Décès du Président Chirac : quelques informations familiales
repris sur la toile…
MORT DE JACQUES CHIRAC : LES MALÉDICTIONS QUI ONT FRAPPÉ SES 3 FILLES
C’est sur les bancs de Sciences Po que Bernadette de Courcel rencontre Jacques Chirac. Leurs fiançailles ont lieu en octobre 1953, les noces le 16 mars 1956. Ensemble, le couple aura deux filles : Laurence (née en 1958 et décédée en 2016) et Claude (née en 1962). Jacques et Bernadette Chirac ont également « adopté de cœur » une boat-people vietnamienne aperçue en larmes à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaules, Anh Dao Traxel. Trois filles aux destins différents mais tortueux.
Laurence : une vie de souffrance
“Laurence, c’est le drame de ma vie”, dira Jacques Chirac (Chirac, l’inconnu de l’Elysée de Pierre Péan, publié en 2007). Le Président a une vie politique certes bien remplie et auréolée de succès, mais une vie personnelle plutôt chaotique. “Il n’a pas réussi à délivrer sa fille Laurence de l’anorexie mentale qui la détruit à petit feu depuis l’âge de quinze ans”, écrit Arnaud Ardoin dans Président, la nuit vient de tomber, paru en 2017. “Pourquoi lui inflige-t-on cette souffrance ?” Pour Laurence, tout commence à l’été 1973, en Corse.
Elle est alors âgée de 14 ans. Après une balade en voilier, l’aînée Chirac se sent mal, voit la fièvre monter. “Le premier médecin diagnostique une poliomyélite, un second est persuadé qu’elle a une méningite. En fait, personne ne sait vraiment quelle est la nature du mal qui touche Laurence. De retour pendant l’été au château de Bity en Corrèze que possède le couple, Laurence décide de ne plus s’alimenter.
Commence alors un long calvaire pour la famille Chirac, qui va se souder face à l’épreuve.” Laurence s’enfonce dans la dépression. Sa maladie a-t-elle un lien avec la carrière de son illustre père ? Sans doute, admet Bernadette en 2011 dans Conversations, avec Patrick Carolis, en évoquant “un père si peu là.” En 2007, Bernadette Chirac se confie comme rarement sur sa fille aînée dans l’émission Vivement Dimanche, rappelle Candice Nedelec dans Bernadette et Jacques, en 2016.
“C’est une vie que je trouve très triste”, lâche alors l’ex-Première dame sur le fauteuil rouge de Michel Drucker. “Elle n’a pas pu passer l’internat de médecine, elle pesait 27 kilos.” Au total, Laurence Chirac fera huit tentatives de suicide.
Claude : de drame en drame
La vie de Claude n’est pas aussi tragique que celle de Laurence… mais la cadette des Chirac passera tout de même par un chemin semé d’embûches. Elle a 10 ans lorsque sa grande soeur est hospitalisée et se construit avec les démons de cette dernière.
“Quand une famille subit un problème de santé de cette ampleur et de cette brutalité, la vie change complètement”, confie Claude Chirac à Erwan L’Élouet pour son livre Bernadette Chirac, les secrets d’une conquête, sorti en 2019. “La déflagration est intense”, peut-on lire. “La jeune Claude voit ses parents désemparés. Elle grandira plus vite après ce drame.” Claude Chirac évolue avec la peur de perdre sa grande soeur.
“Maman a porté ses enfants, et singulièrement Laurence, à bout de bras, pour permettre à Jacques d’accomplir son destin”, glissera-t-elle. “Elle [Laurence] a tellement voulu mourir… Et lorsqu’elle reprenait conscience à l’hôpital, elle réalisait qu’elle était toujours là, en vie, et plongeait dans un gros désespoir.” Plus tard, Claude Chirac s’épanouit dans la vie nocturne “au grand dam de Bernadette”, relate Jocelyne Sauvard dans Jacques et Bernadette, une histoire d’amour, en 2016.
La maladie de sa soeur ne sera toutefois pas le seul drame que Claude aura à surmonter. “Le rythme effréné de la vie politique lui a permis de ne pas sombrer dans la tristesse après la perte de sa meilleure amie et confidente, Christine Colette, morte dans un accident de voiture en Australie en 1987”, affirme Candice Nedelec.
Après une énième tentative de suicide de Laurence, le couple Chirac fait face à un décès bien réel avec la disparition de son gendre : sept mois après son mariage, Claude devient veuve. Son mari Philippe Habert, politologue, est retrouvé mort à son domicile. “Mélange d’alcool et de médicaments ? Crise cardiaque ? La brutale disparition de Philippe Habert affecte avec une violence sourde toute la famille”, ajoute l’autrice. Claude se réfugie au côté de son père dans la politique.
Anh Dao : les montagnes russes
Elle est la “fille de coeur” des Chirac… mais n’évitera pas les rancoeurs. Recueillie à l’âge de 21 ans, Anh Dao fait partie d’un groupe de boat-people vietnamiens [des réfugiés quittant le pays dans l’espoir d’une vie meilleure, ndlr.] lorsqu’elle rencontre le couple à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en 1979.
Elle passera deux ans dans leur maison avec Laurence et Claude. “La présence d’Anh Dao est bel et bien un divertissement inattendu autant que bienvenu pour toute la famille”, note Candice Nedelec. “Sa présence a apporté une bouffée d’oxygène dans le huis clos avec Laurence.” Pourtant, à l’occasion de la sortie de son livre Chirac, une famille pas ordinaire : les confidences de leur fille de coeur, Anh Dao avoue en 2014 au Parisien que la vérité se trouve bien loin du conte de fées. “J’ai le sentiment d’avoir été utilisée à des fins électorales”, jure-t-elle. “J’étais considérée un membre de leur famille quand Bernadette et Claude avaient besoin de moi pour amadouer la communauté asiatique ou l’opinion publique.”
Elle se justifie ensuite avec mélancolie : “Je n’oublie pas ce que j’ai vécu avec eux. L’amour de mon père me manque.” Jeudi 26 septembre, après l’annonce du décès de son père adoptif par l’AFP, Anh Dao a accepté de s’exprimer au micro de BFMTV. “Comme tous les Français, j’ai appris sa mort par la presse”, a-t-elle ainsi déclaré. “De ma part, en tant que citoyenne et comme tous les Français, on a perdu un grand homme. On parlait toujours de l’Histoire de la France, de De Gaulle, de Mitterrand, mais il y a aussi Chirac.
Comme fille adoptée de Chirac, statut qui durait depuis 40 ans, il y a le côté humaniste. Mon père a un grand coeur, c’est grâce à lui que je suis là. C’est un grand homme, simple, que les Français et moi-même, on aimait comme il était.” En 2014, elle avait confirmé ne plus avoir aucun contact avec la famille Chirac.