampo entre au conseil d’administration de la fondation qatarie. L’ex-procureur n’est pas payé, simplement défrayé, mais demande le financement de projets éducatifs en Colombie, en Bosnie, en Ouganda, au Congo et ailleurs.
Les risques inhérents à une politique pénale basée sur de tels réseaux se concrétisent les 8 et 9 juillet 2017. Invitée à titre privé pour un mariage au Qatar, Fatou Bensouda y rencontre à leur demande l’émir et le ministre des affaires étrangères. Très vite, l’agence officielle qatarie (QNA) annonce que la procureure a exprimé ses regrets pour le blocus décidé début juin contre le Qatar. Qu’elle a dénoncé les violations des droits de l’homme commises par les quatre pays – Arabie saoudite, Égypte, Barheïn et Émirats arabes unis – qui accusent leur voisin de soutenir le terrorisme. La dépêche s’envole sur les réseaux sociaux. Bensouda s’explique dans un communiqué. Elle nie toute déclaration politique, rappelle agir en toute indépendance. La procureure a été piégée.
Alors que la Cour est déjà durablement affaiblie, elle fait encore douter de sa probité tandis que le Qatar peut tranquillement marquer quelques points dans la crise qu’il traverse.

« Angelina Jolie voudrait inviter Kony à dîner et l’arrêter »
Le Qatar n’est pas seul à nourrir un intérêt appuyé pour la Cour. En 2005, la CPI a émis cinq mandats d’arrêt contre les chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), dont Joseph Kony. La terrifiante milice, alors active au nord de l’Ouganda, enlève et enrôle depuis deux décennies femmes et enfants, pille tout sur son passage, signe ses crimes en coupant les lèvres de ses victimes. En 2010, à l’instigation d’Invisible Children et d’Enough Project, deux ONG américaines, Washington envoie plus d’une centaine de conseillers pour la traque de Kony dans la région. Une façon, aussi, d’y déployer des bases militaires.
Après avoir fait envoyer des soldats pour stopper la guerre, douce ironie, Invisible Children lance, en avril 2012, l’opération « Hunting Kony ». Sur une vidéo, mettant en scène le patron de l’organisation et son fils, l’ONG californienne donne une vision simpliste du conflit ougandais, dans un paternalisme guimauve rapidement épinglé. En quelques heures, la vidéo de 30 minutes bat des records d’audience sur internet. Et de critiques. Invisible Children vend son kit – posters et tee-shirts à l’effigie de Kony – à des écoliers, petits chasseurs de primes désormais invités à placarder le visage de l’ennemi public numéro 1 sur les murs de leurs villes. La lucrative opération « Hunting Kony » est un pur exercice de com’ « made in Far West », dans lequel Ocampo tient le second rôle dans la peau du shérif.
Luis Moreno Ocampo ne prend pas ses distances, au contraire. À quelques semaines de son départ de La Haye, en véritable Zuckerberg de la diplomatie, il conseille l’ONG californienne, propose son aide pour mobiliser les ambassadeurs ougandais, centrafricains, congolais, aux Nations unies. À la CPI, le procureur n’est pas parvenu à mettre sur pied sa propre équipe pour traquer les fugitifs, malgré le soutien – mesuré – de quelques États. Luis Moreno Ocampo n’utilise pas ou peu les structures de la Cour, mais adhère sans réserve aux initiatives parallèles privées, pourtant porteuses de conflits d’intérêts.
À Invisible Children, il suggère de travailler avec Angelina Jolie. « Elle voudrait inviter Kony à dîner et l’arrêter », leur dit le procureur. À peine a-t-il quitté la Cour qu’il se rend à leur siège de San Diego et propose son aide pour récolter des fonds. « La fondation de la Sheikha s’appelle Education Above All, mais ne finance pas d’opération d’arrestation. Il est facile de demander à Education Above All de l’argent pour soutenir les écoles en Ouganda », dit-il. Et pour le reste, la Sheikha « peut financer une opération d’arrestation à sa façon », s’avance Ocampo.
La Bridgeway Fondation, branche charitable d’une société texane de fonds spéculatifs, a aussi participé à cette partie de chasse privée contre Kony. Sa directrice s’est allié les services d’anciens mercenaires sud-africains d’Executive Outcomes, de sinistre mémoire en Angola et en Sierra Leone. Elle s’intéresse aussi à la traque du Congolais Bosco Ntaganda, recherché par la CPI. Ce seigneur de guerre est alors à la tête d’une milice de l’Est congolais, soutenue par le Rwanda voisin.
C’est avec elle et Pamela Omidyar, épouse du fondateur d’eBay et patronne de l’ONG Humanity United, qu’Ocampo, en janvier 2011, discute stratégie. « Nous devrions pousser pour Bosco [Ntaganda] et voir comment arrêter le flot d’argent dans la région », écrit-il. Il suggère d’« activer » Hillary Clinton. « Je vais revoir le plan du bureau et reviens vers vous », dit Ocampo. Plus tard, il leur rapporte ses conversations avec le président rwandais Paul Kagame, et son homologue congolais Joseph Kabila.

Pour « réveiller » son mandat d’arrêt contre le chef de guerre, Ocampo interpelle ensuite Catharine MacKinnon. La professeure compte parmi un groupe d’experts censés conseiller le procureur. « Je peux être en contact avec une femme qui a été violée par Bosco pendant un mois et qui est maintenant aux États-Unis. Veux-tu que notre bureau prenne contact avec elle ? », propose l’enseignante. « Il doit être clair que tu ne l’interroges pas pour le bureau, répond Ocampo. Si tu peux rendre public sa situation début décembre, nous pourrons arrêter Bosco. »
En décembre, alors que l’experte se rend à La Haye, correctement défrayée, l’enquêteur en chef d’Ocampo accepte de la recevoir, mais avoue ignorer « ce qu’elle fait réellement pour le bureau ». Lâché par son parrain rwandais en 2013, Bosco Ntaganda s’est rendu et subi son procès à La Haye. Mais les amis d’Ocampo n’y sont pour rien.

« Un homme d’affaires est prêt à payer pour l’arrestation »
Kony et Ntaganda ne sont pas les seuls à susciter les rêves d’aventure. Dans la hiérarchie des mandats d’arrêt de la CPI, le président soudanais Omar el-Béchir est, à Hollywood, une cible très « trendy ». Au début de la guerre civile au Darfour en 2002, des lobbyistes américains – tendance néoconservatrice et chrétiens évangélistes – décidaient de s’engager. Sensible à leur cause, George W. Bush donne son feu vert à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies permettant de saisir la Cour.
En 2009 et 2010, elle lance deux mandats d’arrêts contre le chef d’État soudanais pour crimes contre l’humanité et génocide. « Un homme d’affaires est prêt à payer pour l’arrestation de Béchir », indique alors une source à la Cour. Pierre Omidyar, le fondateur et patron d’eBay, et « le procureur du monde » se sont rencontrés à plusieurs reprises, depuis au moins 2009. Quelques mois après avoir quitté la Cour, Ocampo sera même invité à se détendre au Montage Laguna Beach de Los Angeles, à l’époque propriété de Pierre Omidyar.
La 54e fortune du monde a un projet : récompenser les lieutenants qui fourniraient des preuves contre les hauts responsables de crimes de masse. Derrière des initiatives au premier regard charitables, les « sauveurs » qui gravitent autour du procureur rêvent de changement de régime. Ils n’ont aucun mandat démocratique, mais tirent leur légitimité de leur seule fortune et de leurs réseaux. Et la justice d’Ocampo n’a pas d’odeur.

« Ce serait super d’inventer un système global où tout le monde se sente regardé »
L’affaire Darfour passionne George Clooney. Avec John Prendergast, ex-conseiller de Susan Rice au département d’État américain, il a créé Satellite Sentinel Project (SSP), censée traquer depuis le ciel les criminels du Soudan et du Soudan du Sud. Pour regarder le monde depuis le fauteuil des dieux, ils s’associent à Harvard Humanitarian Initiative. La star de Nespresso se décrit en « paparazzi » du crime de masse. « C’est Harvard, pas la CIA », répond-il aux critiques.
Vice-présidente du Council of Foreign Relations (CFR), un influent think tank américain, Lisa Shields informe Ocampo des premiers résultats en janvier 2011. « Notre petit satellite va baiser quelques sales types », lui a confié George Clooney. « Ce serait super d’inventer un système global où tout le monde se sente regardé », rêve alors Ocampo.
À peine vient-il d’être saisi par l’Onu des crimes commis en Libye, en février 2011, qu’Ocampo interroge George Clooney, par l’intermédiaire de Lisa Shields. « Peux-tu vérifier s’il y a une chance de faire le programme Sentinel en Libye. Ce serait super de mettre la pression sur les généraux de Kadhafi. » Mais Clooney n’est pas prêt. Sentinel n’est pas encore « suffisamment sophistiqué pour aller dans des villes comme Tripoli ».
En 2015, Clooney délaisse Sentinel pour lancer The Sentry. Cette fois, il s’agit de traquer non plus les chefs de guerre mais leur fortune. Dès 2012, son associé John Prendergast avait tenté, avec insistance, d’obtenir du procureur des informations sur les dossiers financiers et bancaires du régime soudanais. The Sentry travaille avec le « C4ADS », the Center for Advanced Defense Studies, où émargent de hauts gradés de l’armée américaine à la retraite. Ils utilisent les services de Palantir, le leader mondial de l’analyse de données numériques.
Ocampo rêvait d’« un système global où tout le monde se sente regardé » ? Palantir l’a fait. Ses fondateurs, dont son président Peter Thiel – devenu fin 2016 le conseiller numérique de Donald Trump –, ont emprunté le nom de Palantir au Seigneur des anneaux. Créée en 2004 dans l’atmosphère sécuritaire post-11-Septembre, la société, évaluée à 20 milliards de dollars, compte comme clients la CIA, le FBI, la NSA, l’US Air Force et depuis l’automne 2016, la DGSI, les renseignements intérieurs français.
Elle fait aussi dans « l’ingénierie philanthropique ». Elle fournit ses services au Centre Carter, la Fondation Clinton et d’autres, dont The Sentry. L’ancien procureur y possède aussi ses entrées. À Gavin Hood, passé par la diplomatie britannique, et devenu l’un de ses employés à la CPI avant de rejoindre le discret géant de la Silicon Valley, Ocampo suggère d’aider la Cour à analyser des écoutes téléphoniques d’une milice active dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Interrogé par l’EIC, le bureau du procureur indique avoir « brièvement utilisé » le logiciel d’analyse de Palantir, gratuitement. Mais n’avoir « aucun contrat ou relations en cours » avec la société.

La femme du patron d’eBay désigne des cibles
Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay, le 28 mai 2016. © Tim Shaffer/Reuters
Pamela Omidyar, la femme du patron d’eBay, va jusqu’à suggérer des cibles au procureur. « Ne pourrais-tu pas simplement dire que tu es en train d’ouvrir une enquête sur Taha ? », le vice-président du Soudan, « comme menace ? », écrit-elle. Au sujet du chef d’État, Pam Omidyar se demande aussi « qui est le “game changer” qui lui fera perdre le pouvoir et le conduira à La Haye ? ». Et trouve effrayant que « la justice soit ignorée au profit d’une paix transitoire ».
Une opinion pour le moins discutable. À l’époque, le couple Omidyar a ses entrées à la Maison Blanche, au Département d’État américain et au sein des lobbies les plus influents de cette jet-set globale.
Interrogés par Mediapart au nom de l’EIC, ni Pierre ni Pam Omidyar n’ont répondu à nos questions. Quant au directeur général de Humanity United, il explique que l’ONG s’efforce « d’être connecté avec divers bénéficiaires, institutions et responsables dans nos domaines d’intérêt, y compris la justice internationale » pour remplir sa « mission ».

Est-il piqué au vif par ses conseillers de fortune ? Le 5 juin 2012, au rapport devant le Conseil de sécurité des Nations-unies, Luis Moreno Ocampo menace l’ambassadeur du Soudan de poursuites pour complicité de crimes contre l’humanité. Le diplomate de ce régime islamo-militaire a eu le tort de contester son rapport. Cette ultime intimidation laisse pantois nombre d’observateurs. Par ses soins, la CPI est de nouveau réduite à ce rôle d’instrument tellement décrié.
L’Union africaine avait, deux ans plus tôt, jugé ce procureur « grossier et condescendant ». Ocampo donne encore aux opposants à la Cour les moyens de la discréditer. Grâce à ses méthodes, une partie de la jet-set internationale aura trouvé l’illusion d’œuvrer pour un monde meilleur. Un enfer pavé de bonnes intentions. Avec la CPI dans le rôle du diable.
Interrogés par l’EIC, Angelina Jolie, George Clooney, Sheikha Moza bint Nasser, John Prendergast, Catharine MacKinnon et Lisa Shields n’ont pas répondu à nos questions.

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