30e anniversaire du décès du Premier gouverneur de la BCEAO : Hommage à Abdoulaye Fadiga,
La mort de l’ivoirien, Abdoulaye Fadiga à seulement 53 ans a toujours été au centre des spéculations dans le pays.
« Sous ta haute autorité, le processus engagé pour l’avènement de notre propre monnaie était irréversible, les études des experts étaient bouclées, le cahier des charges adopté par toutes les parties et sa date de mise en circulation était annoncée pour le 1er janvier 2003 », a révélé l’une des membres fondatrices de l’Etablissement financier à caractère bancaire, CREDIT SOLIDAIRE Côte d’Ivoire.
Elle révèle aussi, que si Abdoulaye Fadiga était encore gouverneur, la BCEAO n’aurait pas délibérément piétiné les principes et les valeurs cardinales qui fondent sa crédibilité pour se transformer, ces dernières années, en déstabilisateur du système par la désorganisation du fonctionnement et de la sécurité des paiements (compensation interbancaire), la demande inconcevable de fermeture de ses agences et par les fermetures intempestives des banques, la perturbation des opérations financières des banques et de la clientèle, la mise à mal de la bancarisation de l’économie.
Enfin selon Mme Honga, si Fadiga avait été là, les perspectives qu’offre le niveau record des avoirs extérieurs des pays membres de l’UMOA auraient été exploitées, les techniques de l’«assouplissement quantitatif ou hélicoptère monétaire » auraient été appliquées pour injecter dans les économies des pays membres une partie des avoirs extérieurs bloqués selon elle, dans le Compte d’opération au profit du Trésor français et qui se chiffraient à 14 000 milliards de FCFA en 2015.
« Ces avoirs auraient permis à l’argent de « circuler en travaillant » pour éviter le piège du surendettement et l’humiliation que nous fait subir l’Occident, en nous faisant passer pour d’éternels mendiants », poursuit-elle.
Saurions-nous un jour la vérité sur la mort du premier gouverneur de la BCEAO, Abdoulaye Fadiga, dont le successeur a été l’actuel chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara le 28 octobre 1988, avant sa nomination comme premier ministre le 6 novembre 1990.
Pour rappel, Abdoulaye FADIGA est né à Touba, en Côte d’Ivoire, le 10 mars 1935. Il débute sa carrière professionnelle comme Secrétaire Général de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) á Paris en 1960, avant de se voir confier en 1962 le poste de Directeur Général-Adjoint de la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Produits Agricoles (CSSPPA) de la Côte d’Ivoire et en 1968, la charge de Directeur Général de cette structure. Le 15 décembre 1974, il est nommé Gouverneur de la BCEAO par le Conseil des Ministres de l’UMOA réuni à Ouagadougou.
Après 14 années de bons et loyaux services au poste de Gouverneur de la BCEAO, Abdoulaye FADIGA s’est éteint le 11 octobre 1988 à l’âge de 53 ans.
Selon ses proches, il était un homme intègre, banquier émérite, dirigeant profondément attaché á l’intégration économique et monétaire des pays de l’UMOA et à la défense du franc CFA, gestionnaire compétent, rigoureux et dévoué, le Gouverneur FADIGA était également un homme d’une simplicité légendaire, qui avait placé les relations humaines au premier plan.
Donatien Kautcha, Abidjan, koaci.com
Ci-dessous l’intégralité de l’Hommage de Mme Berthe Ipou Honga….
30e anniversaire du décès du Premier gouverneur de la BCEAO :
Hommage à Abdoulaye Fadiga, homme d’exception
DIEU m’a accordé la grâce et le privilège d’appartenir à la génération des premiers cadres africains de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), appelés à accompagner le gouverneur Abdoulaye Fadiga dans sa mission de réinvention de l’Institution. Sa prise de fonction, le 10 février 1975, en qualité de premier gouverneur de la BCEAO, a coïncidé avec la fin de mes études au Centre de formation de cette banque centrale. Mon diplôme de fin de stage a été signé par le gouverneur Fadiga lui-même. Il avait une signature atypique, je dirai hiéroglyphique, qui contrastait avec celle de Robert Julienne, le dernier directeur français de la BCEAO. Cette signature en disait long sur la personnalité de l’homme. Enfin, en tant qu’épouse de l’un de ses proches collaborateurs lorsqu’il présidait aux destinées de la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Productions agricoles (CSSPPA), le gouverneur Fadiga m’honorait de son estime fraternelle et de son amitié. Ces circonstances me permettent donc de témoigner sur la portée historique de son œuvre.
De son vivant, le président Félix Houphouët-Boigny disait : « Le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu ». Pour la BCEAO, ces paroles ont trouvé une illustration après le décès du gouverneur Fadiga, tant les vents contraires ont soufflé, avec acharnement, sur son héritage pour le détruire. Le 11 mai 1989, sept mois après le décès du gouverneur Fadiga, le dispositif de gestion monétaire et les règles d’intervention de la BCEAO axés sur le développement des Etats membres de l’UMOA ont été abandonnés au profit, a-t-on prétendu, de nouvelles orientations visant à adapter la politique monétaire aux mutations de l’environnement international. En juin 1989, la CSSPPA, cet autre instrument de développement dont le gouverneur était l’architecte, a été démantelée. Victime des fameux Plans d’Ajustement structurel (PAS) dénoncés et indexés comme « responsables de la persistance et de l’accentuation de la pauvreté sur le Continent africain », Alpha Oumar Konaré, devenu président de la Commission de l’Union africaine (2003 à 2008) après avoir été président du Mali. La CSSPPA a été démolie, en réalité, à titre de représailles contre la Côte d’Ivoire. Le président Houphouët-Boigny ayant osé exprimer son ras-le-bol en s’appuyant sur sa déclaration historique « On nous a trop volé ! », pour refuser de brader le cacao ivoirien à des « spéculateurs sans visage».
BERTHE IPOU HONGA
Ex directeur adjoint et conseiller du directeur national de la Bceao pour la Côte d’Ivoire
Membre fondateur de l’Établissement financier à caractère bancaire, CREDIT SOLIDAIRE Côte d’Ivoire.
Vous comprendre aussi que cet article de koaci, sans le dire, nous révèle un homme à abattre, dangereux pour la France et ses intérêts; la blonde Mata Hari avait ce profil de femme fatale au service des intérêts de la France pour déboulonner plusieurs personnes, et changer le cours de l’Histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique francophone.