Covid-19 : le vaccin pourrait-il être obligatoire ?
Auteur de l’article: Pauline Capmas-Delarue, journaliste santé, publié le 09/09/2020 à 15:59Alors que 41 % des Français sont réfractaires à l’idée de se faire vacciner contre le nouveau coronavirus, le gouvernement pourrait-il rendre ce vaccin obligatoire, pour atteindre l’immunité collective de la population ? Les réponses du ministre de la Santé…
Premier pays anti-vaccin européen, la France voit arriver le vaccin contre le coronavirus avec défiance. Selon un récent sondage Ipsos, menée sur 20 000 personnes dans 27 pays, 41 % de notre population refuserait de recevoir ladite piqûre, tandis qu’à l’échelle mondiale, un adulte sur quatre se dit prêt à le faire. A lire aussi : Vaccin anti-Covid : la liste des personnes prioritaires aux États-Unis
Parmi les principaux arguments des réfractaires : l’inquiétude concernant les effets secondaires (56 %) suivie du doute quant à son efficacité (29 %), puis du sentiment de ne pas être suffisamment à risque de contracter une forme grave de l’infection (19 %).
Pour le ministre de la Santé, la question est prématurée
Face au nombre important de réfractaires, l’État pourrait-il rendre le vaccin obligatoire, lorsqu’il sera disponible ? Pour l’instant, le ministre de la Santé préfère ne pas s’avancer. “Je n’ai absolument pas les clés, aujourd’hui, pour pouvoir répondre à cette question”, a ainsi répondu Olivier Véran lors d’une conférence de presse, le 27 août.
Ce dernier s’est néanmoins voulu rassurant, en expliquant qu’aucun vaccin n’arriverait sur le marché français, sans qu’il ne soit “à la fois efficace et sûr”. Le ministre a rappelé que la commercialisation d’un médicament immunologique “répond à des règles très strictes”, avant de détailler ces dernières.
Vaccin anti-Covid : il doit être “sûr et efficace” pour être mis sur le marché
“D’abord on identifie ce qu’on appelle la cible vaccinale (ici, le coronavirus, ndlr) et le moyen de lutter contre cette cible. Ensuite on va tester le produit chez des personnes saines et éventuellement sur modèle animal. Puis on va développer des essais à plus grande échelle, ce qu’on peut appeler des essais de phase 3, pour vérifier si le vaccin est efficace et s’il n’a pas ou peu d’effets indésirables. Et lorsqu’un vaccin remplit ces conditions, alors il peut bénéficier de recommandations d’utilisation, d’une autorisation de mise sur le marché par les autorités sanitaires et évidemment, d’un remboursement”.
Ainsi, le futur vaccin contre le virus SARS-CoV-2 devra d’abord remplir toutes ces conditions, et le Haut conseil de la santé publique devra identifier “les populations cibles à vacciner en priorité”, avant que le gouvernement puisse se pencher sur la question d’une potentielle obligation.
Des précommandes de vaccins ont été effectuées
Si la question se pose, on peut également supposer que l’évolution prochaine de la courbe épidémique jouera également un rôle déterminant dans la décision finale. Olivier Véran a d’ailleurs rappelé que la vaccination reste “le meilleur moyen d’atteindre une immunité de la population”. C’est, en effet “le moyen le plus sûr, le plus efficace, c’est ainsi qu’on éradique les maladies qui circulent”. À l’heure actuelle, des précommandes ont été faites auprès des laboratoires les plus avancés dans la mise au point du produit.
medisite.fr
Covid : la loi permettant de limiter les déplacements et les rassemblements prolongée jusqu’en mars 2021
COVID-19 – L’exécutif va demander au Parlement de prolonger de la loi du 9 juillet 2020 organisant la gestion de la crise sanitaire, a annoncé Jean Castex mardi. Le dispositif, qui permet de limiter les rassemblements, les déplacements ou de fermer des établissements, initialement prévu jusqu’au 30 octobre, sera reconduit jusqu’au 31 mars 2021.
08 sept. 12:38 – Vincent Michelon
L’exécutif se prépare à une longue gestion de crise sanitaire. Jean Castex a annoncé mardi que le Parlement serait saisi d’une prolongation des mesures d’exception prévues pour faire face à l’épidémie de coronavirus.
Inscrit dans la loi du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire, le dispositif prévu initialement jusqu’au 30 octobre sera ainsi prolongé jusqu’au 31 mars, a annoncé le Premier ministre.
De nombreuses restrictions prévues
Plus souple que l’état d’urgence sanitaire en vigueur en France du 23 mars au 9 juillet 2020, ce régime transitoire instauré par la loi du 9 juillet prévoit toutefois des mesures particulièrement contraignantes pour la population en cas de reprise de l’épidémie.
La loi permet ainsi au Premier ministre de prendre, par décret, des mesures limitant la circulation des personnes et des transports, les rassemblements et les réunions dans l’espace public, ainsi que l’ouverture des établissements recevant du public, comme les restaurants ou les cinémas. Elle peut également permettre aux autorités d’imposer un test virologique aux personnes voyageant entre la métropole et les outre-mer, ainsi que le placement en quarantaine des voyageurs arrivant en métropole.
Le dispositif laisse une souplesse aux préfets, qui peuvent, selon la situation locale, alléger ou au contraire durcir les mesures prises au niveau national, comme cela a été fait dans les Bouches-du-Rhône.
Le dispositif ne prévoit pas le reconfinement généralisé
Le non-respect des mesures prises par les autorités expose les contrevenants à des amendes similaires à celles prévues durant l’état d’urgence sanitaire (amende forfaitaire de 135 euros). En outre, les mesures peuvent faire l’objet d’un référé devant le tribunal administratif.
En revanche, la loi du 9 juillet, si elle prévoit des restrictions locales, ne permet pas un nouveau confinement généralisé du territoire. Pour mettre en place un tel confinement, le Parlement devrait voter le retour à l’état d’urgence sanitaire.
Vincent Michelon, Ici.fr
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Coronavirus : le Conseil scientifique « favorable » à un raccourcissement de la quatorzaine
Lundi 7 septembre 2020 Par Pierre Emparan, France Bleu
Olivier Véran estime que quatorze jours, c’est « sans doute trop long« . Le ministre de la Santé a indiqué ce mardi sur France Inter que le Conseil scientifique était « favorable à ce qu’on puisse réduire la période de mise à l’abri dans un certain nombre de situations, et de passer de 14 à 7 jours » ce délai d’isolement demandé aux cas contacts des personnes infectées.
Réduire le temps de « mise à l’abri » permettrait « une meilleure adhésion des Français » à ce dispositif. « On constate qu’un grand nombre de Français ne respectent pas la quatorzaine » a poursuivi Olivier Véran.
La décision devrait être entérinée vendredi prochain lors du Conseil de défense. Dans Le JDD, Olivier Véran expliquait que la durée de l’isolement pourrait être également réduite pour les malades, sans apporter de précisions.
La contagion se fait dans les premiers jours
Cette réduction de la durée d’isolement des malades se justifie par une meilleure connaissance du mode de contamination. Elle diminue cinq jours après l’apparition des symptômes.
« Les données montrent aujourd’hui que l’essentiel des contagions se fait dans la fenêtre des cinq premiers jours après les symptômes. Si on arrivait déjà à respecter ces cinq jours, on laisserait sans doute passer quelques personnes porteuses, mais semble-t-il avec un faible pouvoir de contamination« , estime ainsi dans Le JDD l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale à l’université de Genève.
« Au delà de 5 jours moins de 10% des porteurs de virus non symptomatiques sont contagieux » indique sur Twitter l’épidémiologiste.
Il faut désormais être pragmatiques et efficaces : les quarantaines, dans les faits quatorzaines, doivent maintenant devenir des semaines de 5 jours. Au delà de 5 jours moins de 10% des porteurs de virus non symptomatiques sont contagieux.— Antoine FLAHAULT (@FLAHAULT) September 4, 2020
Une mesure mieux acceptée
La quatorzaine n’est en France qu’une recommandation de la part des autorités, qui ne disposent pas de moyens de contrainte. Une durée d’isolement moindre pourrait ainsi être mieux acceptée par les personnes concernées et mieux respectée.
« On va se retrouver dans une situation où il faut gérer des conditions qui sont très difficiles et y compris économiques. Le problème de fond c’est qu’il faut que les mesures d’isolement soient associées à une véritable stratégie de test diagnostic. Il faut vraiment pouvoir vérifier que les patients ne sont plus contagieux » : analyse sur France Bleu le professeur Christian Bréchot, virologue et président du Global Virus Network.