CPI, toujours Mangou…
Le procès qui se déroule à la Haye n’a pas pour but de juger de la gouvernance du président Gbagbo mais de déterminer si, comme le dit Fatou Bensouda, il a mis en place un plan commun pour massacrer » des partisans musulmans dioulas » d’Alassane Ouattara. C’est bien précisé.
A partir de là, si quelqu’un vient nous parler de ses problèmes, ou des secrets pour désorganiser l’adversaire, il n’apporte aucun élément pour la manifestation de la vérité.
Avec qui le président Gbagbo a-t-il préparé ce plan ? A qui les ordres ont-ils été transmis ? Qui sont les exécutants ? Qui sont les victimes ? Quel est leur nombre ? Telles sont les questions auxquelles les témoignages sollicités doivent apporter des réponses claires.
Ce procès qui se déroule depuis le 28 janvier 2016 n’est pas non plus organisé pour régler des comptes personnels. Or, depuis le début de sa comparution, Philippe Mangou semble se prêter à un jeu de massacres d’un camp qu’il aura pourtant servi jusqu’au bout, même s’il essaie de convaincre du contraire.
Philippe Mangou a dénoncé la » supercherie » des Généraux Edouard Kassaraté et Bredou Mbia qui lui auraient donné très peu d’éléments et qui semblaient » surfer sur un fil à la recherche d’une terme ferme pour poser le pied « .
Il a fustigé l’attitude du Général Dogbo Blé de la Garde présidentielle qui ne respecterait plus personne au point d’arracher ses téléphones portables au Général Coulibaly qui était réfugié au Golf.
Il a dit avoir proposé au président Gbagbo de démissionner mais qu’il n’a pas donné une suite favorable.
Il a soupçonné le ministre Blé Goudé d’avoir voulu, avec le président Gbagbo, tester sa fiabilité en lui demandant son avis.
Il a fait croire que le Général Vagba Faussignaux serait pour quelque chose dans le refus du président Gbagbo de démissionner.
Il a dit qu’on a attaqué sa résidence et que ce sont des FDS qui sont les auteurs de cette attaque.
Il a dit avoir vu dans un véhicule, dont il ne se souvient pas de la marque, le colonel Seka Seka transportant des « mercenaires « .
Il a dit que le président Gbagbo a » accidentellement » financé le Commando invisible.
Et il a dit qu’à partir du 30 mars, il n’était plus à la tête de l’armée.
Selon lui, le ministre Tagro qui était à la résidence présidentielle pourrait s’être suicidé ou pourrait avoir été la victime d’un sachant » qui voulait le faire taire sans intention de donner la mort » ( hum Mangou ! )
Et patati et patata, etc. Nous sommes très loin du sujet alors que le témoin se définissait lui-même comme « un témoin à charge important « .
Il faut donc recentrer le débat, comme a essayé de le faire ici le juge-président qu’on voudrait voir rappeler aussi cela au procureur Mac Donald.
Alors que l’avocat principal du président Gbagbo interrogeait le témoin Philippe Mangou sur la volonté de la France de bombarder la résidence du président Gbagbo, M Cuno Tarfusser lui a demandé de REVENIR AUX CHARGES. Echanges :
Me Altit à Mangou Philippe : » avez -vous obtenu des informations sur cette décision française d’en finir avec le président Gbagbo »
Le Juge Cuno Tarfusser : « Quelle est l’importance de ceci pour le procès ? Je me pose la question depuis quelques temps déjà. «
Maitre Altit : » Factuellement et temporairement, depuis le début, puisqu’il s’agit des tentatives d’une puissance étrangère de se débarrasser du président Gbagbo, qu’il y a donc des combats, et que le procès porte sur entre autres sur ces combats, à savoir qui sont les protagonistes ? qui fait quoi ?.
Le Juge Cuno Tarfusser : » Selon moi, ce procès concerne les responsabilités présumées de l’accusé par rapport aux charges. C’est cela le périmètre de ce procès. Alors, je vous autorise à poser vos questions mais je vous demanderai de bien vouloir abréger cette partie car, à mon avis, ça n’a rien ou pas grand-chose à avoir avec les charges » Voilà qui est donc dit après avoir laissé Mangou s’éparpiller.
IL FAUT REVENIR AUX CHARGES !!!!!!
Alexis Gnagno
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CPI- Après les révélations sur le Commando invisible : Koné Zakaria répond à Mangou et cite Konaté Navigué
Lors de sa audition devant la Cour pénale internationale (CPI) dans le cadre du procès de Laurent Gbagbo, le lundi 2 octobre 2017, Phillipe Mangou, ex-chef d’Etat-Major des armées est revenu sur la naissance du commando invisible à Abobo. A en croire le témoin, « Laurent Gbagbo a accidentellement financé le commando invisible » en tentant de retourner Koné Zakaria à qui il a remis 500 millions de Francs CFA pour « désorganiser les FAFN dans l’est ».
Joint par nos confrères de L’Expression après ces révélations, Koné Zakaria, actuellement Lieutenant-Colonel dans l’armée ivoirienne a réagi. « Je n’ai rien à dire. Tout ce qu’a dit Mangou n’engage que lui. Je n’ai absolument rien à dire », a déclaré l’ancien chef de guerre. Poursuivant, Koné Zakaria a livré un commentaire surprenant en citant un cadre pro-Gbagbo. « Demandez à Konaté Navigué du FPI, il vous répondra », a-t-il ajouté.
Pour en savoir davantage, ledit quotidien a également joint le président de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFpi), Konaté Navigué. Mais ce dernier, n’a rien dévoilé. « Après quelques secondes d’échanges, Konaté Navigué fait mine de ne rien entendre et coupe l’appel »
apr-news.fr
Bilan technique du contre-interrogatoire du 2 octobre 2017 : De l’impossible preuve du plan commun par un subjectif financement du Commando invisible
On ne le répétera jamais assez : l’ancien patron de l’état-major des armées ivoiriennes est convoyé à la barre de la Cpi, par l’Accusation et ses employeurs actuels, pour exclusivement étayer, au plan militaire, le plan commun mis en œuvre par le Président Laurent GBAGBO pour se maintenir au pouvoir à l’issue des présidentielles de 2010.
Après l’interrogatoire, visiblement, à la dictée préparée, avec l’Accusation, l’homme est-il vraiment parvenu à remplir valablement la mission à lui impartie par ses employeurs et l’écurie Fatou ?
En dehors de la vague invocation des « mercenaires » du capitaine SEKA Seka et de l’insubordination, à lui, du général Dogbo BLÉ, Mangou a-t-il esquissé les déclinaisons militaires pertinentes du fameux plan commun made in Gbagbo ?
Plus sérieux, n’a-t-il pas totalement éteint l’espoir fondé sur lui, par OUATTARA et Fatou, dans le sens de la solidification du pilier du plan commun, prétendument imputé au Président Laurent GBAGBO, pilier se résumant dans le bombardement du marché Siaka KONE d’Abobo, le massacre des 7 marcheuses pacifistes d’Abobo et la répression sanglante de la marche-installation du D.G rebelle à la RTI le 17 décembre 2017 ?
À l’étape du premier jour du contre-interrogatoire, hier, lundi 2 octobre 2017, MANGOU est-il vraiment parvenu à restaurer les espoirs de ses mandants sur ces trois points, dont celui du massacre des 7 femmes d’Abobo, sans lequel Nicolas Sarkozy n’aurait jamais eu matière à justifier son paravent de résolution Onusienne, lui ayant permis d’installer, au moyen des bombes, son camarade Dramane OUATTARA ?
Sur l’occurrence, Mangou n’a-t-il pas persisté et signé que les Forces de défense et de sécurité n’ont jamais été impliquées dans ces prétendus massacres qui ne sont, dès lors, que l’œuvre de Dramane OUATTARA, ce, à la demande pressante de SARKOZY pour justifier l’agression de la Côte d’Ivoire ?
Considérant ce qui précède, que vaut alors factuellement et juridiquement l’entreprise émotionnelle de MANGOU portée par une simple déduction subjective du type « Gbagbo a accidentellement financé la rébellion » ?
Le récit subséquent à une telle affirmation dubitative a-t-il formellement établi que l’homme a effectivement assisté à une remise des prétendus 500 millions de francs au sieur KONE Zakaria ?
Et pour anticiper sur le caractère fantaisiste de ses affirmations, l’homme qui n’est nullement gêné pour porter tous les détails des confidences que lui aurait faites un Président de la république, se refusera de donner publiquement le nom de son seul témoin, qui serait l’un de ses gardes de corps, aux légers motifs que celui-ci serait encore en service dans l’armée ivoirienne.
Diantre ! De quoi a encore peur Mangou, descendu de Mars, pour révéler ce qu’aucun ivoirien ne sait de cette crise décennale ?
Au sujet du financement du Commando invisible, que voudrait Mangou apporter, par là, comme preuve du plan commun de GBAGBO ?
Gbagbo a-t-il donc financé, avec intention, la rébellion ?
Car, ce que le pauvre Mangou ignore, à supposer même que Gbagbo ait de justes motifs à financer une rébellion, contre lui-même, c’est que, dans les crimes relevant de la religion de la Cpi, l’élément physiologique chez l’accusé, reste substantiel. Par élément physiologique, en effet, il faut en entendre les motivations profondes, les intentions, dénudées d’équivoque, chez l’accusé, dans la perpétration des crimes poursuivis.
Or, en insistant sur le mot «je dis bien que le Président Laurent GBAGBO a financé accidentellement le Commando invisible », MANGOU démontre bien toute absence d’intention chez le Président Laurent GBAGBO de financer une rébellion pour massacrer les ivoiriens dont il était le Président.
C’est pourquoi, au lieu de jubiler face à l’émotionnel sur lequel Mangou jette dorénavant désespérément son dévolu, il faut convenir que le Joker Mangou s’est avéré du pur flop. Et sa déposition au sujet des crimes à Abobo, laisse planer, sur la tête de Dramane OUATTARA et ses rebelles, une sérieuse responsabilité pénale imprescriptible.
Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Ledj