Un couac du côté des Gilets Jaunes
Rapidement sur le Maïdan, les figures de l’opposition ukrainienne vont apparaître et s’imposer comme leaders des manifestations. Iatsenouk, Tyanebock, Timochenko via Turtchinov, Lyashko, Iarosh, ces perdants des dernières élections ukrainiennes et pour la plupart leaders de partis nationalistes radicaux voire ouvertement néo-nazis. Et au discours pro UE qui est piloté par les parrains occidentaux se greffe très rapidement le discours haineux ethno centré des nationalistes dont la russophobie psychotique n’est pas pour déplaire aux néo-conservateurs US Kerry, Mac Cain, and Co .Or dans le mouvement populaire des Gilets Jaunes on a vu jusqu’à ce jour aucune politisation des slogans et même si des partis d’opposition regardent avec sympathie cette dynamique anti-gouvernementale, force est de constater qu’ils restent, tout comme les syndicats, en retrait des discours dominants et laisse le peuple à la manœuvre. Par ailleurs nombre de revendications exprimées par les Gilets Jaunes comme le Référendum d’Initiative Citoyenne sont incompatibles avec les programmes de nombreux partis d’opposition que le Macron aimerait pointer du doigt pour minimiser la grogne des français.A Eric Drouet, amicalement
Récemment, Olivier Renault, un ami de Bretagne m’a signalé la référence pour le moins incongrue au Maïdan 2014 et qui a mené à un coup d’Etat en Ukraine, sur le réseau social d’Eric Drouet, un des leaders du mouvement des « Gilets Jaunes » français. Et je tiens en préambule de ma critique à préciser que je soutiens évidemment cette jacquerie française qui se dresse contre le système esclavagiste instaurée par la ploutocratie mondialiste en France via les valets de la « kommandantur » de l’Union Européenne.
Il me paraissait cependant important de corriger ce qui pour moi n’est pas un détail mais bien le symptôme d’une aliénation orchestrée par le système médiatique aux ordres d’un Nouvel Ordre Mondial protéiforme et totalitaire.
La tentation du référencement historique
Lorsqu’un mouvement populaire apparaît, il est logique qu’il se cherche des références historiques connues des sympathisants et correspondant aussi bien à sa dynamique qu’aux ambitions exprimées ou résultats obtenus. A partir de là ces références victorieuses sont érigées par les responsables en exemples à suivre.
Le choix de cette iconographie ukrainienne, certes très symbolique et esthétique, ne doit pas cependant faire oublier qu’elle n’est que l’image d’un coup d’Etat organisé par la ploutocratie mondialiste que défend bec et ongles Emmanuel Macron et que la propagande de guerre occidentale a mythifié en révolution populaire dite « de la dignité » pour accoucher d’un régime totalitaire et criminel lui aussi soutenu inconditionnellement par le Président Français et ses amis de Washington et de l’Union Européenne.
Cette erreur de casting dans le choix d’une référence est selon moi, symptomatique de l’aliénation médiatique à la doxa dominante qui manipule inconsciemment même les esprits les plus dissidents à travers un langage et des symboles simples qui rassurent la simplicité de l’ignorance de gens noyés dans trop d’informations superficielles.
Il s’agit donc de démonter strate par strate ce malheureux parallèle réalisé par Eric Drouet et de démontrer que les 2 événements ne sont pas divergents mais s’opposent totalement sur le plan idéologique et métapolitique.
1 / La dimension médiatique
Certes le « Maîdan » comme les « Gilets Jaunes » est présenté comme un mouvement populaire antigouvernemental (ce qui était vrai au début) mais il est bon de rappeler ici que c’est l’abandon par le Président Ianoukovitch d’un projet d’accord économique avec l’Union Européenne, donc de sujétion de l’Ukraine à cette dernière, qui a mis le feu aux poudres.
Or les Gilets Jaunes dans leurs ligne revendicatrice dénoncent justement un système politico-économique qui contrôle les démocraties parlementaires grâce au carcan d’une technocratie bruxelloise non représentative de leurs peuples et qui dicte à des gouvernements corrompus les régimes des taxes, contributions et impôts divers au même titre que leur stratégies économiques sociales ou militaires.
Certes, le « Maïdan » présente l’obstination des manifestants qui également pendant tout un hiver vont s’imposer dans la rue jusqu’à faire fléchir le gouvernement qui après des émeutes sanglantes en février 2014 (dont les acteurs reconnaissent aujourd’hui qu’elles ont été organisées par l’opposition) va céder la place devant un coup d’Etat organisé depuis l’étranger comme l’attestent entre autres les financements étasunien aux manifestants, les soutiens sur place des représentants les plus virulents du mondialisme (Mac Cain, BHL, Ashton, Nuland, Merkel, Fabius etc jusqu’au vice président étasunien Biden et bien sur les petites mains de la CIA dont le directeur Brennan viendra superviser plus tard le déclenchement de la guerre contre les populations russophones du Sud Est).
Or les Gilets Jaunes n’ont pas de soutien étranger et apparaissent vraiment comme un soulèvement populaire spontané et bon enfant mais qui montre une ténacité et une auto-discipline exemplaire, y compris devant l’agressivité disproportionnée et provocatrice des forces de l’ordre qui cherchent à radicaliser le mouvement (voire § 3)
3 / La dimension tactique « Manifester est un acte de guerre » et le Maïdan va rapidement montrer avec la violence organisé qu’il s’inscrit dans la dynamique d’un coup d’Etat. Les manifestants occupent l’espace public du Maidan jour et nuit, incendiant des barricades périphériques pour en éloigner les forces de l’ordre, dans les régions les manifestations sont moins importantes et temporaires. Dès le mois de décembre des actions violentes sont organisées par des paramilitaires, nationalistes, hooligans et néo-nazis, partie intégrante des manifestants et qui chargent des « Berkout » (police anti-émeutes) qui pendant les 3 premiers mois restent désarmés et encaissent projectiles, cocktails molotov et dès janvier, tirs d’armes à feu. Au plus fort du Maidan les chiffres avancés par les manifestants évoquent 200 à 300 000 personnes.Les Gilets Jaunes vivent un processus inverse, les seules violences constatées dans le mouvement étant le fait des « casseurs » extérieurs qui viennent habituellement parasiter les manifestations et d’éléments non identifiés (certains parlent de policiers en civil) venus faire de la provocation. En revanche les policiers et gendarmes déployés dans les rues ont fait preuve d’une violence arbitraire, énervée et disproportionnée par rapport à leur mission de « maintien de l’ordre » et « protection du citoyen ». L’utilisation abusive de gaz et de grenades est attestée par de nombreuses images et rapports autorisés et aussi par plusieurs centaines de blessés dont des dizaines gravement (main amputée, œil crevé ..)4 / La dimension idéologique Lorsque le Maïdan éclate, le désir par les manifestants d’intégrer le Nouvel Ordre Mondial via l’ Union Européenne est le slogan phare de ces « joyeux démocrates qui font revivre le rêve européen » dixit BHL. Et les drapeaux de l’Union Européenne de fleurir au milieu des drapeaux des partis nazis, ukrainiens et même étasunien. Dès le mois de décembre 2013, l’idéologie qui domine sur le Maidan et qui a supplanté la critique de la gouvernance Ianoukovitch est d’une part l’attirance vers le miroir aux alouettes d’un « occidental way of life » aux salaires et vitrines brillantes et une haine du monde russe exacerbée par les groupuscules paramilitaires dont nombre sont issus de la Galicie occidentale terre polonaise et de tradition bandériste (collaborateurs au nazisme) ayant un compte à régler avec la Russie, même si cette dernière n’est plus soviétique depuis longtemps.Du côté des Gilets Jaunes, sur les images couvrant le mouvement je n’ai pas vu, en dehors des drapeaux français et régionaux, de symboles étrangers officiellement déployés. Les français demandent en priorité un changement constitutionnel leur garantissant un meilleur contrôle de la gouvernance politique. Il veulent mettre un terme à ce système parlementaire soumis à des directives européennes qui sans les consulter applique une dictature de la finance privée internationale dans les politiques nationales et de l’OTAN dans les politiques étrangères.Exactement le contraire de ce que revendiquaient les manifestants du Maidan et qui aujourd’hui se retrouvent dans un pays gouvernées par des marionnettes aux ordres de du FMI, de l’OTAN ou de l’UE.
Conclusion J’ose croire encore à la sincérité des leaders du mouvement des Gilets Jaunes, mais sachant que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » il me paraissait important de dénoncer cette référence contre nature au Maïdan avant qu’elle se serve de point d’entrée à une idéologie mondialiste qui chercherait à détourner le mouvement de ses objectifs.Et si une révolution en Ukraine devait être comparée métapolitiquement à celle de Gilets Jaunes, c’est plutôt le mouvement anti-maïdan et son projet de la « Novorossiya » qui prétend rendre aux populations russophones de cette région d’Europe cpoincée entre Eurasie et Occident, le souverain « droit des peuples à disposer d’eux mêmes ».
Au lieu du Maïdan ukrainien, qui est l’exemple même (au même titre que d’autres révolutions colorées ou arabes) de l’imposture de la dictature de la marchandise, Eric Drouet aurait mieux fait de prendre comme référence la révolution populaire, plus authentique et qui plus est française, de la Commune de Paris où le peuple, au milieu des théories politiques du vieux mouvement ouvrier anti-révolutionnaire, des proudhoniens qui veulent rester dans le capitalisme, des blanquistes qui rêvent d’un coup d’Etat militaire, trouve une légitimité idéologique en s’adaptant au mouvement réel des institutions et des idées du moment, au milieu d’une France qui en plus d’une défaite militaire humiliante était également à cette époque en faillite économique, politique et sociale.Erwan Castel