Arroseur arrosé !
Ouattara s’est offusqué de la méthode employée par les mutins pour leurs revendications. « Je voudrais redire que cette manière de revendiquer n’est pas appropriée. En effet, elle ternit l’image de notre pays, après tous nos efforts de développement économique et de repositionnement diplomatique», faisait-il remarquer dans un discours télévisé à la Nation le samedi 7 janvier 201, suite à la mutinerie des soldats à travers tout le pays. En clair, il déplore la manière de revendiquer des mutins, laquelle, selon ses termes, «n’est pas appropriée». Ce qu’il a certainement oublié, c’est que les méthodes qu’il déplore aujourd’hui ne sont pas du tout étrangères à ses propres propos qu’il a souvent tenus, hier.
Autrement dit, sans le vouloir, Ouattara se voit ainsi rattraper par des méthodes violentes, à travers des discours proférés à l’encontre des régimes de Bédié et de Gbagbo. Au moment où il cherchait à prendre le pouvoir. A ce sujet, voici, entre autres déclarations incendiaires, les discours sur fond de violence tenus par Ouattara en proie à la hantise du poste présidentiel. Pour cet objectif, Ouattara s’est tout permis. «Je vais mélanger ce pays». C’est en ces termes qu’il avait menacé le régime Gbagbo, le 13 avril 2001. Depuis un séjour parisien. Résultat : le régime de Gbagbo subi de plein fouet le coup dur de la rébellion de 2002. Un coup qui arrivait après la tentative de désétatisation de la nuit du 7 au 8 janvier 2001. Bien avant, Ouattara s’était aussi illustré par sa prophétie funeste contre le régime Bédié. «Je frapperai ce régime moribond et il tombera comme un fruit mur», avait-il menacé le 20 juin 1998, alors qu’il était en France où il s’était refugié pour fuir le mandant d’Arrêt international lancé contre lui par Bédié. Cette menace fera son effet. Le régime Bédié tombera effectivement le 24 décembre 1999. Comme quoi, de la violence verbale à l’acte, le pas est vite franchi par Ouattara. Il va donc sans dire que les deux faits ci-dessus mentionnés sont la preuve que Ouattara ne récolte en fait que ce qu’il a semé mais semble avoir oublié.
Guillaume Soro, lui non plus n’apprécie pas les méthodes utilisées par les mutins pour revendiquer. Il va plus loin pour dire que les revendications ne se trouvent pas dans la violence. Mais ce qu’il serait bon de lui rappeler, c’est que le serpent ne rampe pas pour que son enfant saute. C’est pourquoi les mutins ne font que suivre la voie tracée par leur maître, Guillaume Soro. C’est lui qui leur a enseignés la méthode du fusil pour revendiquer. N’a-t-il pas lui-même allégrement justifié la rébellion de septembre 2002 ? Ne disait-il pas que : « Les armes se sont imposées à nous » ? Mieux, n’a-t-il pas écrit un livre intitulé : « Pourquoi je suis devenu rebelle » ? Alors question : Pourquoi Soro s’oppose à la méthode des de revendication des mutin qu’est autre que celle qu’il a lui-même utilisée en 2002 ? Ses élèves ont bien assimilé ses cours. Et il devrait en être fier. Ce sont de bons élèves. Ils ont vite appris et ont mis en pratique les enseignements reçus.
Que dire de notre confrère Le Patriote ? Le confrère, dans son N°5137 du mercredi 25 janvier 2017 barrait à sa « Une » : Fonctionnaires, vous exagérez ! Des morts dans les hôpitaux ». Il est évident que personne ne saurait se réjouir, de façon indécente, de cette situation. Parce que la mort est dans toutes les familles. Il ne faut pas exagérer dans la caricature des effets de la grève dans les hôpitaux où le service minimum a du reste été observé. On ne peut pas exclusivement attribuer les cas de décès dans les hôpitaux à la grève des fonctionnaires. En temps normal- hélas c’est la volonté du tout Puissant-des patients succombent à la maladie dans les hôpitaux. Pis le confrère va jusqu’à soutenir que : « Les médecins qui ont juré de respecter le semant d’Hippocrate sont devenus des hypocrites et assassins ! Les médecins et infirmiers ont déserté leur poste pour cause de grève sans assurer le service minimum recommandé en pareille situation. Conséquences les hôpitaux et centres de santé, ces derniers jours, ont causé de morts que les accidents de circulations et autres maladies ». Voilà nos braves médecins ainsi accablés pour avoir demandé un mieux-être à Ouattara. Faut-il rappeler au confrère que pendant cette grève des fonctionnaires, le service minimum a été observé dans les hôpitaux par les médecins ? Mieux, rafraîchissons la mémoire de notre confrère. Pendant la crise postélectorale de 2010, il a soutenu et applaudi, avec des publications enflammées, Ouattara qui a appelé à un embargo sur les médicaments en Côte d’Ivoire. Entre la grève lors de laquelle le service minimum est assuré les appels à un embargo sur les médicaments, quel acte est le plus cruel ? Retenons seulement que cette situation traduit bien l’adage selon lequel: « Qui crache en l’air doit s’attendre à recevoir des gouttes de salive sur le visage». Bonne lecture. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. A la semaine prochaine. Inch’Allah !
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Yacouba Gbané