CPI, le regard du juriste : Bilan 3ème jour audition
Ainsi, la vénéneuse verve du dernier chef d’état-major du Président Laurent GBAGBO a vécu.
Les ivoiriens, médusés, pour certains, les larmes aux yeux, pour d’autres, se sont surpris de découvrir un autre Mangou Philippe, déchaîné, on ne saurait jamais trop pour quels péchés, contre le Président Laurent GBAGBO, contre ceux de ses plus proches collaborateurs, ayant montré, jusqu’à ce jour, leur loyauté envers lui. Tout ce cinéma, seulement, du lundi 25 au mardi 26 septembre 2017. Et, là où Monsieur Mangou, en tant que premier responsable de l’armée ivoirienne, était très attendu, pour donner les détails du «plan commun » qu’aurait mis en œuvre le Président Laurent GBAGBO, pour se maintenir au pouvoir, l’homme a offert en spectacle son véritable visage d’émissaire du RHDP.
Là où on était en droit d’espérer que l’homme n’excellât point dans de mensonges grossiers et grotesques, lesquels mensonges choquants ont déjà produit leurs dégâts irréparables chez certains ivoiriens cardiaques, farouches partisans de la vraie véritésur ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire, au cours des deux dernières décennies, les langues se délient bruyamment sur le vrai ADN du soldat Magou.
Pis, pour l’homme, les débats du mercredi 27 septembre 2017 ont amplement montré que Mangou est désormais en présence des dures réalités d’un vrai procès.
Une telle situation difficile s’est manifestée dans l’ignoble scénario, ayant consisté à balancer, sans nécessité, ni intérêt, des vidéos qui encadreront pourtant sûrement la dépouille de MANGOU, à la phase de la réplique. La première vidéo des propos «souverainistes, et, du faux serment de MANGOU de ne jamais travailler sous l’autorité de Dramane OUATTARA, ce, à l’issue notamment de sa rencontre avec les leaders de la galaxie patriotique, venus lui remettre une invitation en vue d’une journée de soutien aux FDS au Stade Champroux, montre visiblement que ce procédé découle d’une stratégie savamment élaborée et convenue.
En effet, on reste pantois de constater, désormais, que le Procureur ne se contente que d’un clin d’œil à MANGOU, pour que l’homme se mette automatiquement à réciter le cantique du type : «Oui, c’est moi. Mais cela relève du passé. D’ailleurs, Ambassadeur au Gabon, j’ai déjà rencontré le premier ministre Guillaume SORO, dans son hôtel, en Guinée Équatoriale, et le malentendu a été cerné, et blablabla… ».
Non, Monsieur MANGOU, ce n’est pas cela la réponse de la principale, et, pertinente question que s’est, honteusement, refusé de te poser le Procureur.
Non, Monsieur, il ne s’agit nullement d’une question de relation interpersonnelle entre MANGOU et Bineta.
Oui, Monsieur MANGOU, nous sommes injustement traduits devant cette Cour, et avons l’obligation de parler justement du passé, de ton passé, à toi, en tant que premier responsable de la défense et de la sécurité du peuple ivoirien.
Dès lors, votre «plan commun», toi et l’Accusation, s’avère un pétard totalement mouillé. Les vraies questions sur ton verbiage passé et actuel, t’assassineront inéluctablement.
La messe est dite pour toi, cher Monsieur l’Ambassadeur. Et, crois-moi, la jurisprudence acquise, pendant ton audition, et qui veuille que l’avocat qui te questionne, t’interrompt lorsque tes divagations ne correspondent pas à ses visées, permettra à nos avocats de poser les justes questions après ces vidéos sur, par exemple, l’alchimie qui permet à un chef d’état-major de faire allégeance, pour une même élection, à deux présidents.
Peuple de Côte d’Ivoire, le meilleur Mangoustan est en chemin. Nettoyez vos verres. On va le déguster. Point.
Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Ledj