Le tabac en Côte d’Ivoire
En mettant de l’ordre dans mes fichiers, je tombe sur ces notes rédigées il y a presque un an, que je n’avais pu publier à l’époque. Juste le dernier paragraphe est de ce soir. Bonne lecture.
Le tabac en Côte d’Ivoire
Alors qu’il n’y a pas d’usine de transformation et de vente du cacao, (si ce n’est l’implantation de Cémoi depuis un peu plus d’un an ), ou du chocolat issu de la cabosse, il y a la SITAR, une usine de fabrication de cigarettes. Et oui, quand il s’agit de gros sous, le tabac reste prioritaire pour le gouvernement et ses amis… je me souviens, enfant, quand il était interdit d’arroser les champs en France l’été à cause du manque d’eau, eh bien, une culture en était exemptée, celle du tabac qui bénéficiait d’un arrosage généreux, alors que haricots, tomates et autres cultures devaient sécher au soleil…
Il y aurait entre 3000 et 4000 cultivateurs de tabac en CIV. L’association des producteurs de tabac a son siège à Bouaké, car la filière tabac concerne essentiellement le Nord du pays. Il n’y a qu’une variété de tabac cultivée en CIV, le Burley, un tabac bas de gamme, mais évidemment au niveau toxicité, c’est un haut de gamme!
Le dictionnaire nous apprend que le tabac fait partie des solanacées. Pour cultiver le tabac, les fleurs sont décapitées, car on n’utilise que la feuille, fleurs et baies sont donc sacrifiées au profit de grandes feuilles vertes.
La famille des Solanacées comprend environ 2 700 espèces, réparties en près de 98 genres. Vous connaissez certainement quelques éléments de cette famille qui produit d’excellents légumes (pomme de terre, tomate, aubergine, poivron, piment) mais aussi des poisons très violents (belladone, datura, mandragore, tabac ). Ces baies ont été utilisées depuis des siècles pour leur propriétés psychotropes. Le tabac, éloignant les insectes et les herbivores, a été longtemps cultivé comme insecticide naturel.
Maintenant évidemment on privilégie des insecticides infiniment plus nocifs pour les cultures, parce que les gouvernants sont amis des Monsantos, Bayer et autres « Amis qui vous veulent du bien », et on utilise le tabac non plus pour éloigner les insectes, mais pour se tuer soit-même, où plus exactement, tuer les autres. Les fabricants recourent même à l’ammoniaque qui alcanise le ph de la nicotine; cette dernière sera mieux absorbée et créera rapidement une addiction. Voilà pourquoi les cigarettes destinées au continent africain contiennent d’avantage de nicotine qu’ailleurs. Une journaliste suisse décrit même l’Afrique comme « un réservoir vivant de futurs fumeurs » Ensuite? Dame, c’est la dépendance à la « médecine » qui va suivre, car il faudra bien soigner les cancers et les maladies vasculaires directement liés à la dépendance au tabac. En CIV, ce sont évidemment les hôpitaux qui,- depuis les promesses non tenues du candidat qui aurait gagné les élections de 2011 ouvrent grand les bras aux malades du tabac…
Tout est faux dans la culture du tabac, on coupe la fleur pour renforcer les feuilles, empêchant donc la plante de prospérer normalement et de se réensemencer. L’Amérique centrale, l’Amérique du sud, l’Australie et l’Afrique sont les grands producteurs de tabac.
Mais ce qui est un véritable désastre pour la santé, est précédé d’un désastre écologique: il faut de l’eau, beaucoup d’eau pour que les feuilles poussent bien; ensuite il faut une grosse quantité de bois pour sécher les feuilles ! Savez-vous que le séchage à l’air chaud dure une semaine et qu’il nécessite environ 20 kg de bois pour sécher 1 kg de tabac? Ce séchage occasionne une déforestation importante. Selon l’article de Wikipédia consacré au tabac, 12 % de la déforestation annuelle est due au seul séchage du tabac !
Le tabac on n’en parle pas beaucoup, mais tout de même si son siège est à Bouaké, c’est bien que la rébellion, les com’zones et autres gentils acteurs qui ont pavé la route d’un certain Allassane Ouattara, y ont trouvé leur compte. La déforestation reste un sujet très sensible, comme les populations étrangères qui s’activent comme des termites pour bouleverser le paysage et le défigurer. Et ces cartes d’identité ivoiriennes, véritables vrais-faux documents réservés à ces étrangers, qui circulent déjà sous le manteau, autant de signaux supplémentaires pour réveiller les Ivoiriens et les unir dans le « trop, c’est trop », pour que l’automne 2020 soit le retour à un avenir ouvert, bourgeonnant, plein de promesses de renouveau, de santé morale et physique, dans un pays bien géré où les Doryphores et autres parasites d’état auront été éradiqués du paysage.
Shlomit Abel