Assoua Adou formel: la réconciliation ne peut se faire sans Gbagbo

INTERVIEW DU Dr ASSOA ADOU, SECRÉTAIRE GENERAL DU FPI AU QUOTIDIEN « LE TEMPS »

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Le Temps : A l’issue du 4e Congrès de votre parti à Moossou, vous avez été nommé Secrétaire Général. Comment se porte aujourd’hui votre organisation ?

SG ASSOA ADOU : – Aujourd’hui, le Front Populaire Ivoirien (FPI) se porte bien, malgré les épreuves dont la plus grave a été la disparition brutale de notre camarade Abou Drahamane Sangaré. Mais le Parti a su surmonter ces épreuves. Aujourd’hui, nous avons presque fini le renouvellement et l’installation de nos Fédérations. Nous sommes en train d’installer les Sections et les Comités de base. Ce travail était important, parce qu’un parti politique tire d’abord sa force de son organisation.
A l’occasion de la grande crise que le pays a connue, nombreux sont nos camarades qui ont été tués ; ils sont encore beaucoup ceux qui sont en prison ou en exil, même si certains sont rentrés au pays ou libérés de prison. Il fallait donc reconstituer le Parti que nos adversaires ont tenté, en vain, de détruire ; c’était la priorité. Aujourd’hui, sur ce plan, je peux dire que ça va bien.

Depuis votre dernière rencontre avec le président Laurent Gbagbo, vous ne parlez que de réconciliation nationale à chacune de vos sorties. Le Pouvoir vous répond que la Côte d’Ivoire est déjà réconciliée. Ne prêchez-vous pas dans le désert ?

SG ASSOA ADOU: – Il y a ce que le pouvoir dit, mais il y a la réalité. Ils soutiennent que les ivoiriens sont réconciliés, mais vous avez vu ce qui s’est passé récemment à Béoumi, à Abengourou, à Kokoumbo à Bouna, à Agboville, pour ne citer que ces cas. Je ne parlerai même pas de ce qui s’est passé lors des élections municipales et régionales avec leurs lots de morts et d’importants dégâts matériels. Tous ces évènements prouvent, à suffisance, que le pays n’est pas réconcilié, que les ivoiriens ne sont pas réconciliés, que les ivoiriens continuent de se regarder en chien de faïence. Cela est d’autant vrai que pour de simples altercations entre des individus, on en arrive à de violents affrontements entre communautés, avec usage d’armes de guerre. Donc aujourd’hui, la priorité des priorités, c’est la vraie réconciliation entre toutes les filles et tous les fils de ce pays. Il faut qu’on se parle, il faut qu’on soit des adversaires politiques et non des ennemis.

Après les rencontres avec les responsables des confessions religieuses, on vous a vu récemment à Daoukro avec le président Bédié, et depuis, plus rien. Que se passe t-il ?

SG ASSOA ADOU : Ah non ! On ne peut pas dire qu’après ces rencontres, il n’y a plus rien. Nous sommes partis à Daoukro pour dire merci au président Bédié, qui avait envoyé une délégation pour saluer, et exprimer sa compassion à son jeune frère, le président Laurent Gbagbo qui est injustement détenu à Bruxelles, en Belgique. Il a été acquitté, lavé de toutes charges. Et pourtant, il est pris en otage avec Blé Goudé. Le président Bédié, en tant qu’aîné, en tant que doyen, a envoyé une délégation le voir pour lui dire ‘’Yako’’ et pour lui dire que la Côte d’Ivoire l’attend pour qu’il participe activement à la réconciliation nationale. Nous pensons que c’est un geste fort, en tant qu’africains. En retour, nous sommes donc partis à Daoukro, à la demande du Président Laurent Gbagbo, comme cela se fait en Afrique, pour dire merci au Président Bédié pour cet acte qu’il a posé.
Mais, au-delà du remerciement, il faut noter qu’au cours de nos échanges, comme l’indique le communiqué final de la rencontre, nous avons fait ensemble le constat de l’échec de la réconciliation nationale. Nous avons donc convenu d’œuvrer ensemble pour amener la Côte d’Ivoire à la vraie réconciliation qui apaise l’environnement sociopolitique, qui crée la confiance entre les citoyens d’une part, et entre la classe politique et le pouvoir exécutif, d’autre part. C’est dans ce contexte apaisé que nous pouvons discuter de toutes les questions qui touchent à la vie de la Nation y compris les sujets relatifs aux prochaines élections de 2020. Voilà notre ligne de conduite actuelle que nous nous employons à partager avec les acteurs politiques et sociaux que nous rencontrons. Pour votre gouverne, sachez qu’après les responsables religieux que nous avons rencontrés avant de nous voir à Daoukro, comme vous le dites, nous sommes en contact aussi avec les chancelleries que nous sensibilisons sur l’impérieuse nécessité de la réconciliation. Dieu merci, on commence à nous prêter des oreilles attentives. Donc nous ne sommes pas restés inactifs comme vous le croyez.

Que s’est-il passé au cours de cette rencontre à Daoukro?

SG ASSOA ADOU: Au cours de cette rencontre, le Président Bédié, en présence de certains responsables de son parti, est tombé d’accord avec nous, qu’il faut aller à la réconciliation. Le Communiqué final qui a sanctionné la rencontre est assez clair sur ce que nous avons convenu. Bientôt, vous nous verrez ensemble dans le cadre d’une vaste campagne en faveur de la réconciliation, à travers le territoire national.

Dans votre démarche pour la réconciliation nationale, vous avez rencontré les confessions religieuses et des partis politiques. Est-ce que vous allez rencontrer aussi le Rdr ou le Rhdp ?

SG ASSOA ADOU: Nous comptons rencontrer le RHDP, parce que c’est ce groupement politique, devenu parti politique, qui gère l’Etat de Côte d’Ivoire. C’est le Rhdp qui a les institutions de la Côte d’Ivoire en main. Nous sommes donc obligés de le rencontrer, de rencontrer ses responsables pour discuter. Depuis le 5 juin dernier, nous avons déposé, à son siège, un courrier dans ce sens. Nous attendons leur réponse. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à discuter avec les responsables de cette organisation. Quand nous avons indiqué cette démarche pour la première fois, certains ont pris le raccourcis de dire que nous demandons une alliance avec le RHDP. Non et non. Nous demandons à aller vers eux pour les rassurer afin qu’ils n’aient pas peur de discuter et d’aller à la réconciliation nationale…

Que comptez-vous leur dire ou qu’attendez-vous de cette organisation ?

SG ASSOA ADOU: Nous voulons les rassurer sur le fait que le Président Laurent Gbagbo n’est animé d’aucun esprit de vengeance. Lorsque je suis sorti de prison, je l’ai rencontré en octobre 2018. Sa première recommandation a été qu’il faut aller dans le sens de la décrispation de l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire. Il faut aller dans le sens de la normalisation des rapports de notre parti avec ses partenaires étrangers. C’est sur ça que nous sommes en train de travailler. Donc le Président Gbagbo veut que son parti discute avec le Rhdp, qu’il discute avec le gouvernement ivoirien pour que l’atmosphère sociopolitique du pays soit détendue, pour que nous soyons, comme je le disais tout à l’heure, des compétiteurs sur le plan politique. Mais que nous ne soyons pas des ennemis où chacun cherche à faire du mal à l’autre. Surtout ceux qui sont en face, qui pensent que nous sommes là pour nous venger. Non ! Non et Non ! Pour nous, il s’agit de sauver la Côte d’Ivoire. Et c’est dans ce sens que nous nous battons. Vous notez avec moi que le rapport de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) n’a jamais été rendu public, alors que les ivoiriens ont le droit de savoir ce qui s’est passé. Cette confiscation de ces résultats traduit une certaine peur du pouvoir face aux enjeux de la réconciliation. Or si les choses s’étaient déroulées dans un climat de confiance réciproque, ces résultats seraient publiés et le peuple de Côte de d’Ivoire en aurait fait l’usage qu’il faut pour créer les conditions de la vraie réconciliation. Aujourd’hui, il nous incombe la responsabilité de rassurer le pouvoir afin qu’il accepte que nous allions à des discussions inclusives pour la réconciliation et la paix durable en Côte d’Ivoire. L’initiative appartient au RHDP sur cette question et sur bien d’autres parce que c’est lui qui a les manettes du pouvoir d’Etat. Voilà ce que nous comptons dire au RHDP qui a le devoir de créer les conditions de la réconciliation avec la présence sur le territoire de tous les acteurs importants dont principalement celle du président Laurent Gbagbo qui, de l’avis de nombreux ivoiriens, est le chainon manquant de cette réconciliation.

Le président Bédié a fait une sortie récente qui fait débat. Il s’agit de l’orpaillage clandestin, de la fraude sur la nationalité, etc. Pourquoi le Fpi se tait ?

SG ASSOA ADOU : Il est inexact de dire que le FPI se tait sur cette question. C’est bien le Fpi qui a parlé d’orpaillage clandestin en Côte d’Ivoire pour la première fois. Il faut relire nos déclarations et vous vous en apercevrez.
Le 07 janvier 2019, lors d’un point de presse que j’ai animé pour informer la Nation sur les instructions que le Président Laurent Gbagbo a donné à son Parti afin qu’il se mobilise autour de la problématique de la réconciliation, j’ai clairement abordé la question de l’orpaillage clandestin comme faisant partie des raisons qui commandent la réconciliation nationale. Nous, au FPI, nous posons ce problème sur deux plans : sur le plan sécuritaire et sur le plan sanitaire.
Au plan sécuritaire, les orpailleurs qui sont dans les plantations, dans les parcs nationaux, dans les forêts classées sont, à notre connaissance, pour la plupart des anciens rebelles, des anciens mercenaires et miliciens qui sont venus combattre pour asseoir le RDR au pouvoir. Ils sont devenus orpailleurs clandestins pour le compte des chefs de guerre qu’on appelait aussi Com’Zone. Vous avez dû suivre des reportages sur des chaines de télévisions étrangères à cet effet. (Ndlr : Tv5 et France 24). Maintenant, comme s’ils se faisaient payer, ils se sont installés dans ces endroits-là. Ce ne sont donc pas de simple jeunes gens qui sont là ; ce sont pour la plupart des ex-combattants armés, des militaires qui y sont installés. C’est donc un véritable danger pour nos populations. C’est ce qui explique parfois des agressions dans ces zones d’occupation suivies de morts d’hommes. La presse a d’ailleurs rapporté récemment l’assassinat, au Nord, d’un gendarme par des hommes armés. Il s’agit donc d’une question de sécurité qui doit préoccuper toute la Nation.
Au plan sanitaire, l’orpaillage clandestin est une véritable menace pour les populations. En effet, en traitant la terre pour en extraire l’or, ces orpailleurs utilisent des produits toxiques comme le mercure et le cyanure. Or, ce procédé empoisonne les fleuves, les marigots et les nappes phréatiques. Conséquences : quand l’eau est empoisonnée, les poissons et toutes les ressources halieutiques le sont aussi. L’homme, en consommant ces ressources, s’empoisonne inévitablement. Les effets d’une telle situation se traduisent par :
– des atteintes du système nerveux ;
-des atteintes des fœtus des femmes enceintes (des malformations et des atteintes neurologiques)
Ces manifestations toxiques vont se révéler plusieurs années après. C’est donc un danger actuellement et un danger pour l’avenir.
Il y a urgence à agir maintenant. Nous lançons un appel aux gouvernants, aux chefs de village, aux chefs de communautés, aux chefs de terre et aux populations à se mobiliser pour faire arrêter ce phénomène.

Qu’en est-il de la fraude sur la nationalité ?

SG ASSOA ADOU: Le Ministre Kobénan Kouassi Adjoumani, porte parole du RHDP, vient de reconnaitre ce fait, au cours de sa dernière conférence de presse.

Selon vous, peut-on dire des ivoiriens qu’ils sont xénophobes ?

SG ASSOA ADOU: Je vous fais observer que la population ivoirienne est composée de 30% d’étrangers. En Afrique de l’Ouest francophone, le second pays qui compte le plus d’étrangers dans sa population, c’est le Sénégal, avec 2%, d’après les experts. Au regard de ces chiffres, on ne peut donc pas dire que les ivoiriens sont xénophobes.

Il y a un autre débat qui a cours en ce moment entre les partisans du président Laurent Gbagbo. Il s’agit de l’interdiction qui aurait été faite à la diaspora, par le Fpi, de manifester à Bruxelles. Est-ce vrai, si oui pourquoi ?

SG ASSOA ADOU: Nos frères et sœurs qui sont en Europe ou même ici, qui veulent aller manifester à Bruxelles, ont manifesté depuis que le Président Gbagbo et le ministre Blé Goudé étaient en prison à la Haye. Nous leur disons merci pour cela. Parce qu’ils se sont battus et ils se battent toujours pour la libération effective du président Laurent Gbagbo. Mais lorsque vous luttez pour quelqu’un et que la personne concernée vous dit qu’il ne faut pas faire ceci ou cela pour le moment, vous devez arrêter. Parce qu’il a une obligation de réserve et il y a des choses qu’il ne peut pas vous dire. Alors, quand il vous demande de ne pas faire telle ou telle chose dans la région où il réside, il faut le comprendre. J’invite donc nos militants et sympathisants à se conformer à ce que le président Laurent Gbagbo a dit…

Monsieur le Secrétaire Général, en quoi ces manifestations peuvent-elles jouer sur la situation du président Laurent Gbagbo ?

SG ASSOA ADOU: C’est lui seul qui le sait. Il sait pourquoi il demande de ne pas manifester en Belgique.

Où en est-vous avec la question de la réforme de la Cei?

SG ASSOA ADOU:Pour nous, cette question fait partie des grandes questions de la Nation pour lesquelles on doit s’asseoir pour discuter.

Mais comment comptez-vous faire passer vos propositions si vous n’êtes pas au dialogue politique sur la question?

SG ASSOA ADOU: Je vous disais tout à l’heure qu’on a demandé à rencontrer les responsables de ce pays pour discuter avec eux de toutes les questions dont les résolutions vont favoriser la réconciliation nationale. Nous sommes disposés à discuter avec tout le monde. On a rencontré l’Union européenne, l’Union africaine, on a rencontré des Chancelleries pour exposer nos points de vue. Le Fpi est un parti vivant et qui vit, il lutte.
Mais nous restons vigilants pour ne pas permettre le passage en force que le pouvoir prépare. Vous avez suivi le mercredi 19 juin dernier, la conférence de presse animée par l’opposition significative sur la question spécifique de la réforme de la CEI. Le FPI partage pleinement cette posture adoptée par l’opposition qui ne demande qu’une large concertation sur cette question en vue d’une réforme consensuelle de la CEI et de l’environnement juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire.

2020 c’est dans moins de 16 mois. Est-ce que le Fpi ira aux élections ?

SG ASSOA ADOU: Notre regretté Sangaré Abou Drahamane, alors président par intérim du Parti a dit qu’en 2020, le Fpi ira aux élections et nous maintenons le cap, conformément aux résolutions du dernier Congrès de Moossou.

Qui sera votre candidat à la présidentielle de 2020 ?

SG ASSOA ADOU: Cette question n’est pas pour le moment à l’ordre du jour.

Et pourquoi ?

SG ASSOA ADOU: Parce que je vous disais que le FPI a été martyrisé, ses militants ont été massacrés. Certains sont encore en fuite, d’autres en prison. Notre première mission est de réorganiser le Parti. C’est ce que nous sommes en train de faire. Le moment venu, les instances du Parti plancheront sur toutes les questions qui touchent aux élections à venir.

Pensez-vous que les conditions d’élections démocratiques seront réunies d’ici à 2020 ?

SG ASSOA ADOU: Vous dissociez les éléments alors qu’il s’agit d’un tout. Pour nous au Fpi, pour aller aux élections, il faut un environnement apaisé. Pour avoir cet environnement apaisé, il faut que les ivoiriens se parlent ; il faut que les ivoiriens se regardent comme des frères qui vont entrer sainement en compétition, chacun avec son programme, chacun avec sa vision de la Côte d’Ivoire. Chacun doit comprendre que dans cette compétition, s’il ne gagne pas, ce n’est pas la fin du monde. On doit comprendre que quand on n’a pas gagné, on se doit préparer pour la prochaine compétition. Il ne faut pas qu’on se dise que parce qu’on n’a pas gagné, on va décapiter son adversaire. C’est de cela qu’on ne veut plus. C’est pourquoi nous au Fpi, nous posons les problèmes de manière globale, dans le cadre de la réconciliation nationale.

Les caciques du régime soutiennent que «tout est bouclé, géré» et qu’il «garderont le pouvoir par tous les moyens» De Hamed Bakayoko, ministre de la Défense au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en passant par Ahmadou Soumahoro et la député de Tengrela Mariam Traoré, le discours est le même. N’y a-t-il pas lieu de s’en inquiéter ?

SG ASSOA ADOU: Non. Nous ne sommes pas inquiets. C’est pourquoi nous insistons sur la décrispation de l’atmosphère politique, la normalisation de nos rapports avec nos partenaires ; tout cela passe par la réconciliation nationale. Décrispation, parce qu’il ne faut pas que nos gouvernants aient peur. Ils sont arrivés au pouvoir les armes à la main. Mais nous avons dépassé cela. Si je veux parler comme les religieux, je dirais que le fait que nous soyons vivants, nous devons lutter pour la vie. C’est pourquoi nous voulons rencontrer les tenants du pouvoir pour discuter des problèmes du pays, pour les rassurer, pour leur dire « n’ayez pas peur ». Les militants du Fpi n’ont pas un couteau caché derrière le dos. Pas du tout. Ils sont là pour que fraternellement, nous construisions ensemble ce pays. C’est pourquoi je cite toujours cette célèbre phrase du Président Houphouët-Boigny : «on ne se bat pas au chevet d’une mère malade.» Oui notre pays est véritablement malade sur tous les plans. Sur le plan économique, financier, politique, social et culturel. Ce pays est complètement déstructuré.

Après la visite d’une délégation du Pdci chez le Président Laurent Gbagbo à Bruxelles, la visite du Fpi au Président Bédié à Daoukro, le soutien du Pdci au Fpi lors de votre dernière conférence de presse, où en êtes-vous avec l’alliance Fpi-Pdci qui semble susciter un nouvel espoir dans l’opinion publique ?

SG ASSOA ADOU: Au Fpi, nous nous félicitons de la convergence de point de vue entre le PDCI et nous sur les questions essentielles de la Nation. A l’occasion de notre voyage à Daoukro, nous avons été satisfaits de savoir que la réconciliation nationale est une préoccupation commune. Nous avons convenu de mener des actions ensemble pour y arriver. Le FPI va jouer pleinement sa partition pour consolider ce rapprochement en faveur de la réconciliation nationale. C’est une bataille importante et vitale pour la Côte d’Ivoire qui doit rentrer dans une nouvelle ère avec des élections apaisée. C’est cette exigence qui explique la présence du PDCI à nos côtés et vice versa. Mais au-delà, c’est tous les ivoiriens qui doivent se retrouver autour de la Côte d’Ivoire malade. Les alliances, sont une réalité de la vie politique ; elles viennent toujours en leur temps. Pour l’heure, nous avons des batailles à gagner ensemble.

Au Rhdp, on pense que cette alliance, si elle est consommée, serait contre nature. Que leur répondez-vous ?

SG ASSOA ADOU: Il faut d’abord savoir qu’il n’y a pas pour le moment une alliance formelle entre le PDCI et le FPI. En tout cas le FPI n’a pas encore signé de document avec ce parti ni pour une alliance politique ni pour une plate-forme. Nous appartenons à une plate-forme qui s’appelle EDS, et cela, tout le monde le sait. Ce que nous avons dit au PDCI, c’est ce que nous comptons dire à tous ceux que nous allons rencontrer ; c’est-à-dire la nécessité de la réconciliation nationale. Et je suis personnellement heureux que nous soyons en phase avec le PDCI sur cette question essentielle. Le RHDP dit ce que vous venez de rapporter parce qu’il a peur d’aller à la réconciliation ; il nous appartient de le rassurer. En tout cas, nous au FPI, nous voulons une vie politique civilisée en Côte d’Ivoire. J’aimerais un jour aller faire des meetings à Korhogo, à Tengrela à Katiola, etc. avec des dirigeants du RDR assis à m’écouter et m’apporter la contradiction avec des arguments convaincants. C’est ce que nous, au FPI, nous souhaitons pour la Côte d’Ivoire. Pour finir je dirais aux Ivoiriens que le combat du FPI c’est la réconciliation nationale. Mais cette réconciliation ne peut pas se faire sans la présence du Président Laurent Gbagbo ici en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi nous disons à tous les ivoiriens qui veulent que la paix règne dans ce pays, à tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire, de se mobiliser afin que le Président Laurent Gbagbo vienne pour que la vraie réconciliation soit faite en Côte d’Ivoire.

Propos recueillis par Gbané Yacouba Et Ferdinand Bailly (Le Temps, 24 Juin 2019)

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