Seïf El-Islam Kadhafi annonce sa candidature à la présidentielle libyenne
Par R. Mahmoudi – Comme attendu depuis quelques semaines, Seïf El-Islam Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a annoncé aujourd’hui sa participation à l’élection présidentielle libyenne. L’annonce a été faite ce lundi par son conseiller politique Aymen Bouras lors d’une conférence de presse à Tunis.
Selon le correspondant de Russia Today qui rapporte l’information, Aymen Bouras a souligné que «Seïf El-Islam Kadhafi, à travers sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, n’aspire pas au pouvoir au sens traditionnel mais à sauver la Libye». Et d’ajouter : «Seïf El-Islam tend la main à tous ceux qui veulent du bien à la Libye, que ce soit au niveau local, régional ou international.» Dans son exposé, le conseiller du fils de Kadhafi explique que son programme de réforme comprend «une vision politique, sécuritaire et sociale intégrée pour la Libye».
De son côté, Khalid El-Ghuwail, l’avocat de Seïf El-Islam Kadhafi, a confié que son client déposera sa candidature dès l’ouverture des dépôts des candidatures et des listes électorales. Sans promettre un retour à l’ère Kadhafi, Seïf El-Islam mise essentiellement sur un vaste élan de soutien dans le pays, ravagé par la guerre civile depuis six ans, et aujourd’hui pris en tenailles entre deux clans qui se disputent le pouvoir et les zones d’influence : l’Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Haftar à l’Est (pro-saoudien) et le gouvernement de Tripoli (pro-qatari). Ces tiraillements incessants entre les deux camps ont largement favorisé l’émergence des groupes terroristes, à l’image de Daech qui s’y est incrusté et menace désormais la sécurité et la stabilité de toute la région d’Afrique du Nord et du Sahel.
Conscient des enjeux et de la complexité de la situation, Seïf El-Islam Kadhafi veut mobiliser la majorité silencieuse dans cette bataille décisive pour l’avenir de la Libye. C’est le seul moyen pour lui de briser le carcan des allégeances et reconstruire l’unité nationale.
Il reste, en Libye, une grande inconnue : la date de la présidentielle. Si tous les protagonistes libyens étaient désormais d’accord sur la nécessité d’organiser le plus tôt possible les élections présidentielle et parlementaires, le choix de la date n’est pas encore fixé. D’aucuns redoutent des actions de sabotage visant à ajourner indéfiniment cette échéance capitale et maintenir ainsi le statu quo qui semble arranger les seigneurs de guerre et tous ceux qui ne voudraient pas perdre leurs privilèges acquis pendant ces années de chaos.