Déclaration du FPi à propos de Médiapart
DECLARATION DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN RELATIVE AUX REVELATIONS DE MEDIAPART SUR LA #CPI
Le journal français d’investigation, Médiapart, a fait récemment des révélations démontrant que l’arrestation et la déportation à la Cour Pénale Internationale (CPI) du président Laurent Gbagbo, en 2011, est le résultat d’un montage politico diplomatique sans aucun fondement juridique ;
En effet, sur la base d’une enquête minutieuse très documentée, Médiapart révèle la collusion entre l’État français, Alassane Ouattara, l’actuel chef d’État ivoirien et le procureur d’alorsde la CPI, Monsieur Luis Moreno Ocampo ;
Entre autres informations, le journal révèle les tractations entre l’État français et la CPI, en décembre 2010, au tout début de la crise dite postélectorale, tractations illustrées, par exemple, par les contacts entre la diplomate française Béatrice Le Frapper, qui disait à cette époque, au procureur Ocampo : « j’ai besoin de savoir ce qu’a donné ta conversation avec Alassane Ouattara » ;
Médiapart révèle en outre que la CPI, par son procureur Luis Moreno Ocampo, a demandé, en avril 2011, à Monsieur Alassane Ouattara, alors retranché à L’Hôtel du Golf,« de neutraliser Laurent Gbagbo », autrement dit d’enlever toute possibilité de mouvement au président Laurent Gbagbo, alors qu’à cette époque, il ne pouvait pas exister de mandat d’arrêt de la CPI, puisqu’il n’y avait eu aucune enquête, et que l’issue de la crise n’était pas connue ;
Une autre révélation est que le responsable du département Afrique d’alors du Quai d’Orsay, le Ministère français des Affaires Étrangères, souhaitait que « Ouattara ne lâche pas Gbagbo, le temps qu’un État de la région envoie l’affaire au CPI au plus vite » ;
Alassane Ouattara, retranché à l’Hôtel du Golf jusqu’au 11 avril 2011, n’était que dans le rôle d’un candidat contestant les résultats officiels d’une élection, et n’a été déclaré et investi président de la république qu’en mai 2011, de sorte qu’il apparaît pour le moins curieux qu’une puissance étrangère et une juridiction internationale traitent avec lui et que la juridiction aille jusqu’à lui faire des propositions d’actions contre un chef d’État élu ;
Le FPI, tout en félicitant Médiapart pour son action en faveur de la vérité :
Note que le journal français le conforte dans ce qu’il a toujours su, à savoir que la Côte d’Ivoire a été victime d’un coup de force de l‘État français, qui tenait à placer à la tête de l’ancienne colonie une personne de son choix, Alassane Ouattara, en dehors de toute norme légale ;
Fait observer, qu’à l’aune des révélations de Médiapart, et vu les péripéties pleines d’incongruités du procès de Laurent Gbagbo à La Haye, il n’est plus permis, à moins d’être animé d’une mauvaise foi sans borne, de croire à la manifestation de la justice dans cette action illégale que subit Laurent Gbagbo depuis plus de six ans ;
Fait également observer que les révélations de Méfiapart, qui ne peuvent nullement être contestées, tant elles sont étayées par une solide documentation et des faits vérifiables à tout moment, contrairement aux allégations de l’accusation qui, depuis des années s’écroulent comme un château de cartes, sonnent la fin de ce jeu criminel de viol de la justice, de mépris de la morale et de piétinement de la dignité humaine ;
Rappelle que le présent Laurent Gbagbo, dès sa première prise de parole devant la CPI, avait été clair et direct en affirmant que « c’est l’État français qui a fait le boulot » : une affirmation aujourd’hui confirmée par Médiapart ;
Au vu de ce qui précède, le FPI :
Encourage les organes de presse, les médias et autres institutions éprises de justice à refuser le mutisme complice et coupable, afin d’aider à donner au monde des possibilités d’un bien être partagé ;
Dénonce l’ingérence méprisante et criminelle de la France dans la vie des États Africains, que les dirigeants français disent avoir en amitié, alors que les faits quotidiens n’arrêtent pas de démontrer qu’en réalité ils ne sèment que la souffrance et la désolation au sein des Africains ;
Demande à l’Union Africaine de se saisir à nouveau du cas Laurent Gbagbo, en demandant, cette fois, réparation, la maltraitance de la part des mêmes bourreaux n’ayant que trop duré ;
Exige, dès à présent, la fin de la mascarade contre Laurent Gbagbo et sa libération immédiate et sans condition ;
Invite les peuples du monde à refuser de s’associer au crime contre la Côte d’Ivoire et Laurent Gbagbo,alors que la vérité est désormais connue de tous ;
Exhorte le peuple ivoirien, qui subit de plein fouet le crime à rester digne et mobilisé, pour les batailles futures.
Fait à Abidjan, le 10 octobre 2017
Pour le FPI, le SG par intérim,
porte parole,
KONE Boubakar