A qui profite le trafic du cacao
APRES LE DOCUMENTAIRE DE FRANCE 2 SUR LE CACAO IVOIRIEN ET LES ENFANTS ESCLAVES BURKINABES, quelques révélations :
LE CACAO DE LA GUERRE
L’un des problèmes que soulève le reportage sur le travail des enfants dans les champs de cacao ivoiriens est la présence de certains exportateurs et semi-transformateurs des fèves de cacao dans la production du cacao.
En effet, les règles en la matière exigeaient que les différents intervenants dans cette filière restent dans leurs domaines de compétence. Ainsi, on avait des planteurs qui produisent le cacao, le vendent aux acheteurs qui sont soit les coopératives ou les pisteurs qui eux-mêmes travaillent pour le compte des certains opérateurs économiques, généralement des libanais ou syriens. À leur tour, ceux-ci vendent le cacao aux usines de conditionnement qui les livrent des l’un des deux ports après ensachage.
Avec l’arrivée des certains opérateurs économiques véreux dont Cargill, Amadjaro( dont le directeur général Afrique est* Loïc Folleroux, fils de l’épouse d’Alassane Ouattara.) et autres,les règles vont être bousculées. Ces industriels vont s’engager dans l’achat bord champ, contrairement â la réglementation qu’ils contourneront en s’accaparant certaines coopératives et en mettant plusieurs centaines de milliers de plantations sous leur responsabilité. C’est ainsi que de nombreuses plantations de l’ouest du pays, notamment celles des forêts classées ont été parrainées par l’entreprise dirigée par Loïc Folleroux.
Il en vient que l’exploitation des enfants burkinabés dans ces plantations étaient connue et couverte par le couple Ouattara qui tenait en réalité sa poule aux œufs d’or pour une grande partie du financement de la rébellion qui a porté ce couple d’affairistes au pouvoir d’État en Côte d’Ivoire, avec bien entendu la complicité de la France de Nicolas Sarkozy.
Le trafic d’enfants burkinabés dans ces plantations en vue de leur exploitation est un business qui continue de profiter aux barons du pouvoir ivoirien et à l’ancien président du Burkina Faso qui recevait une ristourne de ce commerce macabre ».
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* Loïc Follouroux est le patron de Africa Sourcing grand exportateur du Cacao ivoirien et représentant en Afrique de Armajaro un fond d’investissement connu sur le marché du cacao.
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Exploitation des enfants et déforestation… “Envoyé Spécial” a enquêté sur l’industrie du chocolat en Côte d’Ivoire (Vidéo)
Dans un reportage diffusé le jeudi 10 janvier, “Envoyé spécial” s’est rendu en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao qui fournit les plus grandes multinationales de l’industrie du chocolat.
Âgé d’une dizaine d’années à peine un petit garçon marche le long de la route. Tee-shirt manche courte, short et tongs aux pieds, il porte un petit bidon plastique sur son dos. Un pulvérisateur à la main il disperse un pesticide sur les hautes herbes, sans aucune protection. La scène se passe en Côte d’Ivoire, à l’ouest du pays où se concentrent les plantations de cacao. Pour Envoyé Spécial, le journaliste Paul Moreira a enquêté sur l’exploitation des enfants dans ces forêts, loin des industriels du chocolat pourtant engagés depuis 2001 à faire disparaître ce problème. “Les industriels ne sont plus dans le déni”, assure l’un d’entre eux.
“On tue les herbes et on plante le cacao”. Déforestation, travail des enfants, enquête en Côte d’Ivoire sur la face cachée du chocolat.
Cacao, les enfants pris au piège
De Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, provient 40% du cacao de la planète. Sans aucune traçabilité des sacs des récoltes. Cacao, les enfants pris au piège révèle ainsi comment le fonctionnement des plantations échappe au contrôle des multinationales. Car dans ces zones reculées et difficiles d’accès, on trouve aussi des plantations illégales où les enfants sont souvent exploités, pour ne pas dire esclaves. Le travail des enfants y est pourtant passible de six mois d’emprisonnement. Originaires du Burkina Faso, ils arrivent par cars entiers et sont vendus ici par leurs parents pour environ 200 000 CFA, soit 30 euros. “Ce n’est pas le même prix pour tous “, dit en caméra cachée un haut dignitaire du coin qui semble bien connaître le réseau. Il ajoute : “C’est comme les moutons, ce n’est pas le même prix.”
Un réseau bien organisé
Âges de 15, 14 ans, parfois moins, les jeunes garçons se retrouvent dans des campements de fortune, livrés à eux-mêmes. Les maladies, la faim, et la fatigue sont leur quotidien. Aziz, 21 ans, raconte comment il est arrivé là il y a sept ans et espère retourner au Burkina voir sa famille pour la première fois cette année. “Parce que c’est seulement cette année que j’ai gagné de l’argent”, explique-t-il. Et c’est une réalité encore plus triste qu’Aziz décrit ici : les enfants sont nourris et logés pendant des années par le propriétaire de la plantation qui décide seul lorsque leur travail mérite une contrepartie. Comprendre : leur donner une petite portion de terre sur laquelle ils vont pouvoir cultiver leur propre cacao et le revendre pour se faire un peu d’argent.
Alors chaque jour, des tonnes de ce cacao issues de ces plantations illégales entrent dans des circuits de vente tout à fait légaux et seront ensuite achetées et transformées par les grandes enseignes de l’industrie du chocolat. Et pour cause, Paul Moreira montre comment les sacs de fèves sont totalement intraçables. Ni étiquette, ni code barre ou quelconque marquage ne se trouvent dessus.
80% de la forêt ivoirienne détruite en 20 ans
Autre fléau engendré par la production de cacao : la déforestation. Entre un herbicide au glyphosate dont personne ne semble connaître les dangers, et des arbres brûlés pour faire de la place aux plantations, la production de cacao a détruit plus de 80% de la forêt ivoirienne entre 1990 et 2010.
Entre les frais de scolarité, les petites chambres à louer à l’année pour se rapprocher des villes où se trouvent le plus souvent les écoles, envoyer son enfant étudier représente un sacrifice financier énorme pour ces agriculteurs du cacao. Selon l’agence française de développement, un cultivateur gagne un euros par jour, c’est trois fois moins que dans les années 1980. Et si la solution pour lutter contre l’exploitation des enfants n’était pas simplement d’augmenter le prix du cacao ? Envoyé Spécial ouvre le débat.
Envoyé Spécial – Cacao, les enfants pris au piège, sur France 2 le jeudi 10 janvier, à 21 heures.
Source: lesinrocks.com, repris sur Eburnienews
Les ivoiriens pourront le voir sur RV5 monde le 28 janvier
ici la version déjà diffusée sur Youtube